Stellantis : l’Italien Antonio Filosa prend les rênes

LA VÉRITÉ

Stellantis a officialisé ce mercredi la nomination d’Antonio Filosa au poste de directeur général. Âgé de 51 ans, l’ex-responsable des opérations américaines du groupe succédera à Carlos Tavares dès le 23 juin. Cette décision intervient dans un contexte tendu, marqué par un net recul des ventes aux États-Unis (-15% en 2024) et des tensions internes ayant précipité le départ de son prédécesseur en décembre dernier.

Une transition méthodique

Le conseil d’administration a élu Filosa à l’unanimité après un processus de sélection rigoureux piloté par un comité spécial dirigé par le président exécutif John Elkann. Parallèlement, une assemblée générale extraordinaire sera organisée prochainement pour entériner sa nomination en tant qu’administrateur exécutif. Dès le 23 juin, Filosa disposera des pleins pouvoirs pour piloter la transition stratégique.

Un parcours tourné vers les marchés émergents

Originaire de Naples et entré chez Fiat en 1999, Filosa a forgé son expertise en Amérique latine : directeur d’usine au Brésil, responsable des achats régionaux, puis pilote des marques Alfa Romeo et Maserati. Sous sa direction, Fiat est devenu leader en Amérique du Sud, tandis que Peugeot, Citroën, Ram et Jeep y ont consolidé leur implantation. Son projet le plus emblématique : l’usine brésilienne de Pernambuco, qui a propulsé Jeep au rang de premier constructeur hors des États-Unis.

 

Stellantis a annoncé ce mercredi le successeur de Carlos Tavares: c’est l’Italien Antonio Filosa, 51 ans

Défis immédiats : qualité, tarifs et reconquête

Face à une concurrence chinoise agressive, Filosa devra relever trois chantiers prioritaires. Premièrement, redresser la qualité des véhicules – point noir mis en lumière par les clients et partiellement responsable de la chute des ventes. Deuxièmement, réviser les politiques tarifaires jugées trop élevées, notamment aux États-Unis où Dodge et Ram ont subi un recul significatif. Enfin, relancer l’innovation face aux rivaux électriques.

Réactions boursières et profil stratégique

À l’ouverture des marchés, l’action Stellantis a affiché une hausse de 0,46% (9,26€), surpassant légèrement le CAC 40 (+0,16%). Cette nomination, qui écarte les favoris français Maxime Picat et américains Mike Manley et Douglas Ostermann, marque un virage vers une gouvernance axée sur la qualité. Un changement radical après l’ère Tavares, centrée sur la compression des coûts.