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Réorganisation du CNP : Bensaid prône une autorégulation totale

LA VÉRITÉ


Le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, défend une réforme en profondeur du Conseil national de la presse (CNP). Objectif : consacrer une autorégulation effective et indépendante du secteur, dans le respect des principes de liberté, de responsabilité et de professionnalisme.

Le gouvernement marocain s’apprête à réformer le Conseil national de la presse (CNP) à travers un nouveau texte de loi qui ambitionne de consolider l’autorégulation pleine et entière de la profession.
Cette initiative, portée par le ministre Mohamed Mehdi Bensaid, s’inscrit dans une démarche visant à renforcer la crédibilité et la responsabilité du journalisme marocain à l’ère de la désinformation et de la communication numérique de masse.

Le ministre souligne que cette réforme s’appuie sur les enseignements tirés de l’expérience du CNP depuis sa création, tout en répondant aux défis institutionnels qui ont marqué la fin de son mandat. Le texte vise à « garantir la continuité de l’institution, à consolider son indépendance et à offrir un cadre juridique stable et moderne au service de la liberté de la presse », a-t-il précisé.

Le projet de loi 26.25, présenté par le ministère de la Communication, reprend la structure de la loi 90.13 de 2016, mais y introduit des ajustements majeurs. Il prévoit notamment :

  • une clarification des missions du CNP pour éviter les chevauchements institutionnels ;

  • la définition précise du rôle d’autorégulation, en distinguant clairement les responsabilités déontologiques et administratives ;

  • et la préservation de la liberté de la presse conformément à la Constitution et aux conventions internationales ratifiées par le Maroc.

L’objectif n’est pas de créer un organe de contrôle, mais de consolider un cadre d’autorégulation autonome, fondé sur la responsabilité professionnelle des journalistes. Pour Bensaid, « l’État doit fixer les règles, mais c’est aux journalistes de s’autoréguler ».

Cette approche s’inscrit dans une vision où la presse, tout en étant libre, assume pleinement ses devoirs : respect de la vérité, protection des sources, lutte contre la diffamation et les fausses informations.

La question du mode de gouvernance du CNP reste au cœur du débat. Faut-il maintenir l’élection directe des membres par les professionnels, ou instaurer un système de désignation mixte ?
Bensaid plaide pour une formule qui garantisse à la fois la légitimité démocratique du Conseil et la stabilité de son fonctionnement, tout en évitant les blocages qui ont paralysé son renouvellement depuis la fin du précédent mandat.

Le ministre insiste sur la nécessité de trouver un équilibre entre autonomie et responsabilité, afin que le CNP puisse agir sans dépendance politique ni fragilité juridique.
Le texte proposé vise donc à institutionnaliser un mécanisme de continuité, assurant que le Conseil puisse poursuivre ses missions même en cas de retard électoral, évitant ainsi les vides réglementaires qui ont fragilisé l’autorité morale de l’instance.

Le projet prévoit la création d’une charte de déontologie révisée, adaptée aux réalités numériques, ainsi que le renforcement des mécanismes de médiation entre le public et les médias.
Le ministre a rappelé que la crédibilité de la presse dépend désormais de sa capacité à s’autoréguler sans intervention étatique :

« Nous voulons une presse libre, responsable, et consciente de son rôle dans la société. L’État ne doit pas être juge et partie. »

Ainsi, le nouveau CNP serait investi d’une mission de veille éthique et d’un rôle de formation continue, afin de professionnaliser davantage le secteur, notamment dans les domaines du numérique et de la vérification des faits.


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