Réforme de la santé en Afrique : La simulation médicale et les technologies émergentes, piliers stratégiques

LA VÉRITÉ
La 2ème édition du Congrès Africain sur la Simulation en Sciences et Santé (SIM Africa 2025) a mis en lumière le rôle crucial de la simulation médicale et des technologies émergentes dans la transformation de la formation, de la recherche et des soins de santé en Afrique. Cet événement, organisé à Casablanca, a souligné l’importance stratégique de ces outils pour la réforme des systèmes de santé nationaux et le renforcement de la coopération continentale.
La simulation médicale : un axe stratégique pour la réforme et la coopération
Le ministre de la Santé et de la Protection Sociale, Amine Tehraoui, a affirmé que la simulation médicale constitue un axe stratégique fondamental de la réforme du système national de santé. Il a souligné son rôle de catalyseur de coopération continentale lors de la deuxième édition de SIM Africa 2025. Cet outil transversal est désormais considéré comme essentiel pour garantir la qualité et la sécurité des soins, ainsi que pour le développement des compétences des professionnels de santé, conformément à la devise “Jamais la première fois sur le patient”. La simulation médicale contribue significativement à la réduction des erreurs médicales, à la préparation aux situations de crise et au développement des compétences managériales. Le ministre a également rappelé que cette dynamique s’inscrit dans les objectifs de l’Union Africaine et est en phase avec les défis futurs, notamment la Coupe du Monde 2030 que le Maroc coorganisera, où la simulation jouera un rôle central dans la préparation sanitaire.
L’essor des technologies émergentes dans la formation et la recherche médicales
Le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, Azzedine El Midaoui, a insisté sur l’importance de la simulation scientifique et médicale comme outil stratégique incontournable pour transformer la formation, la recherche et les soins de santé en Afrique. Il a mis en évidence la mutation de la recherche et de la formation médicales grâce aux technologies émergentes telles que les mannequins intelligents, la réalité virtuelle, les simulateurs IA et les jumeaux numériques. Ces outils offrent une formation sans risque et permettent une meilleure préparation des professionnels de santé, contribuant à une médecine plus humaine, rigoureuse et éthique. M. El Midaoui a également souligné les retombées scientifiques et économiques de ces innovations, en rappelant le lancement du Programme National d’Appui à la Recherche, au Développement et à l’Innovation (PNARDI 2025-2028). Le Maroc a d’ailleurs franchi un cap avec l’introduction de technologies immersives et du premier robot chirurgical national, s’inscrivant dans la vision de SIM AFRICA pour la souveraineté sanitaire du continent.
Vers un écosystème collaboratif et un accès équitable aux technologies
M. El Midaoui a salué la dynamique de coopération scientifique et académique avec les pays africains, favorisant le partage et l’adoption de ces technologies émergentes. L’objectif est de construire un écosystème équilibré où universités, hôpitaux, laboratoires, startups et institutions publiques collaborent pour garantir un accès équitable aux technologies de simulation. Il a précisé qu’il ne s’agit pas de remplacer les médecins, mais de leur donner les moyens d’agir mieux, de former plus efficacement et d’innover plus rapidement et avec plus de sécurité. SIM Africa 2025, organisé par le Centre International Mohammed VI de Simulation en Sciences de la Santé (CIM655) et l’Université Mohammed VI des Sciences et de la Santé (UM6SS), en partenariat avec le Centre Mohammed VI de Pédagogie Appliquée aux Sciences de la Santé (CMEPASS), a réuni des chercheurs et experts pour promouvoir ces innovations pédagogiques et les nouvelles approches d’apprentissage intégrant la simulation clinique, la robotique médicale et l’intelligence artificielle.
En définitive, la simulation médicale, alimentée par les technologies émergentes, représente un levier essentiel pour l’amélioration de la formation et de la recherche médicales en Afrique. Elle contribue non seulement à renforcer les compétences des professionnels de santé et à améliorer la sécurité des patients, mais favorise également la coopération scientifique et académique à l’échelle continentale, ouvrant la voie à une médecine plus performante et accessible à tous.