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Safran Maroc, le nouvel élan de la haute technologie

Par Sanae El Amrani


Sous la présidence de SM le Roi Mohammed VI, l’inauguration du complexe de moteurs d’avion Safran à Nouaceur incarne l’une des plus fortes avancées industrielles du Royaume. Le projet consolide la place du Maroc dans l’aéronautique mondiale et ouvre la voie à une nouvelle génération d’emplois, de compétences et d’innovations.

 

Le Maroc vient d’inscrire une page majeure de son histoire industrielle. À Nouaceur, au sein du pôle Midparc, la présence du Souverain pour le lancement du complexe Safran a donné la pleine mesure d’un moment historique : celui d’un pays qui franchit un seuil technologique longtemps réservé aux puissances industrielles les plus avancées. En tant qu’ingénieure industrielle avant d’embrasser la voie du journalisme, j’ai eu l’occasion de collaborer avec des équipes de Safran à une période charnière de leur implantation au Maroc. Cette expérience directe du terrain me permet aujourd’hui de mesurer pleinement la portée de ce partenariat et la rigueur qui caractérise cette culture d’entreprise.

Ce complexe de nouvelle génération, premier du genre en dehors de la France, concrétise plus de 26 années de partenariat solide entre Safran et le Maroc. L’envergure du projet parle d’elle-même : deux unités complémentaires, l’une consacrée à la maintenance et à la réparation des moteurs LEAP utilisés par les avions Airbus A320 Neo et Boeing 737 MAX, l’autre dédiée à leur assemblage final. Ces moteurs, parmi les plus performants au monde, incarnent le sommet de la technologie aéronautique contemporaine. Le choix du Maroc pour abriter ce projet stratégique n’est pas le fruit du hasard. Il traduit la confiance placée dans la stabilité du Royaume, la compétence de sa main-d’œuvre et la vision royale qui, depuis deux décennies, a hissé le pays au rang de plateforme industrielle de référence.

En s’appuyant sur un capital humain d’une rare qualité, formé dans des institutions techniques d’excellence, le Maroc démontre qu’il ne se contente plus d’assembler des pièces mais qu’il participe désormais à la maîtrise des technologies les plus complexes. C’est cette évolution qui transforme la perception du Royaume sur la scène internationale : celle d’un pays capable d’innover, de concevoir, d’anticiper et de répondre aux besoins d’une industrie mondiale en pleine mutation.

Pour Safran, ce choix est stratégique ; pour le Maroc, il est symbolique. Il scelle le passage d’une économie industrielle en expansion à une économie de la confiance technologique. Et c’est tout le sens de ce moment historique : un Royaume qui propulse son savoir-faire dans les sphères les plus exigeantes de la haute technologie mondiale.

L’excellence technologique, cœur du projet Safran Maroc

Derrière l’image solennelle du Roi inaugurant le complexe Safran à Nouaceur, c’est une véritable révolution industrielle qui s’amorce. Pour la première fois, un pays africain accueille sur son sol une ligne d’assemblage de moteurs d’avion de dernière génération. Ce choix n’est pas anodin. Il consacre la maturité d’un écosystème marocain bâti sur la rigueur, la compétence et la stabilité, et il propulse le Royaume au cœur d’une filière parmi les plus exigeantes au monde.

Le moteur choisi par Safran pour ce projet, le LEAP-1A, n’est pas un modèle ordinaire. Il s’agit d’une prouesse technologique conjointe de Safran et du groupe américain GE, un moteur hybride de nouvelle génération qui équipe les Airbus A320 Neo et les Boeing 737 MAX. Son efficacité repose sur une mécanique de précision absolue, sur des matériaux composites de dernière génération et sur une ingénierie fine destinée à réduire la consommation de carburant et les émissions polluantes. En confiant à Casablanca une part de cette production, Safran ne délocalise pas un atelier : il ancre dans le Royaume une responsabilité industrielle de haut niveau, celle de participer directement à la propulsion des avions commerciaux les plus modernes.

Le complexe représente un investissement total de 3,4 milliards de dirhams, dont 2,1 milliards consacrés à l’assemblage et aux tests de moteurs, et 1,3 milliard à la maintenance. À terme, les deux unités permettront de réparer environ 150 moteurs et d’assembler près de 350 moteurs LEAP par an, positionnant le site marocain comme le deuxième au monde dédié à cette gamme. L’ensemble devrait générer 900 emplois directs à l’horizon 2030, confirmant le rôle central du Maroc dans la stratégie industrielle globale du groupe.

Le complexe s’articule autour de deux unités pensées pour fonctionner en parfaite complémentarité. La première est dédiée à la maintenance et à la réparation des moteurs LEAP. Elle offrira au Maroc la maîtrise de savoir-faire très spécialisés, jusqu’ici concentrés dans quelques pays européens. La seconde, prévue pour l’assemblage final des moteurs, viendra répondre à la montée en cadence mondiale de l’aéronautique civile. Ensemble, elles formeront un pôle intégré, capable non seulement de produire, mais aussi de prolonger la vie des moteurs, de les tester, de les certifier et de les livrer à un niveau de qualité identique à celui des sites européens.

Derrière la technicité du projet se joue un pari plus large : celui de la confiance. Depuis plus d’un quart de siècle, Safran s’appuie sur le Maroc pour accompagner sa croissance internationale. Le groupe y compte désormais près de cinq mille collaborateurs, répartis sur dix sites, et la présence royale à Nouaceur vient sceller ce lien de continuité et d’ambition partagée. C’est aussi une reconnaissance du modèle marocain : un pays qui a su conjuguer stabilité politique, stratégie industrielle claire et montée en compétence rapide de sa main-d’œuvre.

L’excellence technologique ne s’improvise pas. Elle se construit dans le temps, avec une vision et une exigence. C’est précisément ce que reflète cette implantation : un Maroc qui n’est plus seulement une base d’assemblage, mais un espace d’innovation, d’essais et de responsabilité industrielle. Dans ce domaine précis de la propulsion aéronautique, où chaque composant compte, la décision de Safran est lourde de sens : le Royaume entre de plain-pied dans la sphère des nations capables d’assumer les standards les plus élevés de l’ingénierie mondiale.

L’infrastructure a par ailleurs été pensée dans une logique de durabilité. Un mémorandum d’approvisionnement en énergies renouvelables a été signé lors de la cérémonie royale, garantissant que l’activité du site repose sur une alimentation électrique verte et conforme aux engagements climatiques du Royaume.

Le partenariat de confiance entre le Royaume et Safran

Depuis plus de 26 ans, le Maroc et le groupe Safran entretiennent une relation industrielle d’une rare solidité. Ce partenariat, né dans un contexte de transformation économique profonde, s’est imposé comme l’un des plus exemplaires du tissu industriel marocain. Il repose sur une confiance mutuelle nourrie par la constance, la performance et une vision partagée de l’avenir.

Lorsque Safran a décidé d’implanter son premier site d’assemblage de moteurs d’avion hors de France, le choix du Maroc s’est imposé naturellement. La stabilité politique du Royaume, la qualité de ses infrastructures, la compétence de ses ingénieurs et la clarté de sa stratégie industrielle ont constitué un environnement idéal pour une coopération de long terme. Présent depuis 1999, le groupe a fait du Maroc l’un de ses pôles industriels majeurs à l’échelle internationale, avec dix sites opérationnels et près de 4 800 collaborateurs.

Le directeur général de Safran, Olivier Andriès, a précisé que la décision d’implanter ce complexe au Maroc avait été prise en à peine trois mois, un délai exceptionnel à l’échelle d’un groupe de cette envergure. Cette rapidité illustre le niveau de confiance que Safran accorde au Maroc et la stabilité macroéconomique qui caractérise son environnement d’investissement.

Cette relation n’a cessé d’évoluer. Partie de la fabrication de câblages et d’équipements aéronautiques, elle s’est progressivement étendue vers des domaines plus complexes : composants mécaniques, systèmes électroniques embarqués, ingénierie logicielle et désormais moteurs d’avion. Chaque étape franchie a renforcé la crédibilité du Maroc en tant que partenaire technologique fiable. C’est dans cet esprit de codéveloppement que Ross McInnes, président du Conseil d’administration de Safran, a résumé l’essence de cette coopération : « Nous ne produisons pas au Maroc, nous produisons avec le Maroc. »

Cette phrase, simple en apparence, illustre un modèle industriel fondé sur la réciprocité. Elle exprime la reconnaissance du savoir-faire local et la volonté du groupe de bâtir avec le Royaume une base industrielle durable, compétitive et innovante. Safran trouve au Maroc un allié stratégique, capable de répondre à ses besoins de montée en cadence mondiale tout en garantissant des standards de qualité identiques à ceux de ses sites européens.

Sur le terrain, la réussite de cette coopération s’explique par la qualité des équipes marocaines. Les ingénieurs et techniciens qui composent les ateliers et laboratoires du groupe se distinguent par leur rigueur et leur engagement. Plusieurs d’entre eux participent aujourd’hui à des programmes internationaux de recherche et d’innovation, confirmant que le partenariat dépasse la production pour atteindre le domaine de la conception technologique.

Cette confiance s’incarne aussi dans les symboles. Chaque inauguration industrielle présidée par SM le Roi Mohammed VI marque une avancée stratégique et renforce la crédibilité du modèle marocain. Celle du complexe de Nouaceur en est l’illustration la plus éclatante. Pour Safran, elle scelle une relation de confiance avec un pays stable et tourné vers l’avenir ; pour le Maroc, elle confirme que la politique industrielle conduite sous l’impulsion royale produit des résultats concrets, durables et reconnus à l’international.

Aujourd’hui, le partenariat entre le Royaume et Safran dépasse le cadre d’une simple coopération économique. Il s’appuie sur une histoire, une méthode et une ambition commune. Les deux parties ont su construire, dans la durée, une relation fondée sur la compétence et la fiabilité, où la technologie rejoint la confiance humaine. Ce modèle continue d’évoluer, porté par la même exigence et la même conviction : celle d’un Maroc capable de tenir son rang parmi les acteurs de la haute industrie mondiale.

Le capital humain et l’ingénierie marocaine

Dans cette aventure industrielle, la réussite du Maroc ne se mesure pas seulement à la taille des usines ni à la modernité des équipements. Elle se lit avant tout dans la qualité de ses femmes et de ses hommes. Le moteur de cette ambition, c’est le capital humain, forgé par deux décennies d’efforts constants en matière de formation, de spécialisation et de valorisation du savoir-faire national.

Ross McInnes, président du Conseil d’administration de Safran, l’a exprimé avec une clarté rare : le groupe ne produit pas au Maroc, il produit avec le Maroc. Cette nuance dit tout. Elle résume la confiance placée dans les compétences locales, mais aussi la manière dont les ingénieurs marocains ont su s’imposer dans des domaines d’une complexité extrême. Aujourd’hui, ils participent pleinement à la conception, à la maintenance et à l’innovation des systèmes aéronautiques. Safran a trouvé dans cette nouvelle génération de talents une rigueur, une créativité et une fiabilité qui ont contribué à hisser le pays au rang de partenaire industriel de référence.

Le secteur de l’aéronautique marocain est porté par des écoles et des instituts techniques qui ont accompagné cette transformation. L’Institut des Métiers de l’Aéronautique à Nouaceur, créé en partenariat avec les opérateurs du secteur, forme chaque année des techniciens et des ingénieurs immédiatement opérationnels. D’autres établissements comme l’École nationale supérieure d’électricité et de mécanique de Casablanca, l’Université internationale de Rabat ou l’Université Mohammed VI Polytechnique participent à ce mouvement d’excellence. Cette alliance entre formation et industrie constitue le socle sur lequel repose la réussite du modèle marocain.

Mais l’une des singularités du Royaume réside dans la place qu’il accorde aux femmes ingénieures. Près de la moitié des diplômés des écoles d’ingénieurs sont des femmes, un taux exceptionnel à l’échelle mondiale. Ce chiffre traduit une réalité que Safran, comme d’autres grands groupes, reconnaît et valorise. Plusieurs de ses ingénieures marocaines ont été distinguées à l’international pour leurs innovations et leur contribution à des projets de recherche. Cette réussite féminine n’est plus un symbole, c’est une force tranquille qui participe à transformer les mentalités et à donner au Maroc un visage moderne et inclusif de l’industrie.

La compétence technique, la discipline et la capacité d’adaptation de la main-d’œuvre marocaine sont aujourd’hui unanimement saluées par les dirigeants du groupe. C’est ce capital humain, formé localement mais tourné vers le monde, qui a permis au Maroc d’inspirer confiance et de se voir confier la production et la maintenance des moteurs d’avion de nouvelle génération. Dans ce domaine, chaque millimètre compte, chaque détail exige une précision extrême. Que ces opérations soient désormais réalisées à Casablanca prouve que le pays a franchi un cap décisif : celui de la maîtrise technologique.

Au-delà des chiffres et des discours, cette réussite repose sur un modèle humain exemplaire. Une génération d’ingénieurs marocains porte aujourd’hui les ambitions du Royaume, en conjuguant la rigueur scientifique et l’esprit d’innovation. Leur parcours illustre la maturité d’un pays qui ne se contente plus d’accueillir les industries, mais qui en devient le moteur intellectuel. Le complexe de Nouaceur en est la preuve vivante : derrière chaque pièce assemblée, chaque moteur testé, il y a la compétence, la précision et la fierté d’une ingénierie marocaine pleinement reconnue.

Les retombées stratégiques et la souveraineté industrielle

L’installation du complexe Safran à Nouaceur consacre une nouvelle étape dans la consolidation de la souveraineté industrielle du Maroc. Ce projet, unique en Afrique, fait entrer le Royaume dans le cercle des pays capables non seulement de produire des composants aéronautiques, mais d’assembler et de maintenir les moteurs les plus performants au monde. Derrière cet accomplissement, il y a une stratégie cohérente : celle d’un pays qui transforme ses compétences en puissance économique durable.

En 2024, le secteur aéronautique marocain a franchi le seuil de 2,3 milliards de dollars d’exportations, soit plus du double de son niveau de 2016. Cette progression, soutenue par un taux d’intégration locale supérieur à 40 %, traduit la montée en puissance d’un écosystème qui compte aujourd’hui plus de 140 entreprises et 21 000 emplois directs. L’implantation du site Safran, avec plus de 200 millions d’euros d’investissement et 900 emplois à créer d’ici 2030, vient consolider cette dynamique en plaçant le Maroc dans la sphère stratégique de la propulsion aéronautique.

Le Maroc participera désormais à près de 30 % de la production mondiale du moteur LEAP, un chiffre qui propulse le Royaume parmi les acteurs de référence dans la propulsion aéronautique civile.

Ce site joue un rôle de catalyseur pour l’industrie locale. Autour de lui, une dizaine de PME marocaines ont été intégrées dans la chaîne d’approvisionnement, qu’il s’agisse de traitement de surface, de fabrication de sous-ensembles ou de logistique industrielle. Cette intégration crée un effet d’entraînement inédit : les entreprises locales montent en compétence, adoptent les normes internationales et développent de nouvelles capacités de certification. Dans un rayon de 50 kilomètres autour de Casablanca, on voit déjà se structurer un véritable corridor aéronautique, où s’articulent les usines, les centres de formation et les prestataires techniques.

Les effets de cette dynamique dépassent la seule filière aéronautique. La politique industrielle nationale s’en trouve renforcée, car l’aéronautique agit comme un secteur d’entraînement pour l’ensemble du tissu productif. Les standards imposés par Safran en matière de qualité, de traçabilité et de gestion des flux poussent d’autres branches industrielles à adopter des pratiques similaires. La logique de souveraineté industrielle se matérialise ainsi par la diffusion d’un savoir-faire transversal : ingénierie de précision, automatisation, management intégré de la qualité.

Le Maroc s’affirme aussi comme un centre régional de maintenance et de services aéronautiques. Grâce à sa position géographique, le pays devient un point d’appui pour les compagnies africaines et moyen-orientales qui exploitent des flottes équipées de moteurs LEAP. Cette proximité opérationnelle réduit les coûts et les délais, tout en ouvrant de nouveaux débouchés à l’export pour les entreprises marocaines. À moyen terme, cette dimension de services constitue une nouvelle source de souveraineté : le Maroc n’exporte plus seulement des pièces, mais du savoir et des capacités techniques.

L’impact se mesure enfin sur le plan technologique. Les ingénieurs marocains, formés à la maintenance et à l’assemblage de moteurs de nouvelle génération, acquièrent des compétences transférables à d’autres industries stratégiques : l’énergie, les transports, l’électronique de puissance. Le transfert technologique initié par Safran nourrit ainsi une autonomie croissante du pays dans les domaines à forte intensité de connaissance.

Ce n’est donc pas un projet isolé, mais une architecture de souveraineté industrielle en construction. Le complexe de Nouaceur symbolise cette mutation : un pays capable d’intégrer des technologies critiques, de les adapter à ses propres standards et d’en faire un levier de développement durable. Ce que Safran a ouvert à Casablanca, c’est moins une usine qu’un centre de gravité technologique qui redessine l’équilibre industriel du Maroc.

À l’échelle nationale, le secteur s’inscrit dans une trajectoire ambitieuse. La stratégie 2030, portée par le ministère de l’Industrie, vise à doubler à la fois le chiffre d’affaires et les emplois de la filière aéronautique. Le complexe de Nouaceur en est la pierre angulaire, traduisant cette montée en puissance par une industrialisation à haute valeur ajoutée.

Recherche, innovation et nouvelle génération industrielle

À Nouaceur, l’arrivée de Safran agit comme un puissant moteur de recherche appliquée. L’implantation d’unités dédiées à la maintenance et à l’assemblage de moteurs LEAP s’accompagne d’un dispositif technique et énergétique conçu pour hisser tout l’écosystème vers les standards de la propulsion moderne : bancs d’essais, laboratoires intégrés, efficacité énergétique et alimentation en électricité verte. Ce modèle incarne la convergence entre la performance industrielle et la transition technologique, cœur du positionnement marocain.

Cette dynamique s’appuie sur une infrastructure de formation solide. L’Institut des Métiers de l’Aéronautique, au cœur de Midparc, aligne des programmes spécialisés en production, maintenance et management de la qualité. Chaque cursus est calibré selon les exigences des motoristes mondiaux. Les diplômés y acquièrent les certifications nécessaires pour intervenir sur des chaînes d’assemblage complexes, traduisant la montée en gamme d’une main-d’œuvre désormais reconnue sur le plan international.

Dans le prolongement, plusieurs établissements universitaires marocains adaptent leurs programmes à la réalité du terrain industriel. La School of Aerospace and Automotive Engineering de l’Université internationale de Rabat forme des ingénieurs dans les domaines des systèmes embarqués et de la simulation aéronautique, tandis que l’Université Mohammed VI Polytechnique de Benguerir multiplie les partenariats avec les industriels pour développer la recherche en matériaux, robotique et fabrication additive. Cette approche permet d’aligner la recherche académique sur les besoins opérationnels des entreprises, accélérant le transfert de technologie vers les ateliers.

Les laboratoires marocains, soutenus par des initiatives publiques et privées, se concentrent sur des innovations directement applicables : optimisation des alliages, amélioration des procédés de refroidissement et développement de capteurs intelligents pour la maintenance prédictive. À Benguerir, le pôle d’innovation de l’UM6P illustre cette stratégie : il transforme des prototypes en solutions industrielles, reliant la recherche universitaire aux besoins du marché.

L’effort national s’étend également au domaine énergétique. Le Green Energy Park et l’IRESEN, tous deux implantés à Benguerir, participent à la mise au point de solutions de décarbonation des sites industriels. Cette orientation renforce la cohérence de la stratégie marocaine : concilier compétitivité, innovation et durabilité. Les technologies développées dans ces laboratoires trouvent des applications directes dans la gestion énergétique des usines aéronautiques, la réduction de la consommation et la valorisation des ressources locales.

Le Cluster Aéronautique Maroc, pour sa part, fédère les initiatives de recherche collaborative entre grandes entreprises, PME et centres de formation. Il structure un réseau d’innovation qui favorise la montée en compétence des sous-traitants et leur intégration dans les chaînes de valeur mondiales. Cette synergie ouvre la voie à une génération d’entreprises marocaines capables de produire des composants, de développer des logiciels de suivi industriel ou encore d’innover en robotique légère pour les ateliers d’assemblage.

L’ensemble de ces initiatives dessine un écosystème cohérent où l’usine, le laboratoire et la salle de classe communiquent en permanence. Le complexe Safran, par son envergure et son niveau d’exigence, agit comme catalyseur de cette transformation. Le Maroc ne forme plus seulement des techniciens ; il forme des innovateurs. Cette articulation entre recherche, formation et industrie traduit l’émergence d’un modèle de développement fondé sur la connaissance, moteur d’une nouvelle génération industrielle capable d’anticiper les mutations technologiques mondiales.


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