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Dernière mise à jour: 27 février à 20:38
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Je ne pense pas que l’Algérie soit prête ou disposée à admettre son échec monumental dans la gestion de la question du Sahara, vu l’intensité du mouvement auquel se livrent la diplomatie, les services de renseignements et les lobbys pro-algériens, voire l’armée, pour casser l’élan de soutien manifesté en faveur du Royaume au niveau africain, arabe et international, depuis l’expulsion des mercenaires du polisario du poste frontalier d’EL Guerguerat, en novembre dernier.
Quel est l’intérêt de l’Algérie dans toute cette affaire ? Pourquoi Alger avait-elle au début engagé directement ses troupes dans la guerre contre le Royaume (Amgala) ? Pourquoi l’Algérie a-t-elle dépensé des milliards de dollars pour soutenir une république qui n’existe au bout du compte que sur le territoire algérien, d’ailleurs un territoire jadis marocain, concédé à Alger dans le cadre d’accords frontaliers entre le Royaume et l’Algérie ?.
1/Alger s’oppose au leadership du Maroc
La question du Sahara figure en tête des préoccupations de la diplomatie algérienne, depuis 1975, date à laquelle le dictateur Boumediene avait décidé de contrecarrer les revendications territoriales du Royaume et fondé la république du polisario, faisant fi de tous ses engagements publics et officiels. Depuis, l’autodétermination est inscrite comme un dogme de sa politique étrangère, comme d’ailleurs l’intangibilité des frontières, afin d’enrayer définitivement d’éventuelles et potentielles revendications territoriales marocaines et peut-être tunisiennes et libyennes. Le régime de Boumediene, qui est issu d’un coup d’Etat militaire en 1965 contre le président Ahmed Ben Bella, se présentait comme un pays «progressiste », « anti-colonial » et « anti-impérialiste », et ce, pour se donner une légitimité populaire, qui lui faisait défaut, tissant des affinités idéologiques avec Jamal Abdenasser, Fidel Castro, l’Union soviétique, la Chine, le Vietnam et autres… Il affichait clairement son hostilité au régime monarchique du Maroc, pour plusieurs raisons. Parce que, en premier lieu, le Royaume lui dispute notamment le leadership, au niveau arabe et international, en tant que régime à l’histoire millénaire, contrairement à l’Algérie, en tant que nation, qui venait de naitre en 1962, après plusieurs siècles d’occupation étrangère. Un pays socialiste, dont les différentes dynasties marocaines contrôlaient d’immenses espaces territoriaux, pour preuve, les édifices historiques que l’on retrouve jusqu’à ce jour, y compris dans la capitale, à Tlemcen, Oran.
2/Un pouvoir en déficit de légitimité
Forte de ses ressources énergétiques, l’Algérie ne se fixait aucune limite pour financer et soutenir toutes les causes dans le monde, y compris pour faire pression sur Madrid et l’amener à soutenir sa thèse anti-marocaine. Comme pour faire croire que sa diplomatie avait des prolongements et des relais populaires à l’étranger, Alger encouragea la création de mouvements africains «populaires» (jeunesse), avec adresses à Alger, sise rue Didouch Mourad. Toute cette architecture s’est effondrée comme un château de papier un certain 5 octobre 1988, lorsque l’armée algérienne, dirigée par un certain Khaled Nezzar, tira sur une foule de manifestants pacifiques, faisant plus de 300 morts. Le slogan « pour le peuple et par le peuple », qui ornait les frontons de tous les édifices publics, vient de sauter en l’air. Comme plusieurs étrangers, j’ai eu à découvrir, dans le cadre de la normalisation entre nos deux pays, six mois à peine après ce séisme, qui a secoué un régime qui s’attirait la sympathie partout dans le monde, y compris au sein de la gauche et de certains intellos marocains, pour ses « grandioses » réalisations, un pays en état de délabrement absolu. Des pénuries alimentaires des produits de première nécessité, une grave crise de logement, une infrastructure touristique à l’état d’abandon absolu, des banques en retard de plusieurs décennies par rapport aux banques marocaines, pas d’autoroutes, pas d’aéroports dignes d’un pays pétrolier.
3/La propagande : une pandémie héritée de l’ancienne dictature
Unique héritage pandémique du régime, qui accompagna la reconversion de la presse, qui acquiert le statut de presse « indépendante » : la propagande. Certes, des plumes de grand talent, mises au service des survivances de l’ancien régime. Si des pans entiers de la propagande socialiste se sont effondrés (parti unique, dirigisme économique), la politique étrangère et la question du polisario ainsi que l’hostilité au Royaume étaient restés inchangées. Il faut dire que la presse « indépendante », qui élit domicile à la maison de la presse, dans le cadre d’une opération de reconversion initiée par Mouloud Hamrouche, est toute issue du FLN, et donc, héritière en quelque sorte, de la propagande anti-marocaine. Il aura fallu attendre des années pour qu’un journaliste algérien glisse quelque part, y compris dans la page sportive, un hommage au Maroc pour ses performances dans tel ou tel domaine. Malgré une crise multiforme, malgré les difficultés auxquels le citoyen algérien était confronté pour se procurer sa ration de pain quotidien, ou son carton de lait, malgré les difficultés qu’il éprouvait lors de son passage devant une boucherie, le journaliste algérien restait préoccupé, plutôt, par ce qu’il appelle la situation sociale « explosive » au Maroc. « Nous rendons grâce à Dieu qu’au Maroc, nous ne faisons pas encore la file devant les boulangeries ou les épiceries pour nous procurer notre ration de pain quotidien ou notre carton de lait », avais-je riposté violemment à une journaliste algérienne qui se fiait à un rapport du PNUD sur la pauvreté au Maroc. L’appréhension du journaliste algérien du cas marocain reste, trente ans plus tard, la même. Le Maroc, propulsé depuis, plusieurs décennies en avance par rapport à son voisin de l’est, reste toujours exposé à une situation sociale « explosive ». le citoyen algérien reste, pourtant, trente ans plus tard, exposé aux mêmes problèmes : pénuries des produits de première nécessité (lait, semoule, pommes de terre), alors que les bananes accèdent au statut de produit de luxe inaccessible, comme les sardines.
4/L’ armée algérienne : un pouvoir de fait
Les dirigeants algériens, face à la faillite de leur système politique et de leurs choix politiques et économiques, auraient pu mettre à profit l’expertise marocaine dans tous les domaines, pour développer la coopération bilatérale et construire un Maghreb puissant économiquement et fort politiquement. Toutefois, l’armée qui dirige de fait ce pays, continuera de constituer un frein majeur à l’émancipation de l’Algérie, tant que ce pays ne sera pas doté d’un pouvoir civil légitime, élu par le peuple algérien, à l’occasion d’élections transparentes. Depuis 1988, tout le monde a compris, à l’intérieur comme à l’extérieur, que le pouvoir réel et effectif est détenu par l’armée en Algérie et que rien ne pourra se faire sans le visa de l’armée algérienne, laquelle à déposé Ben Bella, Chadli Bendjid et Bouteflika, aurait commandité l’assassinat de Boudiaf, acculé Zeroual à la démission et envoyé une vingtaine d’anciens ministres en tôle, dans un ravalement de façade anti-corruption. L’armée algérienne est également responsable de la mort de plus de 200.000 algériens, lors de la guerre livrée aux islamistes en dix ans, et la disparition de plus de 20.000 autres algériens.
5/Armée : bilan peu reluisant
Ce tableau vient assombrir encore davantage le bilan de cette armée algérienne, qui revendique paradoxalement le statut d’héritière de l’armée de libération. Son engagement et son implication directe dans le conflit du Sahara va prolonger les souffrances du peuple algérien, via la poursuite de la dilapidation des deniers publics, qui s’amenuisent de plus en plus aujourd’hui. Les algériens devraient se demander pour quelle cause leur armée continue-t-elle à dépenser et programmer des sommes colossales pour l’achat d’armes ou pour le soutien du polisario, en priorité, par rapport à l’approvisionnement du marché algérien en produits de première nécessité ! Nos frères algériens devraient également savoir que les menaces à leurs frontières Ouest, invoquées constamment par les chefs de l’armée, sont purement imaginaires.
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