[ after header ] [ Mobile ]

[ after header ] [ Mobile ]

Chine: que sait-on sur la hausse de maladies respiratoires?

LA VÉRITÉ


Quelles sont ces “maladies respiratoires“, en hausse dans le nord de la Chine, surtout chez des enfants? Près de quatre ans après les premiers signaux du Covid, Pékin évoque des virus déjà connus et la première saison froide depuis la fin des restrictions pandémiques. Malgré des incertitudes, l’OMS et des experts ne penchent pas, à ce stade, pour un nouveau virus.

Le 13 novembre, les autorités chinoises ont rapporté une hausse des maladies respiratoires, principalement chez des enfants. Elles l’ont attribuée à l’abandon des restrictions anti-Covid, à l’arrivée de la saison froide, à la circulation de pathogènes connus (virus de la grippe, bactérie mycoplasma pneumoniae, VRS à l’origine de bronchiolites, SARS-CoV-2).

Et lundi, le système de veille ProMED –à l’origine fin 2019 du premier signal sur la pneumonie mystérieuse qui se révèlera être le Covid-19– a alerté sur des hôpitaux “submergés d’enfants malades” d’une infection respiratoire inconnue. Quelques cas d’adultes, notamment des professeurs, ont été mentionnés.

Une flambée signalée principalement à Pékin et dans des villes telles que Liaoning (nord-est).

Les symptômes rapportés? De la fièvre, une inflammation pulmonaire sans toux, parfois des nodules pulmonaires –boules sur le poumon résultant d’une infection, détectée par radiographie ou scanner. Aucun décès n’a été rapporté.

A Pékin, à l’hôpital de l’Institut de pédiatrie, des journalistes de l’AFP ont vu jeudi une foule de parents et d’enfants. Certains parents ont évoqué des infections mycoplasma pneumoniae, une cause connue de pneumonies pédiatriques, traitée avec des antibiotiques.

Près de quatre ans après l’apparition en Chine d’une mystérieuse “pneumonie virale”, la nouvelle a ravivé les craintes d’une potentielle nouvelle pandémie. Des messages sur les réseaux sociaux s’inquiètent d'”un nouveau virus venant de Chine”, ou d'”un nouveau Covid”.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a épinglé plusieurs fois Pékin pour son manque de transparence sur la pandémie et a été elle-même critiquée sur son délai de réaction au Covid, a demandé davantage d’informations sur la hausse d’infections respiratoires chez les enfants.

La Chine a répondu jeudi qu'”aucun pathogène inhabituel ou nouveau n’avait été détecté”, mais elle signale “une hausse des consultations externes et des hospitalisations d’enfants dues à mycoplasma pneumoniae depuis mai, et, depuis octobre, au VRS, à des adénovirus et à la grippe”, selon un communiqué de l’OMS.

Pékin dispose d’un système de surveillance des maladies de type grippal et des infections respiratoires aiguës sévères, comme la grippe, le VRS, le SARS-CoV-2, a relevé l’OMS. Et le pays a entamé mi-octobre une surveillance renforcée de diverses maladies respiratoires, dont, pour la première fois, mycoplasma pneumoniae.

Pour l’OMS, “on ne dispose que de peu d’informations détaillées pour caractériser pleinement le risque global de ces cas de maladies respiratoires chez les enfants”, mais avec “l’arrivée de la saison hivernale, on s’attend à une tendance à l’augmentation des maladies respiratoires”.

A ce stade, plusieurs experts ont pointé les répercussions du premier hiver depuis l’arrêt des restrictions Covid en Chine et un déficit d’immunisation des enfants comme causes probables de la hausse des infections.

“Comme la Chine a connu un confinement bien plus long et plus strict que les autres pays, des vagues de +sortie de confinement+ plus substantielles y étaient attendues”, déclare le Pr François Balloux, de l’University College of London, au Science Media Centre (SMC) britannique. “Tant qu’il n’y a pas de nouvelle preuve, il n’y a pas de raison de soupçonner l’émergence d’un nouveau pathogène”.

Il y a “trop peu d’informations pour une évaluation définitive”, mais ce que l’on sait “n’évoque pas une épidémie causée par un nouveau virus, sinon il y aurait beaucoup plus d’infections d’adultes”, indique Paul Hunter, de l’université britannique d’East Anglia. “Les quelques infections rapportées chez des adultes suggèrent une immunité (générale ndlr) née d’une précédente exposition”.

Catherine Bennett, de l’université australienne de Deakin, relève que “les jeunes enfants scolarisés (actuellement) en Chine auront passé jusqu’à la moitié de leur vie sans l’exposition habituelle aux pathogènes courants, donc sans les mêmes niveaux d’immunité”.

“Des mesures visant à réduire le risque de maladie respiratoire” sont recommandées par l’OMS: vaccination, distanciation avec les malades, isolement en cas de symptômes, masques et tests si nécessaires.

“Sur la base des informations disponibles”, “aucune mesure spécifique” n’est préconisée pour les voyageurs allant en Chine, ni restrictions sur les voyages ou le commerce, ajoute l’OMS.

 


À lire aussi
commentaires
Loading...
[ Footer Ads ] [ Desktop ]

[ Footer Ads ] [ Desktop ]