L’Espagne espère un nouvel accord de pêche avec le Maroc malgré les résistances
L’Espagne salue un futur accord de pêche avec le Maroc : vers un nouveau souffle des relations euro-marocaines
LA VÉRITÉ
Le ministre espagnol de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation, Luis Planas, a exprimé la semaine dernière à Madrid sa confiance dans la conclusion prochaine d’un nouvel accord de pêche entre le Maroc et l’Union européenne. Devant le Congrès, il a souligné que ces accords constituent un pilier essentiel pour la flotte européenne et un levier de stabilité pour les relations euro-marocaines.
Cette déclaration intervient un an après que le Tribunal de justice de l’Union européenne (TJUE) a annulé les accords agricole et de pêche avec le Maroc, invoquant une supposée absence de consultation des populations du Sahara. Une décision perçue à Rabat comme politisée et contraire à l’esprit du partenariat euro-méditerranéen.
Entre-temps, le Conseil et la Commission européens ont adopté une adaptation des protocoles existants afin de respecter les exigences formelles du TJUE sans remettre en cause leur contenu. Cette révision, selon Planas, garantit la conformité juridique tout en préservant la dimension économique et stratégique des accords.
Un nouveau protocole agricole en vigueur
Le 3 octobre dernier, à Bruxelles, l’ambassadeur du Maroc auprès de l’Union européenne, Ahmed Réda Chami, a signé un protocole d’amendement prolongeant l’accord agricole. Ce texte, approuvé par la Commission le 6 octobre, consolide l’accès préférentiel des produits marocains, y compris ceux issus des provinces du Sud – au marché européen. L’amendement évite ainsi la perte des avantages tarifaires et protège des milliers d’emplois tant au Maroc qu’en Europe.
Malgré les bénéfices évidents du nouvel accord, certaines formations politiques comme Vox ont multiplié les critiques. Son porte-parole, Ricardo Chamorro, a accusé le gouvernement Sánchez de « soumission » à Bruxelles et à Rabat, dans une rhétorique populiste qui traduit davantage une hostilité envers le Maroc qu’une véritable préoccupation agricole.
Une victoire diplomatique pour Rabat
De son côté, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a salué un texte qui, selon lui, « rappelle la position cohérente de l’Union européenne en faveur des efforts sérieux et crédibles du Maroc dans la recherche d’une solution durable au Sahara ». Ce nouvel accord, en intégrant les produits des provinces du Sud, marque de facto une reconnaissance du caractère marocain du Sahara et une consolidation du partenariat stratégique avec l’Europe.
En définitive, cet accord illustre la solidité du lien entre Rabat et Bruxelles face aux turbulences politiques et judiciaires. Le Maroc confirme son rôle d’acteur incontournable dans la stabilité régionale, tandis que l’Union européenne redécouvre l’importance de son allié du Sud dans un contexte mondial en recomposition.
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