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Plaidoyer à Rabat pour le renforcement des politiques de sécurité alimentaire

LA VÉRITÉ / MAP


Des parlementaires et des experts internationaux ont appelé, jeudi à Rabat, à la mise en place de mesures concrètes et immédiates pour renforcer les politiques de sécurité alimentaire et améliorer la transparence des marchés, à la lumière des défis posés par la situation mondiale actuelle marquée par la hausse des prix des produits alimentaires et de l’énergie, en raison des répercussions du conflit russo-ukrainien et de la pandémie de la Covid-19.

S’exprimant lors de la première session d’un colloque parlementaire international organisé par la Chambre des conseillers sur «La souveraineté et la sécurité alimentaire, entre les défis de la conjoncture internationale et ceux de la sécurité stratégique», les participants ont exhorté les parlements à jouer un plus grand rôle dans les domaines législatif et de surveillance pour relever les défis de la durabilité alimentaire, maintenir les flux commerciaux internationaux en matière d’alimentation, d’énergie, d’engrais et promouvoir les bonnes pratiques visant à réduire le gaspillage alimentaire.

À cet égard, Mme Sheikha bint Yousuf Al-Jufairi, représentante du Parlement arabe, a déclaré que les pays arabes souffrent de problèmes liés à la sécurité alimentaire, en raison de l’écart grandissant entre le volume de la production alimentaire et celui de la consommation, une situation qui s’est aggravée avec les crises de la Covid-19, du changement climatique et la pénurie des ressources hydriques.

Elle a souligné ainsi que le Parlement arabe attache une grande importance à fournir la structure législative nécessaire afin de contribuer à la réalisation de la sécurité alimentaire et à l’échange des meilleures expériences dans ce domaine.

“Les parlements arabes sont appelés à fournir une structure législative avancée pour résoudre le problème de la sécurité alimentaire et à accorder une plus grande attention au renforcement de la diplomatie parlementaire qui jouerait un rôle important dans la réalisation de cet objectif”, a-t-elle ajouté.

Mme Al-Jufairi a, par ailleurs, appelé à appuyer le lancement de l’Index arabe de la sécurité alimentaire de l’Observatoire arabe des droits de l’Homme, en tant que mécanisme basé sur des normes internationales et à soutenir la proposition de création du Centre arabe pour la sécurité alimentaire.

Pour sa part, le directeur adjoint du Département des marchés et du commerce au sein de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Josef Schmidhuber, est revenu sur l’impact de la guerre russo-ukrainienne qui a entraîné une hausse record des coûts d’importations des produits alimentaires, expliquant que le monde souffre d’un problème d’accès à la nourriture, pas de sa rareté.

Il a ajouté que la plupart des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord sont en mesure de surmonter la crise des prix élevés des produits alimentaires, car ils sont parmi les plus grands exportateurs de pétrole, de gaz et d’engrais agricoles, dont les prix ont également augmenté sur les marchés internationaux, appelant à adopter des politiques qui atténueraient l’impact de cette crise sur les pays moins développés.

À cet égard, le responsable onusien a souligné la nécessité de maintenir les flux commerciaux internationaux des denrées alimentaires, d’énergie et d’engrais, en évitant l’application de restrictions à l’exportation, en diversifiant les sources d’approvisionnement alimentaire, en fournissant une aide humanitaire aux catégories les plus vulnérables,et en améliorant la transparence des marchés.

Pour sa part, Mme Jihad Al-Fadil, Vice-Présidente du Réseau Sécurité Alimentaire au sein de l’Association des Sénats, Shoura et Conseils équivalents d’Afrique et du Monde Arabe (ASSECAA), a estimé que la crise alimentaire représente un réel danger qui requiert des actions concrètes des parlements et des gouvernements pour préserver la stabilité sociale.

Elle a appelé ainsi les parlements à renforcer la diplomatie parlementaire pour attirer les investissements qui améliorent la sécurité alimentaire des pays, encourager les partenariats innovants qui contribuent à la sécurité alimentaire, autonomiser les jeunes et les encourager à lancer des initiatives pour faire face aux défis de la durabilité alimentaire, en plus de financer des projets au profit des pays les plus touchés et à œuvrer sérieusement à la sécurisation des lignes d’approvisionnement entre les pays exportateurs et importateurs de denrées alimentaires.

Pour sa part, Mme Cristina Scirocco, directrice de la coopération à la Confédération italienne des agriculteurs, a souligné le rôle majeur que jouent les agriculteurs dans le renforcement de la sécurité alimentaire en tant que levier d’un développement équitable et durable, notant que cette catégorie est confrontée à de sérieux défis qui limitent leurs capacités, notamment le changement climatique, la crise de la Covid-19, les problèmes de logistique et les prix élevés de l’énergie.

La Chambre des Conseillers a organisé ce colloque au vu de l’importance que revêt actuellement le thème de la sécurité alimentaire dans le monde et en harmonie avec les Hautes directives royales contenues dans le discours prononcé par SM le Roi Mohammed VI, à l’occasion de l’ouverture de la 1ère session de l’année législative en cours, dans lequel le Souverain a appelé à «la création d’un dispositif national intégré ayant pour objet la réserve stratégique de produits de première nécessité, notamment alimentaires, sanitaires et énergétiques et à la mise à jour continue des besoins nationaux en la matière».

 


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