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Sergio Matarella sauve l’Italie du blocage électoral

LA VÉRITÉ / MAP


À quatre jours de la fin du mandat du président italien, Sergio Matarella, les grands électeurs l’ont réélu massivement à la tête de la République après sept tours de scrutin marqués par les tractations et dynamités par les abstentions et les votes blancs.

En l’absence d’accord sur un nom, la seule issue pour la classe politique italienne, de droite à gauche, noyée dans la confusion totale, c’était de se réunir autour de Sergio Matarella, qui avait exclu une réélection, et le convaincre de rester pour garantir la stabilité politique du pays.

Bien que tous les partis politiques représentés au Parlement, à l’exception du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia, fassent partie de la coalition soutenant le gouvernement du Premier ministre, Mario Draghi, la droite, la gauche et le Mouvement 5 étoiles, ils n’ont pas trouvé un consensus.

Depuis des mois, le président de la République, âgé de 80 ans, avait toujours défendu qu’il était contre un nouveau mandat de sept ans. Mais comme pour Giorgio Napolitano en 2013, devant la situation de crise, le sens du devoir aura in fine prévalu.

Le président de la République Sergio Mattarella doit rester au Quirinal “pour le bien et la stabilité du pays”, a souligné le Premier ministre, M. Draghi.

Silvio Berlusconi, qui s’est retiré à la veille du premier tour, a dit que son parti serait prêt à voter pour M. Mattarella. « Nous savons que nous lui demandons un grand sacrifice, mais nous savons aussi que nous pouvons le lui demander dans l’intérêt du pays », a-il estimé.

A chaque tour, des noms émergeaient mais sans pour autant rassembler la majorité. Au 5e tour, les partis de droite (la Ligue, Forza Italia et Fratelli d’Italia) avaient mis en avant la candidature de l’actuelle présidente du Sénat, Elisabetta Casellati, ancienne chef de gouvernement, tandis que la gauche et les 5 Etoiles avaient opté pour l’abstention.

Le chef souverainiste de la Ligue, Matteo Salvini, défendait la candidature de Mme Casellati en la présentant comme celle qui “pourrait être la première femme présidente” de l’histoire italienne.

Il y a quelques mois, l’ancien président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, faisait figure de grandissime favori. Fort d’une incontestable aura internationale, il avait tout pour succéder à Sergio Mattarella.

Dans la crainte que son départ ne déstabilise l’exécutif, tous les partis, sauf la formation d’extrême droite Fratelli d’Italia, n’ont pas voté pour lui.

Son départ fragiliserait, selon eux, aussi la reprise de la troisième économie de la zone euro et la mise en oeuvre des réformes nécessaires pour bénéficier des dizaines de milliards d’euros du plan européen de relance post-Covid, dont l’Italie est la première bénéficiaire.

Un tel choix pourrait aussi faire dérailler les réformes nécessaires à l’obtention des milliards d’euros promis à l’Italie dans le cadre du méga-fonds de relance européen. La réélection du président va permettre d’assurer la stabilité du tandem Mattarella-Draghi qui gère depuis un an le redressement du pays.

Sergio Mattarella a déjà assumé un mandat de sept ans particulièrement tumultueux, entre crises politiques et coronavirus. Ce juge sicilien peu connu avant son accession au poste de président, en 2015, a su gérer avec diplomatie un éclatement politique difficile, un rôle apprécié par l’ensemble des partis italiens.


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