PLF 2026 : Le Maroc mise sur la protection de l’industrie nationale
Le projet de loi de finances introduit des mesures fiscales et douanières ambitieuses pour renforcer la compétitivité locale et moderniser la supervision économique
LA VÉRITÉ
Le projet de loi de finances (PLF) 2026 du Maroc trace une feuille de route claire pour consolider la souveraineté économique du Royaume, lutter contre l’économie informelle et soutenir la production nationale. Présenté par le ministre délégué au Budget, Fouzi Lekjaa, ce texte ambitieux combine incitations fiscales, réformes douanières et innovations technologiques afin d’aligner le Maroc sur les meilleures pratiques internationales.
Des incitations pour les entreprises sportives
Le PLF 2026 accorde une exonération d’impôts de cinq ans aux sociétés sportives et autorise les dons en numéraire ou en nature jusqu’à 10 % des bénéfices imposables, dans la limite de 5 millions de dirhams. Les plus-values issues du transfert d’actifs des associations sportives vers ces sociétés bénéficieront également d’une exonération. L’État appliquera une déduction dégressive sur les salaires des professionnels du sport : 90 % en 2026, 80 % en 2027, 70 % en 2028 et 60 % en 2029. Il maintiendra l’exonération de la TVA jusqu’au 31 décembre 2030.
Modernisation du contrôle douanier
Le gouvernement renforce la surveillance des flux commerciaux. Les importateurs devront désormais fournir les adresses exactes de stockage et de transfert des biens importés. Les agents des douanes pourront utiliser drones et caméras pour intensifier la vigilance, tandis que la technologie blockchain permettra de sécuriser l’échange automatisé de données avec les fournisseurs étrangers. Cette modernisation vise à limiter la fraude et à réduire les activités informelles.
Protection de la production nationale
Le texte prévoit des ajustements ciblés des droits de douane : augmentation des tarifs sur les tissus jacquard (10 % à 30 %) et les panneaux photovoltaïques (10 % à 25 %), pour soutenir l’industrie textile et solaire marocaine. En parallèle, les droits sur les intrants industriels tels que les boîtes métalliques, les produits phytosanitaires ou les composants pour électroménager sont réduits, stimulant la production locale.
Un engagement pour la souveraineté industrielle et sociale
Le PLF 2026 révise également les droits appliqués aux produits pharmaceutiques et aux matières plastiques, favorisant la fabrication nationale et la création d’emplois. La mise en œuvre du système d’étiquetage fiscal obligatoire pour les carburants est reportée à 2028 afin de garantir une transition maîtrisée. Enfin, la réduction des droits sur le bois et les panneaux assemblés (12 % à 6 %) soutient la filière marocaine du bois et renforce sa compétitivité.
Un cap clair vers un Maroc productif et souverain
À travers ce projet, le Maroc confirme son engagement à bâtir une économie résiliente et innovante. Le PLF 2026 ne se limite pas à des ajustements budgétaires : il traduit une vision de long terme où la fiscalité devient un levier stratégique au service de la souveraineté industrielle et de la prospérité nationale.
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