Regragui s’explique après la victoire contre le Bénin : “Tester des joueurs, c’est important”
Regragui décrypte les Lions : Tests, victoires et l'ombre d’une CAN à domicile

Par Mohammed Taoufiq Bennani
Au complexe sportif de Fès, ce lundi 9 juin 2025, les Lions de l’Atlas ont affronté les Guépards du Bénin dans un match amical. Cette rencontre, qui s’est achevée sur une victoire étriquée du Maroc (1-0), s’inscrivait dans la préparation des prochaines échéances majeures : les éliminatoires de la Coupe du monde 2026 et surtout la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025, qui se tiendra au Maroc. Au-delà du simple résultat, cette confrontation a offert au sélectionneur Walid Regragui une précieuse occasion d’évaluer son groupe et de peaufiner sa stratégie, même si la performance n’a pas toujours été éclatante.
Une victoire obtenue dans la difficulté
Dès l’entame du match, la sélection marocaine a pris le contrôle du jeu, exerçant une pression constante pour tenter d’ouvrir le score. Cependant, le Bénin a opposé un bloc défensif bas, cherchant à procéder par contre-attaques. Malgré une nette domination territoriale des Lions de l’Atlas, la précision a manqué dans le dernier geste. De plus, le gardien béninois, Marcel Dandjinou, s’est montré décisif à plusieurs reprises, repoussant les tentatives marocaines. C’est finalement en toute fin de première période que le score s’est débloqué quand l’attaquant Ayoub El Kaabi est parvenu à marquer d’une reprise acrobatique, sur un service d’Adam Masina, donnant l’avantage au Maroc (1-0) à la mi-temps. La seconde période a suivi une trame similaire, le Maroc contrôlant le ballon sans réussir à faire le break, tandis que le Bénin restait concentré sur la défense.
L’heure des expérimentations
Walid Regragui a clairement utilisé ce match comme un laboratoire. Il a procédé à de nombreux changements dans son onze de départ. Selon lui, ces modifications étaient “importantes pour évaluer le niveau de certains joueurs” et pour “offrir du temps de jeu à plusieurs éléments”. Il a souligné que “certains joueurs avaient soif de prouver leur valeur”, et que ce type de match était “fait pour ça”. Par ailleurs, il a reconnu que ces rotations “impactent inévitablement la fluidité du jeu collectif”, mais qu’elles étaient nécessaires pour “tester de nouvelles options” et “tester des joueurs à des postes bien précis”. Construire un “effectif plus large et plus polyvalent” est un objectif majeur en vue des échéances à venir.
Un bilan comptable positif
Malgré une performance jugée “moyenne” par le sélectionneur lui-même pour le match contre le Bénin, cette victoire permet au Maroc de conclure son stage avec un bilan positif. Quelques jours auparavant, les Lions de l’Atlas s’étaient déjà imposés face à la Tunisie sur le score de 2 buts à 0, au Grand Stade de Fès. Pour Regragui, “Ce qui compte dans les rencontres de fin de saison, c’est avant tout de gagner”, d’autant plus après “un exercice riche en compétitions” et dans un contexte de “fatigue accumulée chez les joueurs”. Cette séquence de deux victoires prolonge une série impressionnante de 12 victoires consécutives, ce qui n’avait “jamais été fait au Maroc”.
Des défis identifiés et des ajustements nécessaires
Si le bilan comptable est positif, Regragui a pointé du doigt certains axes d’amélioration. Il a notamment relevé que le ballon “ronronne au milieu terrain” parfois, une situation qui l’a visiblement agacé lors du match contre le Bénin. En outre, il a reconnu que “certains secteurs de jeu, notamment la défense, restaient perfectibles” et que des “ajustements étaient nécessaires”. Le défi majeur réside dans la capacité à intégrer de nouveaux profils et à retrouver une cohésion optimale, d’autant que les joueurs n’ont pas l’occasion de travailler ensemble fréquemment entre les rassemblements. Cependant, le sélectionneur reste confiant dans le potentiel de son équipe.
La pression des attentes et l’ambition de l’histoire
Au-delà des aspects purement tactiques, Regragui assume son rôle face aux attentes. Fort d’un bilan qu’il considère comme le “meilleur de l’histoire” en termes de statistiques (victoires notamment), ayant notamment conduit le Maroc en demi-finale de la Coupe du monde pour la première fois pour une équipe africaine et marocaine, il est conscient de la pression. L’objectif principal désormais est de “ramener la CAN” au Maroc. Il se dit confiant et prêt à “créer ça ensemble” avec le public. Malgré certaines critiques, il défend son approche et rappelle les succès obtenus. Pour lui, l’équipe est positive et travaille bien, sans problèmes au sein du groupe.
Entre tests réussis et chantier permanent
En somme, les matchs amicaux récents, dont la victoire face au Bénin, ont servi leur objectif principal : permettre à Walid Regragui d’évaluer de nouveaux joueurs et de tester différentes options tactiques. Si la manière n’a pas toujours été parfaite, le résultat a été au rendez-vous, maintenant la dynamique positive des Lions de l’Atlas. Néanmoins, des points faibles persistent, notamment dans l’animation du jeu et la défense. Le sélectionneur se projette déjà vers l’avenir, avec les qualifications pour la Coupe du monde et la CAN à domicile en ligne de mire. Ces tests seront-ils suffisants pour bâtir l’équipe capable de relever le défi de la Coupe d’Afrique des Nations sur ses terres ? Seul l’avenir le dira, mais l’ambition et la confiance au sein du groupe marocain semblent intactes.