Motion de censure avortée : L’USFP renonce, un Parlement affaibli pointé du doigt
Crise politique au Maroc ? L'USFP renonce à une motion de censure symbolique.
Par Yassine Andaloussi
Face à une situation politique marquée par la tension et l’incompréhension, l’Union socialiste des forces populaires (USFP) a officiellement décidé de renoncer à son projet de motion de censure contre le gouvernement d’Aziz Akhannouch. Une décision lourde de sens, qui met en lumière les limites d’une opposition fragmentée et les dérives d’un système institutionnel de plus en plus verrouillé.
Une opposition divisée et un débat parlementaire étouffé
L’initiative de l’USFP, motivée par une critique sévère de l’action gouvernementale, visait à interpeller l’opinion publique sur la dégradation continue de la situation sociale et l’absence de réponses structurelles de la part de l’exécutif. Non seulement le parti dénonce la précarisation des Marocains, mais également la trahison des engagements électoraux du gouvernement actuel. Toutefois, l’absence de consensus entre les partis de l’opposition a fini par condamner cette tentative.
Par ailleurs, le climat politique actuel est marqué par des antagonismes, rendant toute concertation difficile. L’USFP souligne que malgré plusieurs discussions, aucun front parlementaire commun n’a pu être constitué, chaque formation préférant préserver sa propre posture au détriment d’une dynamique collective. De ce fait, la motion de censure, qui aurait pu constituer un acte fort de vigilance démocratique, s’est retrouvée isolée et sans appui suffisant.
Un Parlement vidé de son essence
Au-delà de cette initiative avortée, l’USFP tire la sonnette d’alarme sur l’état du Parlement marocain. Selon le parti, l’instance législative est de plus en plus réduite à un simple espace d’enregistrement des décisions gouvernementales, au lieu de jouer pleinement son rôle de contrôle et de débat, et d’équilibre idéologique. Le verrouillage des discussions, le rejet systématique des propositions issues de l’opposition, ainsi que l’absence de mécanismes d’évaluation critique de l’action gouvernementale sont autant de signaux inquiétants pour la vitalité démocratique du pays.
In fine, l’USFP affirme que ce retrait ne doit pas être perçu comme un renoncement, mais comme une démonstration de lucidité politique. Le parti s’engage à poursuivre son action, avec rigueur et détermination, pour porter une voix libre, constructive et fidèle à ses principes démocratiques. Cette séquence met en évidence l’urgence d’un sursaut collectif pour redonner du sens à l’action politique et rétablir l’équilibre entre les pouvoirs.
Suivez les dernières actualités de Laverite sur Google news