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UM6P à Laâyoune : L’axe Rabat–Dakar, modèle panafricain d’une coopération fondée sur le savoir

Par Mohammed Taoufiq Bennani


Sous le Haut-Patronage de SM le Roi Mohammed VI et du président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, l’Université Mohammed VI Polytechnique a célébré à Laâyoune 60 ans de coopération exemplaire entre le Maroc et le Sénégal. Une rencontre d’une portée symbolique et stratégique, où la connaissance, la durabilité et l’innovation s’imposent désormais comme les nouveaux piliers d’un partenariat africain d’avant-garde.

C’est à Laâyoune, cœur vibrant des provinces du Sud, que s’est tenue le 27 octobre 2025 la commémoration du 60ᵉ anniversaire de la Convention d’Établissement Maroc–Sénégal. Un événement historique, placé sous le Haut-Patronage conjoint de SM le Roi Mohammed VI et du président Bassirou Diomaye Faye, et organisé par l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) en partenariat avec le Timbuktu Institute – African Center for Peace Studies. Plus de deux cents participants, chercheurs, diplomates, responsables institutionnels et acteurs économiques, y ont pris part, confirmant l’exceptionnelle vitalité d’un axe Rabat–Dakar désormais érigé en modèle de coopération Sud–Sud.

Au-delà de la célébration d’un accord signé en 1965, ce symposium a réuni deux symboles fondateurs : la Convention d’Établissement Maroc–Sénégal et le cinquantenaire de la Marche Verte. Ensemble, ils incarnent une même philosophie, celle d’une Afrique consciente de ses racines, fière de ses solidarités et résolument tournée vers son propre développement.

Les travaux se sont articulés autour de trois grands axes : les trajectoires historiques du partenariat maroco-sénégalais, la mobilité universitaire et la recherche stratégique, puis les nouvelles dynamiques de l’entrepreneuriat et de la souveraineté alimentaire. Au croisement de ces thématiques, une conviction s’est affirmée : la coopération Maroc–Sénégal n’est plus seulement politique ou diplomatique, elle devient un cadre de production de savoir, d’innovation et de solutions africaines pour l’Afrique.

À l’issue des travaux, les participants ont adopté la Déclaration de Laâyoune, texte majeur qui scelle la volonté commune de transformer l’axe Rabat–Dakar en pôle d’intelligence collective panafricaine. La Déclaration s’inspire du discours historique de SM le Roi Mohammed VI à Addis-Abeba en 2016 et de l’Initiative Atlantique, qui érige la région en nouveau levier de stabilité, de croissance et d’intégration continentale.

Elle repose sur quatre piliers opérationnels. Le premier est celui de la mobilité universitaire et de la co-construction du savoir, avec la création de programmes doctoraux conjoints, de bourses croisées et d’un Réseau des Universités et Centres de Recherche de l’Axe Atlantique. Ce réseau ambitionne de fédérer les pôles académiques du Maroc, du Sénégal et d’autres pays africains autour des grands enjeux continentaux, du climat à la sécurité alimentaire en passant par la transition énergétique.

Le deuxième axe concerne la recherche stratégique et prospective africaine, avec la mise en place d’un Observatoire Maroc–Sénégal sur la sécurité alimentaire et le développement durable, et le lancement d’une Chaire d’Études Atlantiques dédiée à l’analyse des dynamiques géostratégiques de l’espace africain.

Le troisième pilier porte sur la valorisation historico-symbolique des provinces du Sud, désormais intégrées dans les curricula universitaires comme territoires de convergence entre le Maghreb et l’Afrique subsaharienne. La Déclaration prévoit l’organisation annuelle d’un Forum de Laâyoune sur l’Afrique Atlantique, alternant entre Laâyoune, Dakhla et Dakar, pour faire vivre la coopération Sud–Sud sur le terrain.

Enfin, le quatrième axe s’inscrit dans le champ de l’entrepreneuriat et de l’innovation productive, avec la création de startups binationales dans l’agritech et les énergies vertes, appuyées par un fonds d’amorçage maroco-sénégalais et un programme d’incubation croisée entre le campus UM6P et les hubs technologiques de Dakar.

Ces axes seront consolidés par un plan d’action triennal (2026–2028) et une plateforme numérique trilingue en français, anglais et arabe, chargée de diffuser les résultats de la recherche et de connecter les jeunes chercheurs du continent. Une initiative inédite qui illustre la vocation de l’UM6P à faire du Maroc un centre de savoir et de coopération africaine à part entière.

La Déclaration réaffirme également le rôle géostratégique des provinces du Sud dans la reconfiguration de l’Afrique atlantique. Laâyoune et Dakhla deviennent ainsi des espaces laboratoires du développement endogène, où la science et l’innovation se mettent au service de la souveraineté continentale. L’événement a consacré cette mutation symbolique : l’Afrique ne veut plus seulement être consommatrice de modèles, elle entend désormais les produire, les penser et les incarner.

Pour Khalid Baddou, Directeur des Affaires Institutionnelles de l’UM6P, « le Maroc et le Sénégal partagent une histoire diplomatique, mais surtout une ambition continentale : celle de redonner sens au développement endogène, à l’économie du savoir et à la dignité productive des sociétés africaines ». Bakary Sambe, Président du Timbuktu Institute, a pour sa part souligné que « cette célébration consacre une vision d’avenir, celle d’une Afrique qui pense, agit et produit à partir de ses propres savoirs ».

En célébrant 60 ans de coopération, l’UM6P ne se contente pas de rappeler les liens historiques entre Rabat et Dakar. Elle projette cette relation dans le futur africain que le Roi Mohammed VI n’a cessé d’appeler de ses vœux : celui d’une Afrique unifiée, créatrice et souveraine. La Déclaration de Laâyoune en est l’expression vivante et le campus de l’UM6P en est le catalyseur. À Laâyoune, dans ce sud qui regarde vers l’océan, l’Afrique a rendez-vous avec elle-même.


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