Recherche agricole: Des scientifiques marocains bénéficient d’une formation à l’Université de Californie à Davis

LA VÉRITÉ
Des scientifiques marocains prennent part à un programme intensif à l’Université de Californie à Davis (UC Davis) visant à améliorer leurs connaissances et leurs compétences afin d’accélérer le développement de la filière des cultures vivrières à l’aide de la technologie CRISPR.
Selon la Fondation pour la recherche alimentaire et agricole (FFAR), qui accorde une subvention d’un million de dollars à l’UC Davis pour dispenser un cours CRISPR sur la modification de gènes via son African Plant Breeding Academy, une initiative du Consortium africain pour les Cultures Orphelines (AOCC), cette formation vise à aider les scientifiques africains à développer des variétés de cultures régionales améliorées avec les caractéristiques requises pour une production agricole et une nutrition réussies.
Dans un communiqué, la Fondation relève que la sécurité alimentaire est un besoin urgent pour l’Afrique dont la population devrait quadrupler au cours de ce siècle, soulignant que les agriculteurs africains ont besoin d’outils de sélection des cultures et de formation pour être autonomes et atteindre la sécurité nutritionnelle.
“L’Afrique est riche en cultures locales qui ont le potentiel d’assurer une sécurité nutritionnelle accessible et abordable à des millions de personnes”, a déclaré le Dr Jeffrey Rosichan, directeur du programme scientifique de la FFAR. “Cette recherche contribue à assurer la sécurité alimentaire en faisant progresser la valeur nutritionnelle et d’autres caractéristiques souhaitées dans les cultures locales, tout en renforçant la main-d’œuvre scientifique à travers l’Afrique”, a-t-il ajouté.
Les scientifiques marocains bénéficient de cette formation aux côtés de leurs pairs d’Ethiopie, du Ghana, du Kenya, du Malawi, du Nigeria et du Soudan.
La technologie CRISPR, qui permet des modifications génétiques ciblées pour promouvoir les traits souhaités dans les cultures, est un processus efficace qui démocratise la sélection des cultures dans le monde entier.
UC Davis, en partenariat avec Innovative Genomics Institute (IGI, UC Berkeley), CIFOR-World Agroforestry et l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA), ambitionne de promouvoir cette technologie en Afrique et à étendre son application aux cultures régionales du continent, selon le communiqué. Grâce à des instructions interactives en classe et à une formation pratique en laboratoire dispensées par des experts et des praticiens de classe mondiale, les participants acquièrent les connaissances et les compétences nécessaires pour promouvoir avec succès les traits souhaités, notamment la résistance aux maladies et une durée de conservation prolongée, indique-t-on de même source.
“CRISPR peut être un outil puissant pour améliorer les cultures régionales et les rendre plus résistantes aux maladies et au changement climatique. Des programmes comme celui-ci garantissent que ces nouvelles approches soient accessibles aux agriculteurs là où elles sont le plus nécessaires”, a noté Dr Jennifer Doudna, lauréate du prix Nobel de chimie 2020, professeur à l’UC Berkeley et fondatrice de l’Institut de Génomique Innovante (IGI). La création d’un réseau de scientifiques qualifiés dans la technologie CRISPR aidera à positionner l’Afrique comme un contributeur clé sur la scène mondiale en matière de développement des cultures, relève la fondation basée à Washington.
La FFAR établit des partenariats public-privé pour financer des recherches audacieuses portant sur les grands défis de l’alimentation et de l’agriculture.