MEDays Investments Summit : la résilience urbaine et les smart cities en débat
LA VÉRITÉ
Un panel organisé mercredi à Tanger, dans le cadre de “MEDays Investments Summit”, a mis au centre des discussions la question de la résilience urbaine et des smart cities.
Défis et solutions pour les smart cities
Les panélistes ont mis, tour à tour, l’accent sur l’importance de développer des solutions à même de faire face aux défis de pollution, de l’eau et de chômage et d’amorcer un développement durable des villes tout en préservant leurs particularités.
Ils affirment que les smart cities doivent être plus inclusives grâce à des programmes qui luttent contre la cherté de la vie et offrent des opportunités au plus grand nombre, y compris à ceux qui ne sont pas très à l’aise avec les nouvelles technologies.
Initiatives de la région Casablanca-Settat
A cet égard, le président de la région Casablanca-Settat, Abdellatif Maâzouz, a souligné que sa région fait face à un triple défis, à savoir la pollution, le stress hydrique et le chômage d’où la mise en place d’un programme de développement régional qui place ces défis au centre de ses préoccupations.
Il a précisé que plus de 11 milliards de dirhams ont été investis pour lutter contre le stress hydrique à travers des centres de dessalement et de réutilisation des eaux usées. Il a noté que, pour lutter contre la pollution, le conseil a décidé d’interdire les activités polluantes dans plusieurs villes de la région, telles que Casablanca et Mohammedia, en privilégiant les activités à haute valeur ajoutée.
Plan de mobilité urbaine
S’agissant du transport, la région a opté pour un plan de mobilité urbaine et intercommunale qui a abouti au choix du ferroviaire comme option judicieuse avec le train et le tramway qui sont des moyens propres et très ponctuels.
Perspectives de l’OCDE
Pour sa part, Arthur Minsat, Chef de l’Unité Afrique, Europe et Moyen-Orient au sein de l’OCDE a fait remarquer qu’une ville intelligente doit être en mesure d’attirer et de retenir des résidents et des entreprises sans entrainer des effets de congestion au niveau économique et social, mettant l’accent sur la nécessité de parvenir à un équilibre permettant de juguler une croissance urbaine très rapide particulièrement en Afrique tout en capitalisant sur le potentiel économique, social et environnemental.
Les enjeux des villes intelligentes en Afrique sont inédits dans la mesure où on a une conjonction de facteurs d’opportunités et de risques qui sont uniques au monde, a-t-il expliqué, précisant que sur le plan démographique, le continent passera de 1,5 milliards d’habitant à 2,5 milliards à l’horizon 2050, soit 85% de la croissance démographique mondiale, tandis que la transition urbaine dans le continent va passer de 45 à 65% en 2050.
M. Minsat a également observé que l’Afrique passe d’un urbanisme tiré par les zones rurales à une croissance des grandes agglomérations de plus de 10 millions d’habitants. Il a noté que les deux tiers des villes africaines sont extrêmement vulnérables aux risques liés au changement climatique.
Cependant, il a noté un paradoxe: ces villes intelligentes peuvent entraîner l’éviction de la population, en particulier celle qui est moins à l’aise avec les nouvelles technologies.
D’après M.Dumont, les smart cities présentent aussi un défi de taille, en l’occurrence le risque sur la préservation des particularités des centres villes qui commencent à se ressembler et la hausse effrénée du cout du loyer qui devient hors porté d’une grande frange de la population.
Forum international MEDays
La 16ème édition du Forum international MEDays se tient du 27 au 30 novembre à Tanger, sous le thème “Souverainetés et Résiliences : Vers un nouvel équilibre mondial”.
Placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, cette édition réunit plus de 250 intervenants de très haut niveau dont des chefs d’État et de gouvernement, décideurs politiques, lauréats de Prix Nobel, dirigeants de grandes entreprises internationales et personnalités influentes devant un public de plus de 6.000 participants venus de plus de 100 pays, selon la Fondation du Forum MEDays et l’Institut Amadeus.