Tawakkol Karman, entre posture idéologique et quête de visibilité
Quand la communication hostile devient une arme contre la stabilité marocaine
Par Yassine Andaloussi
Tawakkol Karman, militante yéménite et Prix Nobel de la paix en 2011, s’est imposée au fil des années comme une figure controversée du militantisme arabe. Révélée par le Printemps yéménite, elle a peu à peu troqué la posture de militante pacifique pour celle d’activiste numérique multipliant les déclarations hostiles aux monarchies arabes. Depuis un certain temps, le Maroc figure au centre de ses attaques, dans une logique de communication calculée qui s’apparente à une véritable guerre informationnelle.
Ses propos sur la monarchie marocaine et sur le statut d’Amir Al Mouminine ont été interprétés comme une tentative de déstabilisation symbolique d’un État souverain. Son ton provocateur et ses discours moralisateurs s’inscrivent dans une dynamique d’agression médiatique dont l’objectif consiste à miner la légitimité du Royaume et à fragiliser la perception de sa stabilité. Dans ce registre, la militante agit comme un relais idéologique plutôt qu’une voix indépendante.
Une posture idéologique sous couvert de militantisme
Le parcours de Tawakkol Karman s’enracine dans un environnement marqué par l’islamisme politique et la mouvance des Frères musulmans. Cette affiliation idéologique n’est pas anodine puisqu’elle véhicule un projet de société incompatible avec les structures monarchiques et les modèles de gouvernance fondés sur la continuité et la stabilité. Sous couvert de défendre la démocratie et les libertés, ce courant instrumentalise la parole militante afin de légitimer la contestation permanente et la remise en cause des institutions.
Dans cette perspective, l’hostilité de Karman envers le Maroc n’a rien d’une conviction personnelle. Elle n’y trouve aucun avantage concret, si ce n’est une visibilité médiatique accrue. Le but recherché n’est pas d’informer ni de défendre un idéal, mais de provoquer pour exister. C’est une méthode typique de la gauche radicale et des réseaux de l’islam politique qui misent sur la polémique pour créer un effet de bruit médiatique. Le procédé est simple. Provoquer une réaction marocaine, transformer cette réaction en argument de victimisation, puis s’en servir pour alimenter la narration d’un État qui ne tolérerait pas la liberté d’expression. Ce mécanisme diabolique produit un double effet. Il amplifie la notoriété de la militante tout en cherchant à altérer la réputation du Maroc sur la scène internationale.
Une convergence d’intérêts anti-monarchiques
Le discours de Tawakkol Karman s’inscrit dans un environnement géopolitique où se croisent plusieurs acteurs qui partagent un intérêt commun. D’un côté, les réseaux transnationaux liés à l’islamisme politique et, de l’autre, des puissances régionales hostiles à la stabilité monarchique. Parmi elles, l’appareil idéologique de la République islamique d’Iran joue un rôle central. La gérontocratie iranienne, arc-boutée sur une légitimité religieuse chiite, perçoit le modèle marocain comme une anomalie. Le statut d’Amir Al Mouminine dont jouit Sa Majesté le Roi Mohammed VI représente une autorité spirituelle et politique que Téhéran ne peut ni concurrencer ni influencer.
C’est dans cette logique que se dessine une convergence d’intérêts entre certaines plateformes militantes, des réseaux de propagande régionaux et des voix isolées comme celle de Karman. L’objectif commun consiste à affaiblir les modèles monarchiques, à semer le doute dans l’opinion publique et à délégitimer les fondements religieux et institutionnels de la monarchie marocaine. Les attaques verbales et médiatiques contre le Maroc participent à une guerre hybride où les mots deviennent des projectiles et les plateformes numériques des champs de bataille symboliques.
La forteresse marocaine face à la guerre psychologique
Accorder trop d’importance à ces voix marginales reviendrait à leur offrir la visibilité qu’elles recherchent. Le Maroc demeure une forteresse institutionnelle solidement enracinée dans son histoire, son identité et sa cohésion nationale. Le pays a bâti sa stabilité sur la continuité du Trône, sur la confiance entre le peuple et son Roi, et sur la légitimité spirituelle de la Commanderie des croyants. Aucun discours idéologique, même nourri de rancune ou d’intérêts financiers, ne saurait ébranler cette architecture.
Les attaques de ce type relèvent davantage de la guerre psychologique que du débat d’idées. Elles cherchent à troubler les perceptions, à diviser les esprits et à tester la résilience du modèle marocain. Face à cette stratégie, la réponse du Royaume doit rester mesurée, ferme et stratégique. La meilleure riposte consiste à préserver la stabilité interne, renforcer la cohésion nationale et continuer à défendre l’image d’un Maroc souverain, tolérant et sûr de ses valeurs.
Lorsque des figures étrangères s’en prennent à un monarque, c’est souvent parce qu’il incarne un poids moral et politique que d’autres n’ont pas. Si le Maroc est pris pour cible, c’est précisément parce qu’il représente aujourd’hui l’un des derniers pôles d’équilibre du monde arabe. Un État stable, respecté et doté d’une monarchie qui inspire. Et face aux attaques de circonstance, le Royaume continuera d’avancer, sûr de sa force et de son unité.
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