Point de mire / Hausse des prix : Les ménages marocains n’en peuvent plus !

Intolérable, la hausse vertigineuse des prix de tous les produits de grande consommation pendant ce mois sacré, notamment du poisson, suscite l’ire d’une large frange de Marocains.
Trop, c’est trop ! Les ménages marocains n’en peuvent plus. Ils font face depuis le début du mois de Ramadan à une hausse conséquente et anormale des prix des légumes, des fruits, des viandes… devant le silence complice des autorités. Enorme est le gap qui existe entre les prix des marchés de gros diffusés par le ministère de l’Agriculture au quotidien et entre les prix dans les marchés au détail. Le prix d’un kilo de viande est passé de de 65 DH ou 70 à 85 dirhams au premier jour du jeûne. Le merlan est vendu à 90 dirhams, la sole à 150, et les crevettes ou les vedettes des fruits de mer, à 200 dirhams. Dans les marchés municipaux comme dans les enseignes de grande distribution, la chaleur monte d’un cran. Si pour certains, il n’y a pas d’explication convaincante, il y a quelques jours, les professionnels de la mer ont tiré la sonnette d’alarme dans un rapport sur l’action des spéculateurs agissant comme intermédiaires entre les pêcheurs et les grossistes. Une virée au marché de gros des poissons de Casablanca samedi 19 mai 2018 à 5 heures du matin a permis de constater de visu les manigances des spéculateurs ou intermédiaires qui achètent et rachètent les mêmes palettes de crevettes, de merlan et de sole avant de les revendre aux grossistes qui se voient obligés de répercuter ce renchérissement sur le prix au détail. Le tout se passe sous les yeux des responsables du marché géré de manière chaotique sans contrôle par les intermédiaires et spéculateurs. C’est ce que confirme d’ailleurs le rapport des professionnels de la mer dont ceux faisant partie de la confédération nationale de la pêche côtière.
Malgré la large étendue du littoral marocain et ses immenses richesses halieutiques, malgré nos 3500 kilomètres de littoral, comment se fait que les Marocains ne peuvent consommer du poisson et comment il reste l’un des produits d’alimentation les plus chers sur le marché, résolument hors de portée des bourses petites et même moyennes, s’interrogent et déplorent autant les consommateurs dans les marchés que les internautes dans les réseaux sociaux.
« 3500 kilomètres de côtes et impossible pour nous d’acheter du poisson car il est tout simplement hors de prix ! », déplorent-ils.
Même le prix de la sardine, ‘’le poisson du pauvre’’, flambe en ce mois de Ramadan pour atteindre 30 dirhams le kg. La réaction des internautes ou plutôt des Marocains révoltés par ces hausses injustifiées hors de portée de leurs petites et moyennes bourses, n’a pas tardé. Depuis mardi 22 mai, un appel au boycott du poisson inaccessible à la majorité des ménages marocains a été lancé sous le hashtag #LaisseLePourrir et #LaisseLeNager. Indignés devant des hausses vertigineuses de prix du poisson, les internautes ont donc décidé de réagir en se mobilisant sur la toile. Un signe de malaise social qui se propage. Il faut donc une réaction en urgence pour réguler le marché et le protéger de cette ‘’mafia’’ de spéculation.