[ after header ] [ Mobile ]

[ after header ] [ Mobile ]

Don de sang: Le parent pauvre de la lutte contre le Coronavirus

LA VÉRITÉ / MAP


C’est dans une atmosphère charitable qu’une petite poignée de bienfaiteurs, dispersés le temps d’une journée et animés par un devoir moral, se dirigent vers le centre régional de transfusion sanguine de Rabat, pour faire don de leur sang.

Une fois à l’accueil, ces donneurs que le Maroc célèbre le 05 décembre de chaque année, sont orientés vers la salle de consultation où un médecin examine leur aptitude sanitaire à effectuer un don. Quelques minutes plus tard, lorsque la poche de sang est remplie, ces anges gardiens repartent avec la satisfaction digne de cette action méritoire, convaincus par l’idée d’avoir sauvé une vie.

Mais ces scènes, pour le moins réconfortantes et qui témoignent de l’engagement et de la solidarité sans failles des Marocains envers les nécessiteux, se font de plus en plus rares. Et pour cause, la pandémie du Coronavirus (Covid-19) a freiné le don de sang au point que les réserves de produits sanguins ont chuté de 50%, a indiqué la directrice du Centre national de transfusion sanguine et d’hématologie (CNTSH), Khadija Lahjouji, qui salue, toutefois, la mobilisation exceptionnelle et salutaire des citoyens, de la société civile et des autorités publiques qui ont été à l’initiative de plusieurs campagnes de dons à travers le Royaume depuis le début de la crise sanitaire.

Dans un entretien accordé à la MAP à l’occasion de la Journée nationale des donneurs de sang placée cette année sous le slogan “Le don de sang est la responsabilité de tous”, Dr Lahjouji a expliqué que dans le contexte actuel, seuls quelques 500 dons sont effectués par jour au niveau national alors que le système de transfusion sanguine au Maroc nécessite quotidiennement 1.000 dons pour pouvoir satisfaire les besoins des malades en poches de sang, déplorant une pénurie de sang, du fait de l’abstention des donneurs à cause des mesures restrictives imposées par la pandémie. “Les besoins en produits sanguins persistent au cours de cette période de pandémie qui ne doit être un obstacle aux citoyens pour accomplir le geste noble de don de sang, tout en respectant les mesures préventives” a-t-elle affirmé, rassurant, dans ce sens, les donneurs potentiels quant à l’application “très stricte des mesures de prévention contre le Coronavirus au niveau de tous les centre de transfusion du Royaume”.

A ce titre, Dr Lahjouji, également Présidente du comité arabe de transfusion sanguine, a fait savoir que le Maroc dispose actuellement d’un stock de 3.225 poches de sang, ce qui correspond à trois jours de consommation, alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de constituer un stock de sécurité équivalent à la consommation de sept jours, appelant ainsi les citoyens à se mobiliser “face à la gravité de la situation” auprès des différents sites de transfusion au niveau national pour renflouer les stocks et atteindre de nouveau le seuil de sécurité. Néanmoins, la spécialiste a tenu a préciser qu’avant la crise du Coronavirus la situation du don de sang au Maroc était pratiquement stable et les chiffres en progression, avec en l’occurrence, une augmentation annuelle de donneurs à hauteur de 7% pour total de 334.510 dons en 2019, soit près de 24.184 dons supplémentaires par rapport à l’année précédente, ajoutant que cette année, le Maroc est en passe d’atteindre la barre symbolique de 1% de donneurs par rapport à la population générale (0,99% actuellement) tel que recommandé par l’OMS.

Par ailleurs, Dr Lahjouji a également insisté sur les bienfaits du don de sang qui, permet au donneur de bénéficier d’analyses médicales, d’où un suivi de santé régulier en cas de don régulier, prévient certaines pathologies, notamment les maladies cardio-vasculaires, les accidents vasculaires cérébraux (AVC), favorise la régénération des cellules et du système de circulation sanguine et réduit le taux de fer dans le sang qui serait potentiellement un facteur à risque. Le CNTSH est une institution nationale rattachée au ministère de la Santé et chargée de la mise en œuvre de la politique nationale en matière de transfusion sanguine et d’hémovigilance. Avec pour première mission l’organisation de la politique transfusionnelle du Royaume et la promotion du don de sang, le CNTSH se charge également de former le personnel médical et paramédical en transfusion sanguine, d’améliorer, de mettre au point et de diffuser les techniques transfusionnelles, ainsi que d’assurer la qualité et la sécurité transfusionnelle.


À lire aussi
commentaires
Loading...
[ Footer Ads ] [ Desktop ]

[ Footer Ads ] [ Desktop ]