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Recep Tayyip Erdoğan : Vers un troisième mandat présidentiel ?

LA VÉRITÉ / MAP/ Younes Kraifa.


Près de vingt ans après avoir pris le pouvoir dans son pays, en tant que premier ministre puis président de la république, Recep https://www.laverite.ma/?s=Tayyip+Erdo%C4%9FanTayyip Erdoğan brigue un troisième et dernier mandat lors du second tour des élections présidentielles turques qui se tiendra demain, dimanche 28 mai.
M. Erdoğan a réussi à obtenir un résultat satisfaisant lors du premier tour, organisé le 14 mai, en remportant 49,50 % des voix, contre 44,89 % pour son principal rival, Kemal Kiliçdaroglu. Ce premier tour a connu une forte participation avec 88,84 % des électeurs sur un total de 64 millions.
Certains bureaux de sondages et analystes s’attendaient à l’échec d’Erdoğan lors du premier tour, en raison du séisme catastrophique qui a frappé le sud de la Turquie le 6 février dernier et de ses répercussions sur les zones sinistrées, ainsi que de l’augmentation du taux d’inflation à des niveaux record et de la dépréciation de la livre turque face au dollar américain.
Cependant, l’actuel président turc a prouvé sa résilience en obtenant un résultat proche de 50% et a enregistré des pourcentages élevés dans la plupart des provinces du sud qui ont été touchées par le séisme. Selon les observateurs, cela témoigne de la capacité d’Erdoğan à attirer les électeurs et renforce son image en tant que véritable machine électorale, puisqu’il a remporté 15 courses électorales depuis le début de sa carrière politique en tant que maire d’Istanbul en 1994.
Malgré cela, le président a subi des revers importants lors des résultats du premier tour, perdant une fois de plus, après les élections municipales de 2019, le vote des habitants d’Istanbul, la plus grande ville de Turquie et son centre économique, ainsi que le vote des électeurs d’Ankara en faveur de son rival Kiliçdaroglu. Cela est attribué par les observateurs au coût élevé de la vie dans les grandes villes, notamment le coût des loyers qui atteignent des niveaux records à Istanbul.
M. Erdoğan a centré sa campagne électorale, que ce soit lors du premier ou du second tour, sur la politique des grands projets et des infrastructures, l’industrie de la défense et les promesses économiques. Le candidat s’engage à faire de son pays l’une des dix premières économies mondiales d’ici cinq ans, alors qu’aactuellement la Turquie se classe 20ème.
Pour renforcer ses chances de victoire, M. Erdoğan a réussi à obtenir le soutien du candidat d’extrême droite, Sinan Oğan, qui a obtenu 5,17% des voix lors du premier tour (environ 2,8 millions de voix). Les observateurs estiment que ces voix seront décisives pour départager Erdoğan et Kiliçdaroglu.
Quel que soit le résultat du vote demain dimanche, M. Erdoğan et l’alliance “populaire” ont réussi à garantir la majorité au Parlement turc avec 323 députés sur 600, ce qui signifie que s’il remporte la présidence, il gouvernera de façon confortable, et s’il perd, son alliance restera un acteur majeur sur la scène politique turque, où il aura le dernier mot dans la ratification des lois.
Au cours des vingt dernières années, la Turquie a connu une avancée significative sous l’ère Erdoğan, notamment avec dix années consécutives de forte croissance économique, qui ont permis de sortir des millions de personnes de la pauvreté et de créer une classe moyenne forte, bien que celle-ci soit actuellement en train de s’éroder en raison de l’inflation élevée.
Recep Tayyip Erdoğan est né le 26 février 1954 à Istanbul, dans une famille originaire de la ville de Rize, située dans le nord-est de la Turquie, sur la mer Noire. Dans les années 1970, il a rejoint le parti du “Salut National” dirigé par Necmettin Erbakan (ancien Premier ministre), avant que celui-ci ne soit dissous en 1980 à la suite d’un coup d’État militaire.
Il est revenu sur la scène politique en 1983 grâce au parti de la “Prospérité” dont il a dirigé la branche à Istanbul, avant d’être élu en 1994 maire d’Istanbul pour ce même parti. Il a été condamné en 1998 pour incitation à la haine et exclu de la vie politique, mais cette décision a été annulée par la Cour constitutionnelle en 2001.
La même année, il a fondé le Parti de la “Justice et du Développement” et son parti a remporté les élections législatives en 2002. Il a occupé le poste de Premier ministre de 2003 à 2014. En août de la même année, il a remporté les premières élections organisées pour choisir le président du pays au scrutin direct. Depuis lors, il occupe le poste de président de la République de Turquie.

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