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Tout est à l’image de tout


L’ancien meneur de jeu de l’équipe nationale algérienne, Lakhdar Belloumi, a refusé d’être parmi les ambassadeurs de la candidature marocaine pour l’organisation du Mondial 2026. Le royaume avait, comme il est d’usage établi, une liste de stars footballistiques maghrébines et arabes pour défendre sa proposition. Le premier Algérien à remporter le Ballon d’or africain en faisait partie.

Tout en se disant «fier» de cette marque «d’estime», le natif de Mascara a décidé de décliner l’offre «par respect aux décisions des instances supérieures». Sur une chaîne de télévision privée, il a même affirmé qu’il avait «consulté les autorités avant de rejeter la proposition marocaine». Ceci afin d’«éviter une quelconque exploitation» de son image.

Les Marocains ne vont évidemment pas en vouloir au brave Belloumi. De la même manière que les Marocains ne tiendront pas rigueur aux frères algériens qui avaient trouvé refuge sur les territoires du royaume pendant la guerre de libération et qui lui refusent aujourd’hui un soutien de voisinage pour l’organisation du mondial de 2026.

“Ne choque pas ton voisin quand tu en as besoin : l’aveugle ne jette pas son bâton au moment de se mettre en route.” Le pouvoir, en place en Algérie, aurait médité ce proverbe oriental avant de commettre nombre d’inepties à l’égard du Maroc. Prenons au hasard quelques exemples de l’actualité qui se déroule face à nous.

L’Algérie qui ne soutient pas le Maroc

Prenons cet épisode du Mondial et de la quête aux voix pour le Mondial 2026 entreprise par le Maroc . Face au dossier nordaméricain, le Royaume aurait eu certes besoin de la voix algérienne. Mais il s’en passerait facilement en cas de mauvaise foi et usera de tous ses sérieux atouts pour s’offrir cette organisation .

La FIFA a 211 pays membres. Hormis les voix des quatre candidats, on se retrouve à 207 votants dont 104 pourraient faire le bonheur de tout un pays.

En effet, après s’être rangé derrière le dossier marocain, le président de la Confédération africaine de football (CAF), Ahmed Ahmed, a mobilisé plusieurs fédérations du continent à se joindre à lui puisque la candidature du Royaume est celle «de tout le continent». Le Maroc se serait ainsi assuré 49 voix sur les 54 africaines. Parmi ces pays figureraient le Sénégal, la Guinée Bissau, le Congo, le Gabon, le Ghana ou encore la Gambie.

Du côté européen, le Maroc aurait réussi, selon la BBC, à séduire 12 des 55 fédérations du Vieu continent, en attendant d’atteindre les 25 espérées. La France, la Belgique, la Russie, la Serbie et le Luxembourg ont clairement affiché leur soutien à la candidature marocaine.

En revanche, certains pays de l’Europe du Nord comme la Norvège, le Danemark, la Suède ou l’Angleterre auraient choisi le camp nord-américain. Pour les voix américaines, le Maroc compte mener son opération-séduction pour attirer une dizaine de pays sur 45, dont Cuba et la Jamaïque, même si l’opération semble compliquée.

La BBC a également précisé que le Royaume espère obtenir trois des onze voix océaniques, dont celle de Tahiti et une vingtaine de voix sur 46 en Asie. Le Maroc devrait d’ailleurs remporter la moitié des voix de ce continent vu qu’il compte plusieurs pays arabes et musulmans qui devraient logiquement soutenir le dossier national.

Au final, le Maroc a toutes ses chances pour remporter ce duel qui semble, sur le papier, perdu d’avance. Selon les premières estimations, le trio américain compte une légère avance sur le Maroc. Le Royaume a encore jusqu’au 13 juin, date cruciale du vote, pour promouvoir son dossier et charmer les pays qui ne se sont pas encore décidés.

Que l’Algérie se souvienne comment le Maroc a contourné la frontière fermée

Les médias algériens viennent de l’apprendre à leurs dépens: les conséquences désastreuses du non Maghreb imposé par l’Algérie ces 24 dernières années sont apparues récemment à Abidjan. L’un des ateliers les plus dé- garnis de la double journée de l’Africa CEO Forum 2018 aura été celui dédié à l’intégration Maghrébine.

Une trentaine de présents dans un espace qui peut en accueillir le double, au cœur d’un forum de 1600 invités. Amel Kerboul, ex  ministre du tourisme tunisienne et actuelle secrétaire générale du MEF, le forum économique maghrébin ne s’y est d’ailleurs pas trompé «plus personne ne s’intéresse aujourd’hui au Maghreb en tant qu’espace commun, comme le montre le peu de présents à cet atelier ».

La messe est dite ? C’est aux Algériens de s’exprimer. L’élan en faveur d’un virage africain des entreprises algériennes paraît être déjà retombé, à peine esquissé. La présence des chefs d’entreprise algériens à l’Africa CEO Forum 2018, le plus important événement business sur le continent est restée timide cette année encore à Abidjan.

Le FCE principale organisation d’employeurs s’est déplacée à la capitale ivoirienne avec une délégation rachitique de six membres autour de son président Ali Haddad. Comparés à leurs homologues marocains, présents en force à Abidjan, les chefs d’entreprise algériens sont, à l’image de leurs compatriotes diplomates, battus à plates coutures par leurs homologues marocains.

La comparaison avec l’implication du patronat, dans l’ACF est elle tout simplement symptomatique de la distance qui reste à parcourir aux entreprises algériennes pour faire leur expérience africaine. 96 chefs d’entreprise marocaines sont inscrits à ce ACF2018.

Le FCE avait d’ailleurs décidé de renoncer en dernière minute à se déplacer à l’édition 2016 de l’ACF à Abidjan considérant que sur le plan protocolaire la participation algérienne était peu visible, largement masquée par l’exposition marocaine dans les workshops.

L’échec retentissant du Forum africain d’Alger en décembre de la même année, marqué d’entrée par un grave incident protocolaire entre le Premier ministre Abdelmalek Sellal et le président du FCE Ali Haddad, a accentué le discrédit des Algériens en Afrique subsaharienne lorsqu’il s’agit d’intégration économique et de business. La faible présence des Algériens aujourd’hui à l’ouverture de l’édition 2018 de l’Africa CEO Forum souligne toute la difficulté à concrétiser le virage africain des entreprises algériennes. En même temps elle traduit la domination du privé marocain capable de donner la parade aux géants américains, asiatique et européens.

Signé Par Mohammed Taoufiq Bennani


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