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Entretien avec Brahim El Mazned, co-directeur artistique du Festival “Salam Music & Arts” à Vienne

Nadia El Hachimi


Brahim El Mazned est un nom qu’on ne présente plus sur la scène culturelle marocaine. Directeur-fondateur de Visa for Music, Directeur artistique du Festival Timitar, médiateur culturel… Depuis plus de deux décennies, El Mazned jongle avec plusieurs casquettes avec pour objectif affiché: la mise en lumière des artistes marocains et internationaux.

Dans une interview accordée à la MAP, ce professionnel aguerri de l’événementiel artistique et culturel revient sur son expérience en tant que curateur invité du Festival “Salam Music & Arts” à Vienne (12-21 avril) et partage un avis honnête sur l’état actuel de la scène culturelle du Royaume.

 

– Vous êtes le curateur invité du Festival “Salam Music & Arts” à Vienne. Qu’est ce qui caractérise la programmation de la 22è édition de cet événement artistique et comment le public a-t-il accueilli les artistes et l’art marocains?

 

Le Festival Salam Music & Arts, qui se déroule à Vienne en Autriche, est un rendez-vous artistique majeur célébrant sa 22e édition cette année. En tant que curateur invité, j’ai eu le privilège de collaborer avec Madame Katrin Pröll, directrice du festival, pour orchestrer une programmation riche et diversifiée. Notre objectif était de mettre en lumière les talents artistiques internationaux notamment marocains, surtout que cette année nous célébrons le 240ème anniversaire des relations diplomatiques entre l’Autriche et le Royaume du Maroc.

Cette édition a vu la participation de plusieurs artistes internationaux de renom, ainsi que l’organisation d’une résidence de création unique. Pour l’inauguration, nous avons proposé un spectacle exceptionnel réunissant la grande chanteuse marocaine Nabyla Maan et le virtuose syrien du oud basé à Vienne, Orwa Saleh, accompagnés de leurs ensembles. Ils ont élaboré un programme spécial qui a captivé l’audience dès l’ouverture du festival.

Parmi les autres highlights, nous avons présenté Majid Bekkas et son quatuor “Joudour”, ainsi que le projet «Aïta Mon Amour». Ce dernier projet, après avoir séduit le public lors de leur passage à Visa for Music à Rabat, va réitérer leur succès à Vienne, témoignant de la vitalité, de la diversité et de la richesse de la musique marocaine.

En outre, Ziad Naitaddi, artiste marocain autodidacte basé à Salé et passionné par les arts visuels, a également enrichi le festival de sa présence, apportant une dimension supplémentaire à cette célébration des arts.

La réception du public a été extrêmement positive, reflétant une appréciation profonde pour la diversité et la qualité des performances offertes. Cette édition du festival a non seulement honoré les traditions musicales et artistiques marocaines, mais a également renforcé les liens culturels entre l’Autriche et le Maroc, célébrant ainsi un jalon important dans leurs relations culturelles bilatérales.

 

– Directeur-fondateur de Visa for Music, Directeur artistique du festival Timitar, médiateur culturel … Qu’est ce qui anime votre passion pour la culture ?

 

Ma passion pour les arts et la culture, qui s’étend sur plus de 25 ans, est profondément enracinée dans mon désir de valoriser et de célébrer le riche patrimoine culturel du Maroc. En tant que directeur-fondateur de Visa for Music à Rabat et directeur artistique du festival Timitar à Agadir, j’ai eu l’honneur de contribuer à la mise en lumière des artistes marocains et internationaux. Ces rôles m’ont permis de programmer des milliers d’artistes talentueux, de produire des projets créatifs innovants et d’enregistrer des œuvres représentatives du patrimoine marocain, telles que l’art de l’Aïta et des Rways.

Mon engagement ne se limite pas à l’organisation d’événements ; il inclut également la direction d’ateliers de développement des capacités et d’éveil artistique, visant à inspirer les nouvelles générations. Ces initiatives reflètent mon amour pour la diversité culturelle de mon pays et mon aspiration à créer des ponts entre différentes cultures à travers le monde.

Cette passion est également alimentée par la conviction que la culture joue un rôle crucial dans l’épanouissement des individus, en particulier les jeunes. Elle ouvre des horizons, enrichit l’esprit et contribue à forger une société plus ouverte et respectueuse de sa diversité. C’est dans cet esprit que je continue à œuvrer pour la préservation et la diffusion du patrimoine culturel marocain, cherchant à capturer l’essence de notre identité tout en la rendant accessible et pertinente pour les générations futures.

 

– Comment voyez-vous la scène culturelle actuelle au Maroc ?

 

La scène culturelle au Maroc est en pleine effervescence, surtout depuis la sortie de la pandémie. C’est extrêmement gratifiant de constater que les lieux de spectacle sont à nouveau pleins, signe que le grand public est enthousiaste à l’idée de retourner aux festivals et aux divers espaces culturels. Cette dynamique est aussi marquée par l’émergence de nouvelles structures modernes, prévues pour ouvrir dans les mois et années à venir, ce qui témoigne d’un investissement continu dans l’infrastructure culturelle du pays.

De plus, la scène artistique marocaine se caractérise par l’apparition de nouveaux projets audacieux, notamment dans les domaines modernes et contemporains. Ces initiatives enrichissent non seulement le paysage culturel marocain mais aussi renforcent l’attachement des Marocains à leur héritage, tout en intégrant des influences modernes et innovantes.

Je trouve que la reprise culturelle au Maroc est particulièrement dynamique et promet de continuer à se développer, tant au niveau national qu’international. Cette résurgence culturelle n’est pas seulement un signe de récupération après la pandémie, mais aussi une affirmation de la vitalité et de la résilience de la culture marocaine. Dans les mois à venir, je suis convaincu que nous verrons cette scène non seulement se stabiliser mais aussi rayonner, apportant le patrimoine riche et diversifié du Maroc sur la scène mondiale.

 

– Concernant les préparatifs pour le Festival Visa for Music, quelle est la vision pour la 11è édition?

 

Pour la 11ème édition du Festival Visa for Music, qui se tiendra du 20 au 23 novembre, notre vision est d’approfondir notre engagement en tant que plateforme importante pour la musique africaine et internationale. Après avoir clôturé avec succès l’appel à candidatures, nous avons reçu 944 candidatures d’artistes provenant de 95 pays à travers le monde.

En plus de la programmation musicale, nous nous concentrons également sur l’enrichissement du contenu global du festival, y compris le programme scientifique et les ateliers de formation. Ces éléments sont conçus pour soutenir le développement professionnel des artistes et des professionnels de l’industrie, renforçant ainsi le rôle de Visa for Music comme un incubateur pour les talents et les idées.

Visa for Music s’est imposé comme un événement phare de la scène culturelle africaine, attirant des artistes, des programmateurs et des professionnels culturels qui lui sont fidèles et reviennent chaque année. En collaboration avec nos partenaires, nous nous efforçons de faire de ce rendez-vous un moment clé pour le spectacle vivant africain et international, un espace de débat autour des industries culturelles et créatives, et une célébration qui anime le quartier historique Hassan de Rabat.

Nous visons à ce que chaque édition de Visa for Music soit à la hauteur des attentes, non seulement de notre public fidèle mais aussi des artistes et des opérateurs culturels marocains et internationaux, en proposant un festival dynamique, inclusif et révélateur de talents.


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