[ after header ] [ Mobile ]

[ after header ] [ Mobile ]

Transparence publique : l’INPPLC cible le secteur de la santé

Est ce le début d'une nouvelle ère?

Par Yassine Andaloussi


Dans le cadre du chantier national de lutte contre la corruption, le Maroc a entrepris une série d’initiatives visant à consolider la transparence, la bonne gouvernance et la redevabilité dans la gestion des affaires publiques.
Le secteur de la santé, en raison de sa dimension humaine et de la sensibilité des ressources qu’il mobilise, représente un axe stratégique de cette politique nationale.

C’est dans cette perspective que l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC) a suspendu un projet de cartographie des risques de corruption au sein du système de santé. L’objectif étant d’identifier les zones de vulnérabilité, de prévenir les pratiques déviantes et d’améliorer les mécanismes de gouvernance interne.

À l’issue d’un processus de consultation, le marché relatif à la réalisation de cette cartographie a été attribué au cabinet Forvis Mazars, acteur reconnu dans le domaine de l’audit et du conseil.
Cependant, des présomptions de conflit d’intérêts ont émergé peu après l’annonce du résultat, soulevant des interrogations quant à la régularité du processus.

En réponse, l’INPPLC a décidé de suspendre le marché et d’ouvrir une enquête approfondie afin de vérifier la conformité de la procédure d’attribution et de garantir l’impartialité de l’ensemble du dispositif. Cette décision, fondée sur un principe de précaution, vise à préserver la crédibilité du chantier national de lutte contre la corruption et à assurer une gestion exemplaire des fonds publics.

La suspension du marché illustre une volonté institutionnelle claire de placer la probité au cœur de l’action publique. Au-delà de sa dimension technique, cette décision constitue un signal fort adressé à l’ensemble des acteurs publics et privés, la lutte contre la corruption ne saurait tolérer la moindre ambiguïté.

Cette rigueur contribue à consolider la crédibilité des réformes en cours, tout en démontrant que la transparence n’est pas un simple principe, mais une exigence opérationnelle. Elle permet aussi de repositionner le Maroc dans une dynamique internationale où la gouvernance éthique devient un facteur de compétitivité et d’attractivité économique et de crédibilité internationale.

Toutefois, cette décision suscite aussi des interrogations légitimes.
Est-ce réellement le début d’une nouvelle ère de gouvernance éthique, marquée par une tolérance zéro envers la corruption ?
Ou s’agit-il d’une mesure ponctuelle, à portée surtout symbolique, prise dans une conjoncture où l’État cherche à regagner la confiance citoyenne érodée par des années de défiance vis-à-vis des institutions publiques ?

Cette question reste ouverte, mais elle met en lumière un point essentiel, la réussite du chantier national de lutte contre la corruption ne dépendra pas seulement de la multiplication des annonces, mais de la cohérence, de la continuité et par une volonté absolue.
Les citoyens n’attendent pas uniquement des suspensions ou des enquêtes, mais des résultats tangibles, mesurables et durables.

Que cette action marque le début d’une véritable refondation ou qu’elle soit perçue comme un geste conjoncturel, elle met en exergue une réalité, le Maroc a atteint un point où la transparence n’est plus un choix, mais une exigence nationale.
La consolidation de la confiance citoyenne dépendra désormais de la capacité des institutions à transformer cette vigilance en mécanismes permanents et irréversibles de bonne gouvernance.


À lire aussi
commentaires
Loading...
[ Footer Ads ] [ Desktop ]

[ Footer Ads ] [ Desktop ]