Les producteurs marocains réclament l’interdiction définitive des dattes tunisiennes

LA VÉRITÉ

La récente décision des autorités tunisiennes de lancer la saison d’exportation des dattes le 13 octobre, tout en excluant provisoirement le marché marocain, ravive les tensions dans le secteur agricole du Royaume. Plusieurs producteurs et opérateurs marocains demandent désormais l’interdiction totale de l’importation des dattes tunisiennes, qu’ils jugent non conformes aux normes de qualité exigées par le marché national.

Les professionnels du secteur affirment que certaines dattes importées présentent une qualité inférieure et sont souvent enrichies artificiellement en sucre pour en améliorer l’aspect. Cette pratique, selon eux, dénature la valeur du produit naturel marocain et met en péril l’image d’un savoir-faire ancestral. Ils rappellent également que la multiplication des importations fragilise les oasis marocaines, déjà confrontées à des défis climatiques et économiques.

Les acteurs du marché estiment que la production locale, notamment dans les régions de Tafilalet, Zagora et Errachidia, est aujourd’hui suffisante pour répondre à la demande intérieure. Ils dénoncent la concurrence déloyale exercée par les dattes importées, qui pèsent sur les prix et compromettent la rentabilité des producteurs nationaux. Certains évoquent même des pratiques douteuses d’exportation sous étiquette tunisienne de dattes d’origine algérienne, créant une confusion préjudiciable pour le consommateur.

Les professionnels appellent enfin à renforcer les contrôles de qualité et d’origine aux frontières, tout en encourageant l’investissement dans des unités de conditionnement et de transformation au sein des oasis marocaines. Cette stratégie, affirment-ils, permettrait non seulement de créer des emplois durables, mais aussi de consolider la position du Maroc comme acteur clé sur le marché international des dattes.