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Souveraineté sanitaire: Nécessité d’une industrie pharmaceutique “forte”

LA VÉRITÉ / MAP


La crise sanitaire liée au Covid-19 confirme la nécessite “absolue” de disposer de laboratoires nationaux compétitifs et d’une industrie pharmaceutique “forte” pour garantir l’indépendance thérapeutique et la sécurité sanitaire du Royaume, a indiqué, mercredi à Casablanca, Hakima Himmich, membre de la Commission Spéciale sur le Modèle de Développement (CSMD).

Intervenant lors d’une conférence organisée, en mode hybride, par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) en partenariat avec la Fédération de l’Industrie et de l’Innovation Pharmaceutiques (FMIIP), sur le thème “Industrie pharmaceutique: plus de valeur ajoutée pour une souveraineté sanitaire nationale et continentale”, Mme Himmich a souligné que le Maroc doit impérativement mettre l’industrie pharmaceutique au cœur de ses préoccupations et la protéger.

Cette industrie pharmaceutique doit rester “compétitive” pour pouvoir élargir la couverture nationale en la matière, assurer la sécurité sanitaire, garantir l’exportation de la production et promouvoir la production de médicaments innovants et la recherche et développement, a relevé Mme Himmich, également présidente fondatrice de l’Association de lutte contre le Sida (ALCS).

Elle a également mis en avant les recommandations de la CSMD pour aider l’industrie pharmaceutique à se développer, notamment la nécessité d’une régulation plus transparente de l’octroi des autorisations de mise sur le marché (AMM) afin de favoriser une concurrence loyale entre les opérateurs et d’inciter au développement d’une industrie pharmaceutique compétitive, et de donner la priorité aux génériques fabriqués au Maroc dans les appels d’offres publics.

Il s’agit aussi de développer une industrie pharmaceutique et médicale capable de produire localement des médicaments, des tests, des équipements et d’autres dispositifs et consommables médicaux critiques, y compris des vaccins à court terme, et d’encourager les investissements productifs et la recherche et développement, a précisé Mme Himmich, En guise de recommandations également, la membre du CSMD a relevé la nécessité d’accompagner la montée en valeur des chaînes de production locale, notamment sur les nouveaux produits qui pèsent sur la balance commerciale et sur le coût de la santé.

De son côté, le président de la FMIIP et président directeur général des laboratoires “Zenith Pharma”, Mohamed Bouhmadi a dévoilé, à cette occasion, la nouvelle vision de la Fédération, relevant que celle-ci tient compte de trois chantiers prioritaires définis dans le Nouveau modèle de développement (NMD).

Il s’agit de réussir la souveraineté sanitaire du pays pour assurer un approvisionnement continu en produits médicaux essentiels, et la généralisation de la couverture maladie universelle (CMU), et de faire du “Made in Maroc” un “marqueur de qualité, de compétitivité et de durabilité”, a-t-il souligné.

“Nous sommes très ambitieux et nous pensons que nous avons beaucoup de potentiel pour pouvoir arriver à un niveau très élevé, au moins doublé notre chiffre d’affaires dans un horizon de 2025-2026”, a-t-il dit, notant que ceci est possible notamment avec la généralisation de la CMU.

Pour sa part, Mia Lahlou Filali, vice-présidente de la FMIIP et directrice générale de “Pharma 5” a souligné que le Maroc a “tous les atouts nécessaires” pour se positionner comme “le hub africain agile et unique aux portes de l’occident”, évoquant dans ce sens la stabilité politique, la situation géographique, les infrastructures et les écosystèmes dont jouit le Royaume. Elle a également noté que l’export qui représente “un potentiel illimité” doit être exploité eu égard à ses impacts “vertueux”, particulièrement sur le plan socio-économique (créations d’emplois et donc de cotisations sociales). “Aujourd’hui notre pays n’exporte que 10% de sa production en médicaments ce qui est très largement en dessous de son potentiel”, a fait observer Mme Lahlou Filali.

La plateforme industrielle pharmaceutique marocaine, a-t-elle fait remarquer, est une plateforme de “premier plan”, notant que celle-ci est très diversifiée et peut répondre à jusqu’à 80% des besoins.

Le chef de division de la pharmacie au sein de la direction du médicament et de la pharmacie au ministère de la Santé et de la protection sociale, Najim Ba Smail a, quant à lui, indiqué que l’industrie pharmaceutique marocaine est réputée être aux normes internationales, ajoutant que les produits pharmaceutiques nationaux s’exportent vers un grand nombre de pays.

Ce positionnement à l’international, a-t-il dit, fait que le secteur pharmaceutique national occupe aujourd’hui la seconde place en Afrique. “Le secteur pharmaceutique est fortement réglementé dans tous ses aspects notamment, la création, le fonctionnement et le contrôle des établissements pharmaceutiques industriels”, a relevé M. Ba Smail.

Cette conférence s’inscrit dans le cadre des “Rencontres du Livre Blanc”, une série de débats portant sur les thématiques traitées dans l’ouvrage, publié en octobre dernier par la Confédération, et apportant des mesures concrètes de mise en œuvre du Nouveau modèle de développement dans son volet économique.


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