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Maroc U20 : La stratégie FRMF paie au Chili

"L'impossible n'est pas marocain" : Le Maroc prêt à décrocher le Graal contre l’Argentine. De l'Académie Mohammed VI au Chili, la génération 2025 est-elle plus forte que celle de 2005 ?

Par Mohammed Taoufiq Bennani


Dans la nuit de dimanche à lundi, les regards des amateurs de football du monde entier convergeront vers le stade national Julio Martínez Prádanos de Santiago. C’est là que se jouera la grande finale de la Coupe du Monde U20, où les Lionceaux de l’Atlas défieront l’Argentine, une affiche de rêve pour une génération dorée. Les jeunes Marocains sont déterminés à décrocher le premier sacre mondial de l’histoire du Royaume et à confirmer, une fois de plus, le statut du Maroc comme puissance émergente du football planétaire. Ce parcours exceptionnel n’est pas le fruit du hasard, mais l’aboutissement visible d’une réforme structurelle ambitieuse.

 

Une épopée inattendue dans le « groupe de la mort »

Le chemin des hommes de Mohamed Ouahbi au Mondial du Chili fut tout simplement remarquable, jalonné d’exploits retentissants et d’une résilience à toute épreuve. Tout d’abord, versés dans le redoutable « groupe de la mort », les Lionceaux ont su imposer leur loi. Ils ont dominé successivement l’Espagne (2-0) et le Brésil (2-1). Ensuite, ils ont poursuivi leur épopée en phase à élimination directe avec éclat et sang-froid.

Ils ont écarté la Corée (2-1) en huitièmes, puis les États-Unis (3-1) en quarts. La demi-finale contre la France fut un duel haletant, conclu aux tirs au but (1-1, 5-4 t.a.b.). Dès l’entame du tournoi, les Marocains ont imprimé leur marque. En effet, leur jeu combine discipline tactique, créativité technique et un équilibre collectif solide, soutenu par une défense intraitable et des transitions offensives d’une redoutable efficacité.

 

Le secret d’une ascension, une stratégie marocaine

L’exploit des Lionceaux au Mondial U-20 est l’aboutissement d’une stratégie de développement du football bien avisée. Cette stratégie repose sur des académies solides, des programmes clairs, une formation continue et un encadrement technique et administratif. Fathi Jamal, le Directeur du développement technique et de la formation au sein de la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF), a affirmé que des progrès significatifs et tangibles sont réalisés à tous les niveaux grâce à la stratégie développée par la FRMF. Il note que ces efforts ont commencé à livrer leurs fruits depuis 2021.

Parmi les développements majeurs, Monsieur Jamal cite l’Académie Mohammed VI, qui s’impose comme le cœur battant du renouveau du football marocain. De même, il évoque le programme national dans 14 clubs formateurs qui favorise une homogénéité dans le suivi des jeunes. Quatre centres techniques fédéraux, notamment à Salé, Casablanca, Benguérir et Laâyoune, montrent que la formation de masse et de qualité est prise très au sérieux.

Selon M. Jamal, la qualification pour la finale en 2025 prouve que la méthode fonctionne. Cette méthode inclut le mix de joueurs issus des académies nationales et de la diaspora, un travail psychologique poussé, des tactiques adaptées et un banc profond. M. Jamal compare cette génération à celle de 2005 qu’il avait menée en demi-finale. Il relève que la génération actuelle bénéficie d’un environnement plus favorable que celle de 2005, qui, en revanche, manquait parfois de maturité et d’accompagnement, ce qui avait limité l’essor de nombreux talents.

 

Othmane Maamma, le virtuose au cœur de la transition

Au sein de cette sélection talentueuse, Othmane Maamma, le capitaine, s’est révélé au monde entier. Né en France, mais issu d’une famille de sportifs originaire de Khémisset, il a développé son talent dans des clubs prestigieux, notamment à Montpellier, avant de choisir de relever un nouveau défi à Watford en Angleterre.

Ses prouesses techniques l’ont placé dans le peloton des joueurs les plus en vue du tournoi. En effet, outre son instinct offensif (un but et trois passes décisives), Othmane a joué un rôle pivot dans la régulation du jeu de l’équipe. Grâce à sa vitesse et ses qualités techniques, il assure la transition fluide des Lionceaux d’une défense à une attaque foudroyante. De plus, sa force ne réside pas seulement dans l’attaque, mais aussi dans son engagement tactique et sa volonté d’assumer des fonctions défensives. Cela fut illustré lors du match contre les États-Unis. Le sélectionneur Mohamed Ouahbi a même révélé que Maamma lui avait demandé de ne pas être remplacé, affirmant sa volonté d’assumer le rôle d’arrière latéral droit. Maamma a tenu parole et a gagné le titre d’Homme du Match.

 

Confirmer l’émergence d’une nouvelle puissance du football

Le parcours des Lionceaux confirme l’émergence d’une nouvelle puissance dans le football africain et arabe. Pour l’analyste brésilien Ubiratan Leal, interrogé par MAP-Brasilia, le Maroc n’a rien d’un « outsider ». Le journaliste salue la consistance et l’organisation d’une équipe qui a surpris le monde en éliminant des adversaires redoutables. Leal insiste : « C’est rare de voir une sélection d’Afrique du Nord jouer avec autant d’autorité et de régularité dans un Mondial U20 ou U17 ».

L’évolution du football marocain est perçue avec « sympathie et respect » au Brésil. Par conséquent, « Quand vous battez le Brésil trois fois – en A, en olympique et en U20 – vous imposez le respect », analyse Ubiratan Leal. Pour l’analyste, un sacre marocain ne serait pas seulement un résultat. En définitive, il représenterait « un jalon pour toute l’Afrique du Nord » et confirmerait « l’installation du Royaume parmi les grandes nations du football mondial, dès les catégories de base ».

 

L’ultime défi face à l’Albiceleste

Face à l’Argentine, référence mondiale en matière de football de jeunes et détentrice de six titres mondiaux, le Maroc abordera la finale avec la cohésion et la sérénité qui ont forgé son succès. L’Argentine se présente avec une identité basée sur un jeu offensif, un pressing haut et une intensité dans les duels. En revanche, le Maroc misera sur une organisation défensive rigoureuse, renforcée par le retour attendu du latéral Ali Maamar. La vélocité de ses attaques rapides reste l’arme fatale des Lionceaux pour déstabiliser leurs adversaires.

Certes, l’équipe devra faire sans son gardien titulaire Yannis Benchaouch, blessé face à la France. Néanmoins, Hakim Mesbahi, qui a assuré la relève et s’est mué en héros des tirs au but contre la France, sera là. Ubiratan Leal ne considère pas l’Argentine comme invincible. Selon lui, « Les deux équipes ont un niveau comparable et les résultats le prouvent ». Le sélectionneur Mohamed Ouahbi a réaffirmé la détermination de ses protégés à « ramener la Coupe du monde au Maroc ». Ses joueurs n’ont qu’une seule ambition : « offrir la joie au peuple marocain et à Sa Majesté le Roi Mohammed VI ».

 

Le parcours des Lionceaux de l’Atlas au Chili en 2025 dépasse la simple performance sportive. En effet, cette épopée jusqu’à la finale symbolise la validation complète d’une stratégie nationale de formation et de développement mise en place par la FRMF. Le travail structurel sur les académies et l’encadrement a permis de corriger les erreurs du passé et de positionner le Maroc comme une puissance incontournable, comme l’a noté Fathi Jamal. Portés par la devise « l’impossible n’est pas marocain », ils se tiennent face à un défi historique.


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