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UE : Le face-à-face entre nationalisme et européisme s’intensifie

Par Fayçal El Amrani


Roumanie : Une victoire centriste mais un pays divisé

Lors du second tour de l’élection présidentielle roumaine le 18 mai 2025, le candidat centriste et pro-européen Nicușor Dan , maire de Bucarest, a remporté 55,1 % des voix contre George Simion , figure nationaliste. Cette percée du discours antieuropéen, après les 30 % obtenus par Simion aux législatives de décembre 2024 , illustre une fracture profonde dans le pays. Bien que le camp pro-européen ait consolidé sa position, la montée du nationalisme souligne un soutien croissant pour une rhétorique hostile à l’intégration européenne, alimentée par des préoccupations locales comme la gestion des ressources et la sécurité.

Pologne : Une gauche modérée en tête, mais l’extrême droite gagne du terrain

Les élections présidentielles polonaises ont vu Rafał Trzaskowski , maire de Varsovie et libéral pro-européen, arriver en tête avec 31,3 % des suffrages. Toutefois, le candidat ultraconservateur Karol Nawrocki (29,5 %) et l’extrême droite représentée par Sławomir Mentzen (14,8 %) ont consolidé leurs positions, relançant les craintes d’un retour à la politique autoritaire du parti Droit et Justice (PiS) . Malgré l’incertitude autour du second tour du 1er juin, la polarisation entre partisans de l’Union européenne et nationalistes reste un enjeu majeur, avec des débats axés sur la justice, l’éducation et la relation avec l’UE.

Portugal : Un conservatisme dominant face à une extrême droite en expansion

Les élections législatives anticipées ont confirmé la suprématie de la coalition conservatrice Aliança Democrática (32,1 %), dirigée par le Premier ministre Luís Montenegro . Cependant, l’extrême droite de Chega , menée par André Ventura , a émergé comme force politique incontournable, obtenant 58 sièges au même niveau que le Parti socialiste. Cette dynamique reflète une contestation croissante contre les élites traditionnelles, portée par des discours anti-immigration et antieuropéens, mais aussi par des critiques sur la gestion économique et les inégalités régionales.

Le nationalisme progresse, l’UE en vigilance

Ces résultats, bien que variés, partagent une logique commune : les forces conservatrices maintiennent leur influence, mais les mouvements populistes et nationalistes, souvent inspirés par des courants transnationaux, capitalisent sur le mécontentement face à l’immigration, la guerre en Ukraine et les politiques climatiques. Comme le souligne une étude de la Fundación Alternativas , cette montée du nationalisme menace la cohésion de l’Union européenne, en particulier lorsque les partis traditionnels adoptent des positions flexibles face aux extrêmes.

La polarisation idéologique s’accentue également en Allemagne, France et Italie, où les partis socialistes et sociaux-démocrates peinent à retrouver leur ancrage populaire. Seuls des modèles comme celui de la Première ministre danoise Mette Frederiksen , alliant progressisme social et fermeté migratoire, semblent offrir une alternative viable, en répondant aux attentes économiques et sécuritaires sans basculer vers l’antieuropéisme.

Enjeux pour l’avenir : Renforcer la Cohésion 

La gestion de la crise migratoire, la transition écologique et le soutien à l’Ukraine restent des dossiers sensibles face aux discours nationalistes. Comme le rappelle une analyse de France 24 , les succès électoraux des mouvements pro-européens ne doivent pas masquer la progression des forces hostiles à l’intégration, alimentée par des frustrations locales et une désaffection envers les institutions supranationales. L’Union devra démontrer sa capacité à répondre aux préoccupations concrètes des citoyens pour éviter la fragmentation.


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