Présentation à Strasbourg du livre “Les parures en or du Maroc: Histoire de femmes, de symboles et d’amour”
LA VÉRITÉ
“Les Parures en or du Maroc: Histoire de femmes, de symboles et d’amour”, un beau-livre des écrivaines marocaine Zineb Zniber et tunisienne Wafa Méziou, a été présenté lundi soir à Strasbourg, dans le cadre des Semaines marocaines dans la capitale alsacienne.
L’ouvrage de 296 pages, paru en 2024 aux éditions “Reflet de soi”, est le fruit d’une chasse au trésor des bijoux marocains des deux collectionneuses et passionnées invétérées de parures et de bijoux. Il réunit plus de 200 œuvres issues de collections privées et de musées, avec l’ambition de faire voyager le lecteur dans l’histoire intimiste de ces objets d’apparat féminins transmis au fil des siècles.
“Tous ces chefs-d’œuvre d’orfèvrerie ont été fabriqués par des hommes juifs ou musulmans. Tous ont été portés par des femmes juives ou musulmanes. Tous étaient natifs de cette belle terre marocaine. Tous sont nés d’une mère, au sein d’une même Mère Patrie. Tous partagent cette fraternité nationale et universelle”, lit-on dans une présentation du livre.
Ces objets de société, expliquent les autrices, témoignent de l’histoire d’une transmission de ces collections privées comme un trésor secret jusqu’à aujourd’hui, notant qu’outre leur aspect artistique, chacun de ces bijoux, plus énigmatiques, est une allégorie féminine avec son langage et ses messages à interpréter.
Dans une déclaration à la MAP, l’écrivaine Zineb Zniber a exprimé sa fascination pour l’univers envoûtant de la parure en or du Maroc dès son jeune âge, notant que “ces véritables œuvres d’art évoquent toute la splendeur et l’héritage de notre culture, transmettant de génération en génération des récits intemporels chargés de mémoire et d’émotion”.
“Animée d’une curiosité insatiable, j’ai consacré beaucoup de temps à étudier ces chefs-d’œuvre, à percer leurs secrets et à comprendre les techniques et les symboles qui les sous-tendent”, a-t-elle expliqué, faisant savoir qu’elle a également suivi des cours de gemmologie afin d’acquérir les compétences scientifiques nécessaires pour pouvoir identifier les pierres précieuses utilisées dans chaque création et pour dater avec précision ces trésors du patrimoine national.
“Aujourd’hui, en tant qu’ambassadrice de cet héritage, c’est un engagement personnel envers notre histoire et une promesse de préserver notre mémoire pour les générations futures”, a-t-elle affirmé.
La conférence de présentation, modérée par le théologien Gabriel Attias, professeur d’histoire et de civilisation à l’université de Strasbourg, a permis de découvrir quelques-uns des bijoux les plus emblématiques de l’ouvrage, témoins de l’histoire et de l’artisanat exceptionnel du Maroc.
C’était aussi l’occasion d’explorer non seulement la splendeur de ces parures, mais aussi les histoires fascinantes qui les entourent, les techniques artisanales qui les ont façonnées et les émotions intimes qu’elles évoquent.
Le programme de la soirée comprenait également un concert de musique arabo-andalouse (al-Ala) et judéo-arabe (Matrouz), orchestré par maître Taha Alami.
Les Semaines marocaines à Strasbourg (14 octobre-11 décembre) est une manifestation culturelle d’envergure qui promeut la richesse et la diversité du patrimoine culturel du Maroc, via plusieurs de ses composantes, allant de l’histoire de l’art à la musique traditionnelle, notamment le Malhoun et Gnaoua, en passant par l’artisanat, la création littéraire et le cinéma.
Tenue conjointement par le Consulat général du Maroc et l’Alliance française Strasbourg-Europe, sous le thème “La part de l’Autre”, cette manifestation met en lumière les performances artistiques d’une pléiade d’artistes marocains, dont ceux issus de la communauté marocaine résidant dans la région française du Grand Est.
Le programme comprend une exposition sur “Les Textures de la transe: les imaginaires des Gnaouas”, une autre conférences sur “Les Gnawas au carrefour des imaginaires” et la projection du film “Coup de Tampon”, en présence de son réalisateur Rachid El Ouali.