Rapport DEPF : l’agriculture marocaine en hausse de 4,6 % au début de 2025

LA VÉRITÉ

L’économie marocaine affiche une reprise notable au premier semestre de 2025, portée par une dynamique agricole solide et une hausse de 43,4 % des investissements étrangers directs, selon la dernière Note de conjoncture publiée par la Direction des Études et des Prévisions Financières (DEPF), relevant du ministère de l’Économie et des Finances.

Une agriculture résiliente tire la croissance

Le rapport révèle que le secteur agricole a progressé de 4,6 % à fin juin 2025, compensant les perturbations liées aux marchés mondiaux et aux aléas climatiques. Ce rebond s’explique notamment par de bonnes précipitations ayant stimulé la production céréalière, estimée à 43 millions de quintaux pour la campagne 2024-2025. La reprise des pâturages et de l’élevage a, elle aussi, contribué à revitaliser l’économie rurale.

Ce redressement intervient après plusieurs années marquées par la sécheresse et des pertes importantes pour les agriculteurs. Le programme Génération Verte 2020-2030, fondé sur la modernisation du secteur, la généralisation de l’irrigation et la digitalisation agricole, commence à produire des résultats tangibles. Les productions de cultures stratégiques, notamment les agrumes, les olives et les tomates, affichent une stabilité encourageante tant sur le plan national qu’à l’export.

Une reprise soutenue par la demande et l’investissement

Parallèlement, la consommation intérieure demeure dynamique. Le pouvoir d’achat s’est consolidé grâce à une inflation limitée à 0,4 % en septembre et au maintien des transferts des Marocains résidant à l’étranger, estimés à 81,7 milliards de dirhams à fin août. Le crédit à la consommation a progressé de 3,9 %, confirmant la vitalité du marché intérieur.

La politique d’investissement public reste un pilier majeur de la croissance. Les dépenses d’équipement ont atteint 73 milliards de dirhams, soit une hausse de 3,3 %. L’investissement étranger direct, en forte progression de 43,4 %, témoigne de la confiance renouvelée des partenaires internationaux dans l’économie marocaine.

Les secteurs de la construction et de l’industrie ont également bénéficié de cette dynamique, avec une valeur ajoutée en hausse de 6,5 % et une progression des ventes de ciment de 10,6 %. Les exportations ont grimpé de 3,8 %, stimulées par les phosphates (+21,1 %), l’agroalimentaire et l’aéronautique.

Vers une normalisation économique progressive

Malgré ces signaux positifs, le déficit budgétaire s’est creusé à 52,8 milliards de dirhams en septembre, contre 35,6 milliards un an plus tôt, en raison d’un accroissement du soutien public à l’investissement et aux programmes sociaux. Toutefois, la Bourse de Casablanca, en hausse de près de 29 % depuis décembre 2024, reflète la confiance croissante du marché dans la résilience économique du Royaume.

Ainsi, le Maroc poursuit sa transition vers une économie plus diversifiée, portée par une agriculture modernisée, un tissu industriel en expansion et un tourisme en hausse de 14 %. Ce nouvel élan confirme la capacité du pays à transformer les défis climatiques et économiques en leviers durables de croissance.