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Marine Le Pen face à la tourmente judiciaire : Inéligibilité, fracture politique et contre-offensive du RN

LA VÉRITÉ


Condamnée pour détournement de fonds publics et déclarée inéligible, Marine Le Pen et son parti, le Rassemblement national (RN), se retrouvent au cœur d’une crise politique sans précédent, à deux ans de la présidentielle française de 2027.

 

Le tribunal correctionnel de Paris a prononcé, le 31 mars 2025, une peine lourde contre la figure de l’extrême droite : cinq ans d’inéligibilité, quatre ans de prison dont deux fermes aménagés sous bracelet électronique, et une amende de 100.000 euros. En cause : un système frauduleux mis en place entre 2004 et 2016, où les assistants parlementaires du parti étaient rémunérés par le Parlement européen alors qu’ils travaillaient en réalité pour le Front national (devenu RN). En tout, 23 personnes ont été condamnées, ainsi que le parti lui-même.

La cheffe du RN a dénoncé avec vigueur un « jour funeste pour la démocratie », qualifiant la décision de « politique », tandis que ses soutiens parlent d’un « scandale démocratique ». Jordan Bardella, président du parti et successeur désigné, a lancé une pétition nationale et une mobilisation de terrain en faveur de Marine Le Pen. Fidèles et cadres multiplient les apparitions médiatiques pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme un « abus de pouvoir judiciaire ». Bardella assure : « Pas de plan B, le plan A reste Marine Le Pen en candidate en 2027 ».

Malgré la gravité de la sanction, Le Pen ne baisse pas les armes. Réclamant un procès en appel accéléré, elle espère renverser la décision avant l’échéance électorale. Cependant, les délais de la justice risquent de rendre cette stratégie difficile. Habituellement, un procès en appel de cette ampleur ne pourrait intervenir avant fin 2026, à quelques mois seulement du scrutin.

La classe politique française reste profondément divisée. La gauche et plusieurs centristes saluent une décision « logique » dans un État de droit. À l’inverse, Les Républicains et La France Insoumise expriment leur malaise devant une sanction qu’ils jugent « dangereuse » pour la démocratie, certains estimant que seul le suffrage universel peut trancher.

À l’international, la décision a aussi suscité des réactions contrastées, entre critiques de la Hongrie, du Kremlin et de proches de Donald Trump, et appels au respect de la justice française.

Plus que jamais, l’avenir du RN reste suspendu à l’issue de la procédure d’appel et à la capacité du parti à maintenir sa cohésion dans la tempête. Marine Le Pen entend incarner la résistance face à ce qu’elle qualifie de tentative d’éviction par voie judiciaire, tandis que l’opposition réclame le respect des règles démocratiques et du verdict.


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