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Prix de la mode arabe : Lina Kouhaili et Sophia Kacimi triomphent au 1er Prix de la mode du monde arabe

De la culture berbère aux accessoires parisiens, Lina Kouhaili, 26 ans, récompensée pour son label inspiré par sa "double culture". Puis, l’entrepreneuriat éthique récompensé quand Sophia Kacimi gagne le Prix IMA de la mode avec son projet sourcé et fabriqué avec des artisans au Maroc.

Par Mohammed Taoufiq Bennani


L’Institut du monde arabe (IMA), situé à Paris, a récemment fait sensation en organisant la première édition de son Prix de la mode du monde arabe/Arab Fashion Award. Cette initiative, présentée comme inédite en France, s’est concrétisée lors d’une cérémonie exceptionnelle tenue au siège de l’IMA le mercredi 8 octobre 2025. Plus qu’une simple remise de récompenses, cet événement a mis en lumière « la créativité et le talent des créateurs issus du monde arabe et de ses diasporas ». Il ambitionnait de « valoriser une industrie riche de savoir-faire, porteuse d’une identité unique et d’une modernité vibrante ». En définitive, cette première édition a couronné plusieurs talents, dont deux jeunes créatrices marocaines, Lina Kouhaili et Sophia Kacimi.

 

Un tremplin inédit pour la création arabe

La mode du monde arabe, bien que possédant un savoir-faire reconnu et ancien, restait jusqu’à présent trop peu représentée en France. Par conséquent, elle était parfois victime de clichés. L’IMA a donc créé ce Prix pour changer la donne. En effet, l’industrie de la mode arabe s’avère florissante et prometteuse. Elle témoigne d’une créativité sans limite des stylistes. L’objectif principal de l’IMA consiste à devenir un lieu de référence pour la diffusion de ces jeunes créateurs. En outre, le Prix cherche à « renforcer les synergies entre créateurs arabes et la scène de la mode française ». Il enrichit un écosystème déjà dynamique, de Beyrouth à Dubaï, en passant par Marrakech et Riyad.

 

L’onde de choc des 125 candidatures

L’engouement suscité par cette première édition a largement dépassé les attentes. L’appel à candidatures s’adressait aux créateurs ressortissants des pays de la Ligue arabe ou de ses diasporas. Au total, 125 dossiers sont parvenus au comité de sélection, représentant plus de dix pays. Par conséquent, l’IMA a jugé nécessaire d’élargir le champ du Prix. Initialement prévues au nombre de deux, « Talent émergent » et « Talent innovant », les catégories sont passées à cinq. Le jury, présidé par Pascal Morand, figure clé de la Fédération de la haute couture et de la mode en France, a récompensé cinq lauréats.

 

Le Maroc sur le podium des talents

Parmi les 32 finalistes, figuraient dix jeunes créateurs marocains. Deux d’entre eux se sont distingués lors de la soirée parisienne. Sophia Kacimi, 34 ans, installée à Londres, a remporté le prix dans la catégorie « Entrepreneuriat créatif ». De son côté, Lina Kouhaili, 26 ans, basée à Paris, a été primée dans la catégorie « Accessoires ». Elles ont toutes deux exprimé leur joie après leur consécration. Elles voient cette reconnaissance comme une validation de leur talent et de leur créativité. Cependant, la source d’inspiration principale demeure immuable : leur pays d’origine, le Maroc, auquel elles restent « fortement attachées ».

 

Quand l’accessoire se réinvente

Lina Kouhaili a choisi de créer son propre label d’accessoires de mode. Elle a donné libre cours à son talent en tant que designer d’objets, juste après la fin de ses études. Ainsi, elle s’inspire directement de la culture berbère. Cette démarche n’est pas seulement esthétique. Elle lui permet, confie-t-elle, de « se reconnecter avec sa double culture ». Elle partage le Prix « Talent accessoires » avec Oubadah Nouktah, de Syrie.

 

L’entrepreneuriat éthique au cœur du succès

Sophia Kacimi a connu une transition marquante. Après une quinzaine d’années passées comme stratégiste pour des marques de luxe, elle a choisi de se lancer dans l’entrepreneuriat. Son projet, qui se développe entre Rabat et Fès, lui a valu le prix « Entrepreneuriat créatif ». Par ailleurs, elle a défini « trois règles d’or » pour son activité. Elle souhaite que son projet soit « collectif ». Ces règles consistent à s’assurer que « tout est sourcé au Maroc, fabriqué avec des artisans locaux et indépendants, et à partir de fins de stocks de matières existantes ». Son engagement pour un processus de production responsable est clair.

 

Des lauréats reflétant une modernité vibrante

Le palmarès complet de cette première édition de l’IMA Fashion Award célèbre la diversité géographique et la richesse des approches. Ahmed Hassan, d’Arabie Saoudite, a reçu le prix « Talent émergent ». Abdel Djalel Chib, d’Algérie, s’est distingué en tant que « Talent innovant ». De plus, Mouthana Alhaj Ali, de Syrie, a reçu le « Prix spécial du jury ». Ces choix montrent que les projets intégrant des pratiques respectueuses de l’environnement ou contribuant positivement au bien-être social local ont été pris en considération. En définitive, le jury a salué la « diversité, [la] créativité et [la] vivacité » de la scène de la mode arabe moderne.

 

La première édition du Prix de la mode du monde arabe marque un tournant majeur. Cet événement, organisé en octobre 2025 à Paris par l’IMA, a prouvé l’existence d’une industrie puissante et inspirée. Les lauréats, portés par leurs racines et leur engagement éthique, incarnent une nouvelle génération de créateurs. Le succès de cette initiative se confirme par l’engouement des candidatures.


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