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La finance climatique décryptée par un expert

Propos recueillis par Soumia AL ARKOUBI


A trois jours de la Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP28), prévue à Dubaï, la MAP a approché Wael Mohamed Aaminou, expert marocain en finance climatique et en financement durable, qui a expliqué ce système et ses enjeux.
 1. C’est quoi la finance climatique ?
La finance climatique désigne les flux financiers destinés à soutenir des actions contre le changement climatique. Cela inclut le financement de projets et de politiques qui réduisent les émissions de gaz à effet de serre et favorisent l’adaptation au changement climatique. Elle englobe un large éventail de sources de financement, y compris public, privé, bilatéral, multilatéral, philanthropique et peut prendre différentes formes comme des instruments de dette, des subventions, ou des investissements en capital.
 2. En quoi est-elle importante ?
Pour le Maroc, un pays confronté à des défis climatiques significatifs, notamment la désertification, le stress hydrique, et l’élévation du niveau de la mer, la finance climatique est cruciale. Ces fonds sont essentiels pour mettre en œuvre des politiques et des projets qui non seulement réduisent les émissions de gaz à effet de serre mais aident également le pays à s’adapter aux impacts inévitables du changement climatique notamment en ce qui concerne l’eau et l’agriculture. L’accent est mis sur la création d’une économie résiliente et bas carbone, en phase avec les engagements internationaux du Maroc, comme l’Accord de Paris.
 3. D’où proviennent les financements climatiques ?
Le Maroc mobilise la finance climatique à travers une combinaison de fonds nationaux, d’aides internationales, de prêts de banques de développement, et d’investissements privés. Les contributions viennent de partenaires bilatéraux et multilatéraux, comme l’Union Européenne, la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement et la Banque Islamique de Développement. Notre pays a également exploré des instruments de marché innovants, tels que l’émission d’obligations vertes, pour financer ses initiatives vertes. Ces efforts diversifiés reflètent une stratégie nationale globale pour attirer et optimiser les ressources financières dédiées au climat.
 4. Dans un communiqué publié le 16 novembre, l’OCDE a indiqué que le financement climatique, fourni et mobilisé par les pays développés, aurait atteint en 2023 l’objectif fixé par la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Quel est votre commentaire?
L’annonce de l’OCDE selon laquelle les pays développés ont atteint leur objectif de financement climatique est encourageante, mais elle soulève des questions pertinentes, surtout en ce qui concerne l’équilibre entre financement de l’atténuation et celui de l’adaptation.
Dans le contexte marocain, l’accent mis sur l’atténuation est certes important, mais il ne devrait pas éclipser les besoins cruciaux en matière d’adaptation. Pour un pays confronté à des défis climatiques aigus, l’adaptation est une priorité immédiate. Cela implique des investissements dans des infrastructures résistantes aux changements climatiques, la gestion de l’eau et la sécurité alimentaire à titre d’exemple. L’équilibre entre l’atténuation et l’adaptation dans la finance climatique est essentiel pour répondre efficacement aux besoins spécifiques de pays comme le Maroc.

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