Rabat: Le Maghreb dans la nouvelle géopolitique mondiale

LA VÉRITÉ

Le Maghreb dans la nouvelle géopolitique mondiale a été, mercredi à Rabat, au centre d’une conférence à la faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales d’Agdal- Université Mohammed V de Rabat (UM5).

 

 

Animée par l’expert économiste Jean-Louis Levet et le professeur universitaire à l’UM5 de Rabat Driss Guerraoui et modérée par la journaliste Farida Moha, cette conférence a été l’occasion de mettre l’accent sur les grandes transformations de la mondialisation, les défis économiques et géostratégiques et la place du Maghreb dans ce contexte.

 

 

S’exprimant à cette occasion, M. Guerraoui a indiqué que la nouvelle géopolitique mondiale est caractérisée par diverses lourdes tendances, dont un processus graduel, continu et réel de déclassement de l’Occident, et un continent africain qui prend conscience de ses avantages comparatifs, compétitifs et stratégiques qui sont en train de le préparer à s’ériger en locomotive de la nouvelle économie mondiale.

 

 

A cela s’ajoutent l’émergence de nouvelles insécurités et le développement d’autres générations de guerres sur fond de mondialisation, ainsi que la recherche par les Etats et grands groupements régionaux de nouvelles alliances géoéconomiques, géostratégiques et géopolitiques, a-t-il ajouté.

 

 

Le Maghreb est amené à gagner la bataille de la construction d’une intégration régionale future en phase avec les impératifs, les enjeux et les défis de cette géopolitique mondiale, a souligné M. Guerraoui, notant l’impératif de créer un climat favorable à la mobilisation générale des acteurs et forces vives de la région autour de l’idéal maghrébin.

 

 

Il a, dans ce cadre, appelé à accroître le pouvoir de négociation sur la scène internationale, mieux défendre les intérêts stratégiques, assurer une défense et une sécurité communes, lutter collectivement contre les menaces qui guettent la région entière en matière de radicalisme, de terrorisme et de crime organisé, et relever ensemble les défis de la transition climatique, énergétique et numérique.

 

 

De son côté, M. Levet a indiqué que le monde d’aujourd’hui est marqué par une mondialisation fragmentée, une stratégie protectionniste de certains pays, les répercussions de la crise du Covid et le conflit ukraino-russe, relevant que les conditions sont remplies pour que le Maghreb et l’Europe décident de travailler ensemble, au vu des rapports de force de plus en plus violents et au regard des valeurs universelles communes, afin de préserver les intérêts mutuels.

 

 

Il a, par ailleurs, fait observer qu’il est temps de faire face à des défis aussi gigantesques que le changement climatique, la sécurité alimentaire, la cybercriminalité, le terrorisme, qui constituent des enjeux cumulatifs et systémiques.

 

 

A l’issue de cette conférence, l’ouvrage “Le Mal algérien”, co-écrit par Jean-Louis Levet et Paul Tolila, a été signé, en présence d’une pléiade de chercheurs et d’universitaires.

 

 

Il s’agit d’un ouvrage qui raconte l’immersion de deux experts français, mandatés dans le cadre d’une mission officielle qui a duré cinq ans et demi en Algérie.

 

 

Il expose les racines du mal algérien en mettant à plat le pouvoir prétorien, l’incroyable avidité d’une nomenklatura méprisant le peuple, les atouts économiques volontairement bridés au profit d’importations juteuses, la gangrène de la rente des hydrocarbures, l’explosion de tous les trafics et du marché noir, mais également une administration tentaculaire qui accroît les blocages d’une société humiliée, devenue triste et dure pour les plus faibles.