Les Professionnels de la Santé Intensifient leurs Protestations
Les Professionnels de la Santé Intensifient leurs Protestations contre le Gouvernement
LA VÉRITÉ
Les professionnels de la Santé ne décolèrent pas malgré les assurances du ministre Khalid Ait Taleb. En effet, ils viennent de dévoiler un calendrier chargé de protestations contre le “silence effrayant” du gouvernement concernant leurs revendications légitimes. Cela fait quatre mois que le dialogue social sectoriel a pris fin et que des accords ont été conclus pour améliorer les conditions matérielles et statutaires.
Après la grève de mai dernier, les professionnels s’apprêtent à déserter les hôpitaux publics trois jours par semaine, à l’exception des services d’urgence et de réanimation, les 11, 12 et 13 juin, ainsi que les 25, 26 et 27 juin. De plus, des rassemblements de protestation régionaux et locaux sont également prévus. Ensuite, les manifestants défileront devant le Parlement après Aïd Al-Adha. La Coordination syndicale nationale du secteur de la Santé, qui comprend huit organisations syndicales, annoncera ultérieurement la date de ce sit-in.
Menaces de Boycott
Par ailleurs, la Coordination menace aussi un large boycott incluant les programmes de santé, les unités mobiles, les convois médicaux, les interventions chirurgicales non urgentes, les examens spécialisés, les réunions administratives, et les cours de formation. Évidemment, ce boycott pourrait gravement affecter l’accès aux soins dans les hôpitaux du Royaume.
Appel à l’Application des Accords
Les syndicats appellent à l’application des accords et procès-verbaux signés concernant les aspects matériels et juridiques. Ils demandent également la préservation des droits des professionnels de la Santé, y compris le statut de fonctionnaire et la gestion des salaires via le budget général. Dr Ali Farissi, Coordinateur de la Commission nationale des médecins internes et résidents, souligne la nécessité de revaloriser les indemnités des internes et résidents, actuellement à environ 3500 dirhams, et de fournir une assurance santé adéquate.
Revendications de la Coordination Syndicale
Ensuite, la Coordination syndicale insiste aussi sur l’augmentation des compensations pour les risques professionnels des infirmiers, techniciens de santé et personnel administratif, conformément aux accords signés. De plus, les travailleurs de la Santé demandent une augmentation générale des salaires pour tous les professionnels, en tenant compte des changements prévus dans le système de santé.
La Coordination souligne la nécessité de distinguer la compensation des risques professionnels de la revendication d’une augmentation générale des salaires pour tous les professionnels, qui devraient en bénéficier comme les autres secteurs, notamment avec la création des groupements territoriaux de santé. “La réforme de la santé ne pourra pas se faire sans les professionnels de la Santé”, affirment les syndicats.
Importance des Travailleurs de la Santé
“Les travailleurs de la Santé, pierre angulaire du système, doivent être au cœur de la réforme avec des actions concrètes sur leurs conditions de travail”, souligne la Coordination syndicale. En effet, ces mesures permettront au ministère de généraliser la couverture médicale de base et de réformer le secteur sur une base solide, tout en améliorant l’attractivité des métiers de la Santé.
Dialogue en Cours
Face aux inquiétudes des professionnels, le ministre Khalid Ait Taleb a rassuré sur la poursuite des sessions de dialogue avec les syndicats jusqu’à obtenir les résultats escomptés. “Nous avons traité plusieurs questions en suspens depuis 10 ans, et le travail s’est poursuivi en 2023 avec l’adoption de lois en consultation avec les syndicats”, a-t-il déclaré, soulignant la détermination du ministère à publier les textes d’application.
Cependant, le ministère de la Santé et de la Protection sociale doit encore répondre à l’ensemble des revendications, notamment celles ayant un impact financier, qui nécessitent l’arbitrage du Chef du gouvernement. Les syndicats insistent sur l’accélération de ce processus pour éviter tout impact sur l’accès aux soins. Actuellement, le ministère n’a pas encore réagi au mécontentement des professionnels.