Polisario : L’illusion d’un redéploiement, le réel d’un recul

Par Hamza Abdelouaret
Depuis 2019, la direction du Polisario a tenté de faire croire à une relocalisation progressive de ses institutions politiques et militaires depuis Rabouni, en Algérie, vers ce qu’elle appelle ses « territoires libérés », à l’est du mur défensif marocain. Cependant , cette initiative n’a jamais réussi à s’ancrer dans la réalité sur le terrain.
En effet , derrière cette mise en scène se cache un double échec : d’une part, une fiction politique dépourvue de légitimité humaine ou territoriale, et d’autre part, un redéploiement militaire rapidement neutralisé par les forces marocaines.
Le Congrès de Tifariti : Une violation assumée
En décembre 2019 , le 15ᵉ congrès du Polisario s’est tenu à Tifariti, en zone tampon disputée, symbolisant un changement de stratégie affiché. Lors de cet événement, des résolutions, des discours et même des emblèmes proclamaient le transfert de la prétendue capitale, des institutions civiles et du QG militaire vers l’est du mur. Pourtant , cette initiative violait directement la résolution 2414 du Conseil de sécurité de l’ONU.
Encore plus grave, le chef du Polisario avait personnellement assuré le Secrétaire général de l’ONU qu’il n’entreprendrait aucun déplacement de ce type à Bir Lahlou ou Tifariti, avant de finalement agir en contradiction avec cet engagement.
Cette reformulation en voix active rend le message plus direct et renforce la responsabilité de l’acteur concerné. Dis-moi si tu veux un autre ajustement !
Logistique et couverture nécessaires à la relocalisation
Pour mener à bien cette opération , le Polisario a bénéficié d’un soutien logistique important. Pendant plusieurs mois, les autorités ont déplacé des unités armées, des convois, des véhicules et des équipements vers des zones dites « restreintes », sous la surveillance de la MINURSO. Par exemple, elles ont transformé Bir Lahlou en QG opérationnel, tandis que Tifariti accueille désormais des blindés, un hôpital de campagne et des cérémonies symboliques. De plus, elles présentent des localités comme Mijek, Agounit ou Zug comme des zones de harcèlement et de manœuvres asymétriques.
Retournement de situation : La doctrine marocaine de dissuasion
Dès novembre 2020 , le Maroc a repris le contrôle du point stratégique d’El Guerguerate, marquant un tournant décisif. En réponse , il a instauré une doctrine de dissuasion active dans toute la zone tampon.Les forces en présence interceptent tout mouvement non autorisé dans la région, s’appuyant sur une surveillance aérienne constante et une capacité de frappe immédiate. Ainsi, elles ont stoppé brutalement la dynamique initiée par le Polisario.
Disparition des activités publiques dans la zone tampon
Depuis plus de quatre ans , aucune activité politique, religieuse ou civile organisée par le Polisario n’a eu lieu dans la zone tampon. Ainsi , les prières de l’Aïd, autrefois célébrées à Tifariti, sont désormais concentrées dans les camps de Tindouf. De même , les rassemblements, les discours et les installations temporaires ont totalement disparu. De fait , les propres canaux de communication du Polisario n’évoquent plus aucun événement dans ces lieux.
Absence de population et infrastructure dans les soi-disant “territoires libérés”
Quant aux civils sahraouis , ils n’ont jamais suivi cette initiative. À l’est du mur, aucun habitat, aucune structure sanitaire et aucun établissement scolaire ne sont présents de façon permanente. Seule l’aide humanitaire internationale continue d’être distribuée dans les camps de Tindouf.n conséquence , la relocalisation prétendue du peuple sahraoui apparaît clairement comme une façade sans fondement.
Ciblage des cadres du Polisario dans la zone tampon
Face à cette évolution , plusieurs responsables du Polisario ont été visés par des frappes alors qu’ils tentaient de traverser ou de s’installer dans la zone surveillée par l’ONU. Ces incidents , bien que peu relayés par les médias, figurent dans les rapports onusiens et les lettres adressées au Conseil de sécurité. Ainsi , depuis la fin 2020, les attaques contre les miliciens du Polisario se sont multipliées.
Vide militaire et désintérêt des miliciens
Aujourd’hui , le vide est total dans la zone tampon. En effet , les rares miliciens encore incités à s’y rendre refusent catégoriquement de le faire. Cela s’explique par la surveillance permanente, l’absence totale d’infrastructure et la peur d’être ciblés. En conséquence , cette bande désertique, loin de devenir un bastion du front séparatiste, est devenue un espace de bannissement militaire. Enfin , même les simulations de présence, telles que des pick-ups, des tentes ou des bâches, sont désormais inefficaces face aux capacités aériennes et offensives marocaines.
Un repli déguisé en avancée
Ce qui devait être une démonstration de force s’est mué en effacement complet. Et ce que certains voulaient présenter comme une avancée s’avère aujourd’hui un recul irréversible. En somme , la tentative du Polisario de créer une souveraineté de substitution dans une zone sous observation internationale a échoué sur tous les plans.