Salé : La Fondation Abou Bakr El Kadiri célèbre la mémoire de l’explorateur marocain Mustapha Zemmouri
LA VÉRITÉ
La Fondation Abou Bakr El Kadiri a célébré, vendredi à Salé, la mémoire de l’explorateur marocain Mustapha Zemmouri, Alias Estevanico, à travers un exposé présenté par l’universitaire Chouaib Halifi.
Cet événement, qui s’inscrit dans le cadre du programme annuel de la Fondation, visant la préservation de la mémoire et la valorisation du patrimoine, a constitué une occasion de rappeler les principales étapes de la vie de l’explorateur marocain, qui a joué un rôle important dans la découverte de parties importantes des côtes américaines au 16ème siècle, ce qui lui a valu le statut d’icône culturelle célébrée dans certaines régions du sud de l’Amérique du Nord.
Dans ce cadre, M. Halifi, également écrivain spécialisé dans l’histoire et le patrimoine, a présenté un exposé retraçant le parcours riche en événements de Zemmouri, débutant par son enfance dans la ville marocaine d’Azemmour, alors sous le joug de l’agression des soldats portugais, jusqu’à son enlèvement et son transfert en tant qu’esclave vers l’Espagne en 1521.
Il a souligné, dans ce sens, qu’une fois arrivé de l’autre côté de la Méditerranée, Zemmouri a été le servant d’un noble, Andrès Dorantes, qui s’est lié d’amitié avec lui et l’a ramené dans plusieurs de ses voyages, dont une expédition dirigée par l’explorateur Pànfillo De Narvaez pour l’exploration du nouveau monde en 1526.
Menant cette aventure dans un contexte marqué par des tempêtes, de la famine et des maladies, en plus des confrontations avec les insulaires autochtones, Zemmouri a défié tous les obstacles pour atteindre, aux côtés de quelque survivants, les côtes de Floride, devenant ainsi le premier Marocain à avoir mis pied sur le continent américain.
A cet égard, l’universitaire a souligné le rôle joué par Mustapha Zemmouri lors de cette expédition, grâce à sa vivacité d’esprit, sa capacité d’adaptation et sa maitrise de plusieurs dialectes, qui lui a permis de gagner la confiance des autochtones et de jouer le rôle de médiateur avec les tribus, l’ayant surnommé «fils du soleil» en raison de ses capacités spirituelles supposées.
L’explorateur marocain, qui a conduit deux autres expéditions après la découverte de Floride, en 1536 et 1539, a laissé une empreinte qui mérite d’être étudiée et approfondie, compte-tenu de l’importance de l’impact de cet explorateur sur la formation du savoir humain, a relevé M. Halifi, notant que des explorateurs occidentaux se sont évertués à étudier en profondeur la personnalité unique de ce personnage historique.
Il a appelé, à cet égard, les chercheurs marocains à déployer davantage d’efforts académiques pour étudier les personnalités marocaines ayant grandement contribué dans l’histoire de l’humanité, ajoutant qu’« en tant que Marocains, nous sommes les mieux placés pour nous investir dans ce domaine, car il s’agit de la préservation de notre mémoire et notre patrimoine immatériel ».
La Fondation Abou Bakr El Kadiri pour la pensée et la culture, reconnue d’utilité publique, vise à faire connaitre la vie et l’œuvre d’Abou Bakr El Kadiri en tant que pionnier du Mouvement national marocain, notamment ses rôles dans les domaines politique, social et éducatif, ainsi que de contribuer aux travaux de recherche et de débat public s’y rattachant.