Une Nouvelle Ère pour les Relations Maroc – Brésil

LA VÉRITÉ

En relançant la ligne Casablanca-Sao Paulo à partir de décembre prochain, Royal Air Maroc (RAM) ajoute une nouvelle étoile dans le ciel des relations entre le Maroc et le Brésil. Cette reprise marque un alignement parfait des relations bilatérales qui connaissent une série de développements positifs.

Un Contexte de Dynamisme et de Coopération

Ces bonnes nouvelles récentes ne sont pas le fruit du hasard. Les relations entre les deux pays ont atteint un degré de maturité tel que les deux nations ont décidé de renforcer leur coopération dans plusieurs domaines. Ainsi, diverses institutions marocaines et brésiliennes, actives dans des secteurs comme l’agriculture, la recherche agronomique, l’e-gouvernement, l’énergie solaire et l’hydrogène vert, ont saisi cette opportunité pour accompagner cette dynamique.

L’Histoire de la Liaison Aérienne

La liaison Casablanca-Sao Paulo sera relancée après une interruption due à la pandémie de Covid-19 en 2020. Peu de gens se rappellent que RAM opérait déjà en 1977 une ligne directe Casablanca-Rio de Janeiro, soulignant l’expérience remarquable de la compagnie sur le marché brésilien. Selon une source diplomatique, la reprise de ce vol représente « une excellente nouvelle » pour les Brésiliens, les communautés marocaine et africaine au Brésil, ainsi que pour les Européens souhaitant combiner leur séjour au Brésil avec une escale au Maroc ou dans un autre pays africain.

Impacts sur le Tourisme

Avant la pandémie, la ligne Casablanca-Sao Paulo connaissait un grand succès commercial, avec des flux touristiques en croissance. La reprise de ce vol, avec trois fréquences hebdomadaires, pourrait doubler le nombre de touristes brésiliens au Maroc, passant de 50 000 à 100 000 arrivées. Cette relance intervient peu après la décision de l’Office national marocain du tourisme (ONMT) d’ouvrir un bureau à Sao Paulo en mars 2024. Cette démarche vise à capter une part du marché touristique brésilien, qui compte plus de 10 millions de voyageurs annuels.

Ambitions Maritimes et Logistiques

Sur le plan maritime, le Maroc a positionné le port Tanger-Med comme hub de transbordement pour l’agro-business brésilien destiné aux marchés avec lesquels le Royaume a des accords de libre-échange, notamment l’Union européenne, l’Association Européenne de Libre-Échange, le Royaume-Uni et la Turquie.

Soutien Politique

L’annonce de la RAM coïncide avec la visite à Rabat du ministre des Affaires étrangères du Brésil, Mauro Vieira. Le Brésil s’est félicité des efforts du Maroc pour avancer vers un règlement du différend sur le Sahara marocain, dans le cadre de l’initiative d’autonomie présentée par le Royaume en 2007.

Coopération Technique et Commerciale

En mai, le Maroc et le Brésil ont exprimé une « parfaite convergence de vues » sur diverses questions régionales et internationales lors de la 3e session des Consultations politiques à Brasilia. La coopération technique entre les deux pays est dense et touche des domaines variés. Par exemple, l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) et son homologue brésilien (EMBRAPA) collaborent sur des projets de gestion des engrais et de recherche génétique.

Initiatives Numériques et Énergétiques

En matière de e-gouvernement, le ministère brésilien de l’Économie et le ministère marocain de la Transition Numérique collaborent sur un programme commun. Dans le domaine des énergies renouvelables, MASEN et l’Association brésilienne de l’énergie solaire photovoltaïque (ABSOLAR) préparent un partenariat sur les énergies renouvelables et l’hydrogène vert.

Perspectives d’Avenir

Le Maroc et le Brésil ont également convenu de créer un Business Forum pour renforcer les relations commerciales et promouvoir des synergies entre les secteurs publics et privés. Dans le domaine militaire, le Maroc a décidé de créer un poste d’attaché militaire à l’Ambassade du Royaume à Brasilia, consolidant ainsi les liens avec le Brésil.

Enfin, ce foisonnement de coopérations bilatérales et le volume des échanges commerciaux, s’élevant à 3 milliards de dollars, témoignent d’une relation politique et économique dense, pérenne, et fondée sur la confiance et le respect mutuel.