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MRE: “Apprendre en famille”, un programme d’apprentissage destiné à la communauté marocaine en Andalousie


Chaque lundi et mercredi après-midi, Ryan (11 ans) emprunte le chemin du centre culturel El Esquelto, un établissement culturel public situé dans un quartier périphérique de Séville.

Il s’y rend pour apprendre la langue arabe.Dans ce grand bâtiment édifié sur deux niveaux, des enfants marocains, accompagnés de leurs mamans pressent le pas, en cette fin de journée de mercredi, pour assister au cours. Ils sont seize élèves à se rendre deux fois par semaine à cette classe consacrée exclusivement à l’apprentissage de la langue arabe et la culture marocaine.

“Cela fait trois ans que j’assiste à cette classe et j’en suis satisfait. Ces cours m’ont permis de lire les écriteaux et les affiches durant mon séjour au Maroc. Quand ma mère ou ma tante m’envoient faire des courses, je sais lire les étiquettes et communiquer avec les vendeurs”, confie fièrement le jeune écolier dans une déclaration à la MAP.

 L’initiative est financée par le ministère délégué chargé des Marocains résidant à l’Etranger et piloté sur place par la Fondation Trois cultures de la Méditerranée. Intitulé “apprendre en famille”, ce programme inédit permet non seulement aux enfants mais aussi aux mamans de fréquenter les bancs de l’école.

Car au moment où leurs enfants s’initient à la langue et culture arabe, les mères découvrent celle de Cervantes. Derrière les pupitres, les enfants boivent les paroles de la professeure.

Celle-ci n’hésite jamais à recourir au dialecte marocain voire le castillan afin que les élèves ne perdent pas le fil de ses explications. “Je prodigue des cours à trois niveaux, ce qui est un peu difficile car il y a un décalage entre les enfants. Cependant, je fais appel à la traduction en espagnol afin que la compréhension soit plus fluide”, a expliqué à la MAP Hassania Talbi, professeure d’arabe.

Sa méthode flexible et son sens de l’écoute, contribuent à ce que ses élèves nourrissent de l’intérêt pour cet idiome. “Ils ont une grande soif d’apprendre et certains élèves me rendent fière car ils ont réussi à s’exprimer et à communiquer en peu de temps. C’est motivant pour un professeur d’observer les fruits de son travail”, se réjouit-elle. 

Cette année, et à la demande des élèves, la maîtresse a introduit des notions de la culture et l’histoire du Maroc. “Nous apprenons aussi quelques enseignements de la religion et des versets coraniques”, ajoute-t-elle. Outre la portée éducative des cours, ces moments de partage avec d’autres enfants d’origine marocaine est une belle opportunité de socialisation pour ces jeunes écoliers et une occasion pour resserrer les liens avec le pays d’origine.La jeune écolière Malak, 11 ans a noué de nouvelles amitiés grâce à ces classes. “J’apprends à formuler des phrases et verbes en arabe.

Ces séances me plaisent et l’ambiance est détendue. C’est comme être entre cousins au Maroc. J’espère continuer à apprendre et pouvoir lire avec aisance des livres en arabe”, confie-t-elle. Yasmine, 13 ans, est du même avis. Pour elle aussi, ces cours sont de grande utilité une fois au Maroc. “Je me plais à lire les phrases sur les devantures des magasins, à la télé. J’éprouve une grande satisfaction quand je réussis à déchiffrer et comprendre le sens des mots”, affirme-t-elle le verbe fier. Les parents des élèves confirment l’engouement de leurs enfants pour ces leçons.

Khadija originaire de Casablanca accompagne ses deux fillettes et veille à ce qu’elles assistent avec assiduité à ces cours d’initiation.“Mes deux enfants viennent de découvrir la langue arabe il y a à peine deux mois. Toutefois, et malgré cette courte durée, ma fille aînée âgée de 9 ans a commencé à apprendre l’alphabet et à présent elle s’initie à l’écriture en arabe.

Quant à la petite, âgée de 4 ans, elle prononce des mots simples. Je m’emploie à les soutenir à la maison pour qu’elles soient motivées et aient envie d’apprendre encore plus”, soutient-elle. “En tant que parents marocains, nous sommes reconnaissants pour cette initiative.

Il ne s’agit pas seulement d’une classe d’apprentissage de la langue mais aussi de familiarisation avec les coutumes et traditions de notre pays. Ce qui permet à nos enfants de renforcer leur appartenance marocaine”, conclut-elle. 


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