L’État qui tient parole
Par Sanae El Amrani
L’État doit aller au-delà de ses promesses. Il doit toucher la vie. Quand un budget est voté, ce ne sont pas des millions qu’il faut compter en abstraction : ce sont des enfants, des enseignants, des soignants, des jeunes diplômés et des familles. Le projet de loi de finances 2026 du Maroc s’inscrit dans cette conviction. Il ne parle plus de chiffres, mais de sens. Il ne cherche pas seulement à planifier, mais à agir. Non plus à dépenser, mais à transformer.
Consacrer 140 milliards de dirhams à la santé et à l’éducation, c’est bien plus qu’un choix budgétaire. C’est un signal de confiance adressé à la société marocaine, à ceux qui enseignent, qui forment, qui soignent. Mais pour que cet effort produise ses effets, il faut dépasser la logique de la construction et penser la qualité. Une école rénovée ne sert à rien si l’enseignement n’évolue pas, un hôpital bien équipé ne vaut rien sans des soins accessibles et humains. C’est là que tout commence : dans la formation continue des enseignants, dans la valorisation des médecins, dans la reconnaissance du service public comme pilier de la dignité nationale.
Le Maroc a déjà prouvé qu’il savait bâtir avec méthode et persévérance. Le football en est la démonstration éclatante. Quand on structure la formation, qu’on fixe des objectifs clairs, qu’on investit dans les talents et qu’on évalue chaque étape, le résultat finit par apparaître. La victoire des jeunes Marocains à la Coupe du monde U20 au Chili n’est pas un miracle, c’est le fruit d’une politique publique réfléchie et constante. Ce modèle doit inspirer l’école, la santé, la culture, l’emploi.
Le développement ne se décrète pas depuis les bureaux de Rabat. Il se construit sur le terrain, dans les régions, dans les communes, là où vivent les citoyens. Chaque route, chaque école, chaque centre de santé doit s’inscrire dans une vision cohérente, reliée aux besoins réels. C’est dans cette proximité que se joue la crédibilité du modèle marocain, celle d’un État stratège qui écoute, adapte et exécute.
La vraie réforme, aujourd’hui, c’est celle du comportement collectif. C’est une administration qui mesure ses résultats, des institutions qui rendent compte, une dépense publique qui s’évalue non à ce qu’elle consomme, mais à ce qu’elle change. Ce virage n’est pas seulement économique, il est moral. Il marque la maturité d’un pays qui relie sa politique budgétaire à son ambition humaine.
Le Maroc avance, non plus sur des promesses, mais sur des preuves. Il soigne, il forme, il investit, il éduque. Il le fait avec la même exigence que celle qui a transformé son football, ses ports, ses universités, ses routes. Car la vraie puissance d’un État n’est pas dans ce qu’il annonce, mais dans ce qu’il accomplit. Et le Maroc, aujourd’hui, tient parole.
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