Rasséréner la Nation face aux ingérences numériques

Par Yassine Andaloussi

Dans le terrain des réseaux sociaux se joue aujourd’hui une guerre silencieuse où les ennemis du Maroc tentent de fissurer le rempart de sa stabilité. Les attaques ne viennent plus des frontières visibles mais de flux invisibles, de vidéos recyclées, d’images détournées et de récits travestis. Les algorithmes deviennent des champs de bataille numériques où certains adversaires, notamment algériens, investissent massivement pour salir l’image des forces de l’ordre du Royaume. Leur but n’est pas seulement de dénigrer mais d’user la confiance du citoyen, d’ébranler les certitudes et d’injecter le doute dans la conscience collective.

Ces campagnes s’appuient sur une mécanique bien huilée. D’anciennes séquences filmées dans d’autres pays sont republiées en prétendant qu’elles proviennent de manifestations marocaines. Des images issues de Turquie, d’Amérique latine ou d’autres horizons sont soigneusement recontextualisées pour semer la confusion. L’intention est claire, créer un désordre visuel et mental, fabriquer une illusion d’instabilité, espérer qu’une fiction se transforme en réalité perçue. Ce procédé trahit une méconnaissance profonde de la solidité marocaine, car l’unité du Royaume repose sur bien plus que des perceptions passagères.

La stabilité du Maroc ne dépend pas des algorithmes mais d’une histoire forgée par la continuité, d’une culture qui relie les générations et d’institutions qui incarnent la durabilité de l’État. Le pays a connu des épreuves plus rudes et des vents plus forts. Son équilibre tient à la fois de la foi du peuple en son destin et de la sagesse qui guide ses choix. Cette constance historique est la meilleure réponse aux offensives de la désinformation.

Il est vrai que certaines catégories de citoyens se laissent parfois distraire par la rapidité du flux numérique. L’esprit critique s’endort sous la saturation d’images et de slogans. Les émotions s’enchaînent sans réflexion et la rumeur prend la place de la vérité. Ce phénomène n’est pas propre au Maroc mais il prend une résonance particulière dans un contexte régional marqué par les tensions et la rivalité. Là réside le danger le plus subtil, celui d’un peuple désorienté par l’excès d’informations et la rareté du discernement.

Pourtant, une force tranquille veille. De nombreux Marocains, jeunes et moins jeunes, s’organisent spontanément pour débusquer la manipulation et rétablir les faits. Ils signalent les contenus frauduleux, démontent les montages, dévoilent les origines douteuses et partagent la vérité avec courage et sang-froid. Cette vigilance citoyenne est le cœur battant de la résistance numérique du pays. Elle témoigne d’un patriotisme conscient et d’une maturité sociale grandissante.

Mais la riposte doit aller au-delà des gestes individuels. Le temps est venu de structurer cette conscience en un véritable rempart collectif. L’éducation à l’information, la culture de la vérification et la maîtrise des codes numériques doivent devenir des priorités. Des programmes de formation adaptés aux écoles, aux universités et aux administrations permettraient de bâtir une culture nationale de la lucidité. Informer, prévenir et anticiper sont les meilleurs moyens d’assurer la sérénité publique.

Le Royaume dispose déjà des ressources humaines et technologiques nécessaires pour élever ce bouclier invisible. Il s’agit désormais de les coordonner, d’intégrer la vigilance numérique dans une vision d’ensemble qui englobe la sécurité, la pédagogie et la communication. Les outils existent, les compétences aussi. Ce qui manque parfois, c’est une orchestration stratégique à la hauteur de la menace. La société a besoin d’une structure, en plus de celles qui opèrent, pour détecter les signaux faibles avant qu’ils ne deviennent des tempêtes, pour rasséréner la population par la transparence et la réactivité.

Car au fond, le véritable enjeu est moral. Il consiste à protéger la confiance entre l’État et le citoyen, à préserver la cohésion du corps national contre l’érosion des rumeurs. La guerre de l’information n’est qu’un miroir où se reflète la solidité intérieure d’un pays. Lorsque la lucidité prévaut, les campagnes hostiles se dissolvent d’elles-mêmes.

Les puissances qui s’opposent à la stabilité marocaine ignorent la profondeur de la loyauté du peuple. Chaque attaque numérique ne fait que renforcer le sentiment d’unité et rappeler à quel point la paix est précieuse. Le Maroc a toujours su faire face aux menaces visibles et invisibles en s’appuyant sur sa conscience collective.

La désinformation ne peut altérer une nation qui a fait de la vérité une valeur cardinale. Elle peut troubler un instant la surface, mais elle ne saurait atteindre les fondations. Le Royaume continuera de se dresser, fort de son histoire, de sa sagesse et de la foi de son peuple. Tant que la confiance reste intacte, aucun algorithme ne pourra fissurer le socle d’une nation rassérénée par la clarté et par la vérité.