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Trump et la Fed : Un bras de fer autour des taux d’intérêt

Entre pressions politiques et indépendance monétaire, Trump insiste pour une baisse des taux

LA VÉRITÉ


 

Un conflit récurrent entre pouvoir politique et banque centrale

Les chiffres de l’emploi privé américain tombent, et Donald Trump réagit avec fracas. Le 5 juin 2025, après la publication des données ADP révélant une création de seulement 37 000 emplois en mai – le plus bas niveau depuis deux ans –, le président américain lance sur son réseau social Truth Social : « Les chiffres de l’ADP ont été publiés ! La Fed doit baisser le taux. Incroyable ! L’Europe a déjà baissé neuf fois ».

Derrière cette sortie médiatique s’inscrit un conflit récurrent entre le chef de l’État et la Réserve fédérale (Fed), dirigée par Jerome Powell. Mais au-delà des échanges musclés, une question centrale émerge : Pourquoi Trump pousse-t-il la Fed à baisser les taux d’intérêt ?

Des indicateurs fragiles qui nourrissent les critiques

Les chiffres de l’agence ADP, confirmés par Bloomberg, marquent un tournant. En mai 2025, les embauches dans le secteur privé américain ralentissent à leur rythme le plus faible depuis deux ans, bien en deçà des prévisions.

Ce signal économique inquiète les acteurs du marché, mais aussi les électeurs, alors que la Maison Blanche anticipe une campagne électorale serrée. Pour Trump, ce ralentissement valide son argument : « Une croissance étouffée par des taux trop élevés », martèle-t-il, soulignant un décalage avec l’Europe, où la Banque centrale européenne (BCE) a déjà assoupli sa politique.

 

L’impact se fait sentir dans les entreprises. « Les coûts de crédit paralysent nos investissements », déplore un industriel du Midwest, dont l’usine peine à obtenir des financements pour moderniser ses machines. « Si la Fed ne réagit pas, nous risquons de perdre des marchés contre les Allemands ou les Chinois », ajoute-t-il, reflétant une crainte partagée par une partie du tissu productif confronté à la concurrence internationale.

La Fed résiste : Priorité à la stabilité monétaire

Malgré les pressions, la Fed reste inflexible. Lors de sa dernière réunion, elle maintient ses taux entre 4,25 % et 4,5 %, invoquant « des incertitudes persistantes » liées à l’inflation, toujours supérieure à son objectif de 2 %. Dans un communiqué, l’institution rappelle son « indépendance », affirmant que ses décisions reposent sur « une analyse prudente, objective et non politique ».

 

Jerome Powell, interrogé après sa rencontre tendue avec Trump à la Maison Blanche, défend une ligne prudente : « Une baisse prématurée pourrait raviver l’inflation, menaçant la reprise ».

Si certains économistes, comme Larry Summers, jugent « nécessaire une flexibilité accrue », la majorité des gouverneurs de la Fed privilégie la prudence, arguant que l’effet des récentes mesures protectionnistes – comme les tarifs douaniers imposés par Trump – pourrait relancer une spirale prix-salaires difficile à contrôler.

Un affrontement aux répercussions géoéconomiques

La pression de Trump sur la Fed dépasse les frontières américaines. En affirmant vouloir « aligner la politique monétaire sur la compétitivité internationale ». le président américain brouille les lignes entre autorité monétaire et stratégies commerciales.

Cette posture contraste avec celle de la BCE, qui a abaissé ses taux dès avril 2025, alimentant à Washington des accusations de « dumping monétaire » en Europe.


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