Loi de finances 2025 et éducation nationale : L’équation majeure
Par Sanae El Amrani
L’épineuse question de l’éducation nationale constitue un chantier majeur pour le Maroc de demain. Des problèmes fondamentaux à résoudre, des projections à l’horizon 2050, avec une nouvelle approche éducative pour les générations futures, sans oublier la restauration de la confiance entre la tutelle et les enseignants et la poursuite du grand défi de la lutte contre l’abandon scolaire et l’analphabétisme. C’est dans ce cadre que le Loi de finances 2025 trace une feuille de route adéquate pour poursuivre les réformes.
Le chantier est colossal. Autant dire un défi majeur pour le Royaume. Sans une doctrine ficelée de l’Education nationale, considérée comme l’un des piliers du Maroc moderne, les objectifs à l’horizon 2050, tels que tracées par le Roi Mohammed VI ne sauraient aboutir.
La vision royale est claire: l’éducation est une priorité du règne au même titre que la santé, que l’habitat et la justice sociale. Pour concrétiser la vision du Souverain, une réforme structurelle est mise en chantier pour rendre l’éducation nationale une assise sur laquelle construire les acquis du futur. Pour le ministre de l’éducation nationale, Chakib Benmoussa, le ton est à l’optimisme, parce que la volonté politique est optimale « l’engagement de tous les acteurs concernés dans le processus de réforme permettra la transition vers une école publique de qualité et attractive pour les générations futures. Dans cette perspective, l’importance de l’approche participative dans la mise en œuvre de cette loi cadre, qui puise sa référence dans les Hautes Orientations Royales, appelant à l’opérationnalisation des grandes lignes de la vision stratégique de la réforme 2015-2030, à travers l’élaboration d’une loi cadre qui constitue un contrat national engageant toutes les parties pour mener à terme ce grand chantier des réformes de l’éducation nationale ». A partir de cette loi, les axes stratégiques sont identifiés pour avancer sur les enjeux de l’enseignement national, dans toutes ses dimensions. Avec un programme bien défini qui permet de mettre l’accent sur les projets prioritaires. Dans cette démarche, le ministère de tutelle a déterminé «les principes, les objectifs majeurs, et les choix stratégiques pour réformer le système d’éducation, de formation et de recherche scientifique, ainsi que les mécanismes pour parvenir à cet objectif », précise Chakib Benmoussa, qui ajoute que « le but est de garantir la mise en œuvre optimale des exigences de la réforme et assurer sa continuité, en tant que référence législative contraignante, tout en considérant la mobilisation sociétale, inclusive et continue, comme garantie supplémentaire du succès de la réforme et la réalisation de ses objectifs ».
Pour soutenir la même cadence des réformes, la loi de finances 2025 accompagne cette stratégie nationale avec une détermination absolue pour cerner la problématique de l’éducation nationale dans toute sa complexité. Car, il faut le souligner, ce chantier est à la fois épineux et complexe et fait l’objet d’un suivi régulier de la part de l’Exécutif. Pour Chakib Benmoussa, la feuille de route est limpide: « Le ministère a lancé plusieurs chantiers pour la mise en œuvre des différents objectifs de la loi cadre, soit en termes de généralisation et d’amélioration de la qualité de l’enseignement, ou dans le cadre du renforcement de la gouvernance du système ». Cette gouvernance qui ne peut être efficiente qu’en intensifiant les efforts pour la généralisation de l’enseignement. Pour le ministère, «80% des enfants âgés entre 4 et 6 ans bénéficient déjà de la généralisation de l’enseignement préscolaire de qualité, alors qu’un total de 237 nouveaux établissements d’enseignement a été ouvert au cours de cette année scolaire, en plus de l’élargissement du réseau des écoles communautaires, dont le nombre s’élève à 306 écoles, actuellement.
Le ministère a veillé à rehausser la qualité du système d’éducation et de formation, à travers le renouvellement des métiers d’éducation et de formation, l’amélioration des parcours professionnels, du développement de l’utilisation de la technologie de l’information et de la communication, de la vie scolaire, et du sport scolaire, en plus de développer le modèle pédagogique, lancer le programme national de soutien éducatif, renforcer le système d’information de l’éducation et formation, rationaliser la gestion des ressources humaines, développer la gouvernance et institutionnaliser la contractualisation », comme le précise Chakib Benmoussa.
De tels objectifs ne peuvent aboutir sans une réforme des rouages administratifs, qui, souvent pénalisent les réformes et retardent les échéances: «le ministère a déployé des efforts considérables pour améliorer la situation administrative et matérielle du personnel de l’enseignement, notamment à travers les importants acquis obtenus lors des rounds de dialogue social et sectoriel, et la publication du nouveau statut unifié des fonctionnaires du ministère chargée de l’éducation nationale, qui répond à toutes les revendications du personnel et permet de régler les dossiers en suspens pendant des années », insiste le ministre.
Toujours dans ce même contexte, le volet juridique a été pris en considération pour optimiser les missions et les procédures administratives: « la méthodologie de réforme adoptée par le ministère, vise à faire en sorte que les textes juridiques accompagnent la réalisation des grands objectifs de la loi-cadre, repose sur l’expérimentation des approches pédagogiques avant leurs institutionnalisation dans le cadre de textes juridiques, et l’élargissement du dialogue et la concertation avec les différents partenaires, à l’instar du statut unifié, et la révision des décrets réglementant la formation de base au profit des enseignants et les cadres administratifs », poursuit Chakib Benmoussa.