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Maroc-Algérie/Sahara: Les stratèges d’Alger n’ont jamais songé à des alternatives en cas d’impasse

Taieb Dekkar


L’Algérie s’est embourbée dans l’affaire du Sahara, et les stratèges algériens, forts qu’ils étaient lors de la guerre froide, n’avaient jamais songé à des alternatives, même au titre des hypothèses probables, en cas d’impasse comme c’est le cas aujourd’hui. Les dirigeants algériens se retrouvent ainsi bloqués, par manque de perspective, en tablant à fond sur l’autodétermination du « peuple sahraoui » et l’indépendance.
Il semble en effet que les dirigeants algériens, au vu de leurs réactions récentes à la décision des Etats unis, qui balaie l’option d’indépendance, n’ont toujours pas réalisé l’ampleur de la déroute et de la faillite de leur stratégie, adoptée et arrêtée dans les années 70. Cela fait évidemment 50 ans, alors que le monde a changé, que le mur de Berlin a été démantelé, que l’Union soviétique a été démembrée, que la plupart ou presque tous les pays du bloc de l’Est ont rallié l’Union européenne (le monde libre) et abandonné le rêve socialiste et communiste.

La position d’Alger, par contre, reste figée, alors que le Royaume du Maroc a offert à Alger plusieurs opportunités pour sortir de l’imbroglio dans lequel elle s’est enfermée, notamment l’option d’autonomie, proposée en 2007 aux Nations unies, et qui aurait fourni une porte de sortie honorable à Alger. Notre voisin de l’Est a refusé de saisir les multiples occasions de dialogue direct, qui lui furent offertes par le Royaume pour le règlement d’un contentieux, que les algériens, surtout les dirigeants, savent parfaitement qu’il a été crée de toutes pièces par Boumediene, ce dernier n’ayant jamais pardonné au Maroc d’avoir envahi et repris certains territoires du Sud-Ouest algérien, en riposte à une attaque de l’armée algérienne contre Hassi Beida, alors revendiquée par le Royaume, qui attendait calmement l’ouverture des négociations entre les deux pays sur le dossier frontalier.

En dépit des accords signés par les deux pays pour mettre fin au contentieux frontalier, Boumediene n’a pas renoncé à ses complots pour déstabiliser le Royaume, un pays à l’histoire millénaire, dont l’influence de certaines dynasties s’étendaient jusqu’à Alger, à une période déterminée de notre histoire (les Almoravides et les Almohades). L’Algérie, par contre, n’existe en tant qu’Etat que depuis 1962. Le polisario et la RASD furent les dernières trouvailles de l‘ancien dictateur algérien pour le morcellement du Royaume par le sud et son affaiblissement, le but étant de quadriller le Royaume du côté Est et Sud, de le couper de ses racines en Afrique et de se donner une ouverture territoriale sur l’Atlantique.

Mais pourquoi cette animosité contre le Maroc et le peuple marocain, qui va jusqu’à l’expulsion de 35.000 ressortissants marocains d’Algérie, un pays où certains vivaient avant même l’indépendance de ce pays, alors que chez nous, les algériens peuvent devenir propriétaires, faire du business etc… l’Algérie que Boumediene présentait comme un pays révolutionnaire, qui interdisait toutefois les voyages à l’étranger pour ses ressortissants, s’est révélé, après les émeutes sanglantes d’octobre 1988, réprimées par un certain Khaled Nezzar, un pays archaïque, en retard de plusieurs décennies par rapport au Maroc et aux pays pétroliers et gaziers, sur tous les plans. Le peuple algérien s’abreuvait pendant des décennies de la propagande et de la démagogie révolutionnaire, s’offrant des usines clés en main, dont l’Etat payaient «les fonctionnaires» et qui ont fini par faire faillite, des hôtels à l’abandon, l’eau rationnée, des coupures fréquentes d’électricité, des banques sous développées, des pénuries alimentaires et aux stations d’essence, jusqu’à ces jours etc…

    Pourquoi la diplomatie algérienne subit-elle des revers et des échecs successifs, ces dernières années ? s’interrogeait récemment un confrère algérien, qui en rappelait  les épopées et prouesses de la décennie 70. 

Tout simplement, parce que tout le monde, sauf à l’intérieur de ce pays, a fini par comprendre que le système politique algérien, longtemps dissimulé derrière des fresques révolutionnaires, n’est qu’un paravent de façade pour les militaires, qui régentent le pays, en continu depuis 1965, qui ont limogé le président Chadi Bendjdid et Bouteflika, Assassiné Boudiaf, contraint Zeroual à démissionner. Ils savent très bien aussi que l’Algérie n’est pas un pays démocratique, qu’elle avait interrompu le processus électoral en 1992, redoutant les islamistes, envoyé des milliers d’algériens dans des centres de rétention administrative dans le grand Sahara algérien, tué plus de 200.000 algériens pour l’éradication des islamistes, avec plus de 20.000 disparus. Les observateurs étrangers savent en outre que les militaires avaient organisé des élections présidentielles pour simplement reconduire l’ancien système politique, et ce, contre la volonté du Hirak qui, réclamant un véritable changement, avait provoqué le limogeage de Bouteflika.

Ce sont là les véritables raisons du déclin de la diplomatie algérienne. L’image du système politique algérien, longtemps entretenue grâce aux pétrodollars, est maintenant impossible à dissimuler, face aux grandes avancées technologiques. L’ère de la propagande est désormais révolue, pourvu que les algériens en prennent eux-mêmes conscience, car la presse algérienne semble continuer son hostilité anti-marocaine, sans raison apparente.


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