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Tadej Pogacar sacré champion du monde à Zurich : L’art de courir à l’instinct

LA VÉRITÉ


Tadej Pogacar s’est couronné champion du monde dimanche à Zürich, après un numéro dont il a le secret. Le Slovène s’est échappé à 100 km de l’arrivée en compagnie du Français Pavel Sivakov, qu’il a lâché à 51 km du but. Il a résisté jusqu’au bout au retour d’un groupe pour réaliser le triplé Giro-Tour-Mondiaux, que seuls Eddy Merckx (1974) et Stephen Roche (1987) avaient réussi avant lui.

Quel numéro de Tadej Pogacar ! Parti à 100 kilomètres de l’arrivée le leader de la Slovénie s’est imposé en solitaire lors de la course en ligne des Championnats du monde de cyclisme. Le coureur de 26 ans a endossé la tunique arc-en-ciel pour la première fois de sa carrière. Ben O’Connor a, lui, récupéré la médaille d’argent devant Mathieu van der Poel qui a réglé le sprint du groupe de poursuivants. Il n’a pas fallu attendre longtemps pour voir les favoris lancer la course. Et comme souvent, c’est “Pogi” qui a tenté sa chance le premier. À 100 kilomètres de l’arrivée, le Slovène a faussé compagnie au peloton.

Le vainqueur du dernier Tour de France n’a pas mis très longtemps à reprendre les 16 hommes de tête, partis plus tôt dans la journée, qui avaient pourtant près de deux minutes d’avance quelques instants auparavant. Pogacar s’est ensuite isolé à 78 kilomètres avec le Français Pavel Sivakov, son compagnon chez UAE Team Emirates. Le coureur de la formation de Thomas Voeckler a tenu presque 30 kilomètres avant de lâcher prise, tandis que derrière la poursuite peinait à s’organiser avec notamment Remco Evenepoel (BEL) et Mathieu van der Poel.

Le triple vainqueur de la Grande Boucle a longtemps maintenu un écart aux alentours de la minute avec ses poursuivants. Mais il a fini par céder du terrain en fin de course, permettant à un groupe de chasse de 7 coureurs d’espérer. Finalement, l’homme aux six Monuments a réussi à tenir ses concurrents à distance pour s’imposer, seul, à Zurich avec 34 secondes d’avance sur Ben O’Connor (AUS) et 58 secondes sur Mathieu van der Poel.

Tadej Pogacar est un phénomène dans le peloton, tout le monde le sait. Ses accomplissements ne cessent de le placer toujours plus loin et toujours plus haut dans l’Histoire du cyclisme. Paeticulièrement cette année. En 2024, le Slovène a déjà mis une disette vieille de plus d’un quart de siècle en remportant coup sur coup le Tour d’Italie et le Tour de France. Un doublé Giro-Tour inédit depuis l’Italien Marco Pantani en 1998. Mais en triomphant dimanche à Zürich pour s’emparer du maillot arc-en-ciel, “Pogi” a frappé encore plus fort sur un plan historique.

Cette fois, c’est jusqu’en 1987 qu’il fallait remonter pour trouver trace d’un triplé semblable. Le dernier à l’avoir accompli était Stephen Roche. Lors d’une année de tous les triomphes, l’Irlandais avait lui aussi enchaîné le maillot rose, le maillot jaune puis le maillot arc-en-ciel. A l’époque, Roche avait rejoint dans le gotha un certain Eddy Merckx. Le Cannibale avait été le tout premier à signer la Triple couronne Giro-Tour-Mondial.

C’était en 1974. Chez les femmes, cette performance rarissime a également été réussie par Annemiek Van Vleuten en 2020 lorsque la Néerlandaise a triomphé successivement sur le Giro Rosa, le Tour de France féminin puis la course en ligne des Championnats du monde. Il fallait bien un spécimen aussi rare que Tadej Pogacar pour venir s’ajouter à la liste. Certains géants du cyclisme sont passés tout près sans y parvenir. C’est le cas de Bernard Hinault.

En 1980, le Breton avait ramené le maillot rose à la maison avant de s’imposer à domicile à Sallanches pour devenir champion du monde. Mais il avait quitté le Tour de France à mi-parcours sur abandon, alors qu’il portait le maillot jaune. Le seul Tour qui lui échappera en 1978 et 1982… Miguel Indurain, lui, a signé deux doublés Giro-Tour, en 1992 et 1993. Cette dernière année, le Navarrais avait frôlé le maillot arc-en-ciel, terminant deuxième. Pogacar, lui, an mis dans le mille et cette campagne 2024 s’inscrit donc d’ores et déjà dans la légende de son sport.


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