Take a fresh look at your lifestyle.

Les humains, cette race maudite

C’est une vérité qui ne souffre aujourd’hui aucune ombre. L’Homme n’aime pas la nature. Il est le seul être vivant à vivre contre la nature. Nous sommes même tentés de dire que l’Homme est contre nature. Une espèce d’aberration. Une erreur, presque. Dans tout le règne du vivant, seul l’Homme s’applique méthodiquement à détruire son habitat. Pire, il le ravage, avec détermination.

L’histoire de la vie sur cette planète a connu deux époques majeures : celle avant l’Homme et celle avec l’Homme. Durant plus de 4 milliards d’années, malgré plusieurs extinctions de masse, survenue après des cataclysmes cosmiques : chute de météorites, grandes éruptions de méga-volcans, gigantesques tsunamis dévastateurs, perte de l’atmosphère terrestre à cause de l’inversion des pôles, la terre maintenait un haut niveau de biodiversité, retrouvant très vite sa force et sa richesse, avec des centaines de millions d’espèces vivant en harmonie avec leurs environnement7s divers. Puis en 10 000 ans, toute la donne a changé. Depuis que l’Homme s’est sédentarisé, c’est une course effrénée pour tout détruire. Et sur ces 10 000 ans, il y a aussi deux périodes bien distinctes : celle avant la découverte des machines et de la technologie et celle d’après. Jusqu’au 17ème siècle, malgré de nombreux dégâts, la terre était encore à l’abri des méfaits de l’industrialisation. Puis en 200 ans, la face du globe a radicalement changé.

Là aussi, deux époques bien définies : l’ère industrielle et l’ère du tout technologique. Du 18ème au 20ème siècle, les pertes sont lourdes mais contrôlables. Pas de réchauffement climatique, pas d’émissions de gaz à effets de serre, pas de disparitions d’espèces entières d’animaux, pas de pollution des océans… Et en 50 ans, la terre a perdu ce qu’elle a réussi à sauvegarder durant 4,5 milliards d’années. Quand on y regarde de très près, on voit le cheminement qui fait l’Histoire des humains. Progressivement, l’humanité, malgré de très nombreuses grandes civilisations (Les Sumériens, l’Égypte ancienne, les Incas, les Maya…), a pris la tangente vers une existence anti-nature. L’alliée, la mère nourricière, l’espace vital, devient un terrain de toutes les exploitations à outrance. De 1900 à 2021, les êtres humains ont exploité ce qu’ils n’ont pas fait en 200 000 ans d’Homo Sapiens. Et en un demi-siècle, ils ont détruit ce qu’ils n’ont pas fait depuis 7000 ans, date officielle de la première grande civilisation humaine, celle de Sumer, en Mésopotamie. Aujourd’hui, le constat est sans appel. En un demi-siècle, la terre a perdu au moins 80 pour cent des espèces animales et la suite est une accélération des disparitions de toutes les espèces qui ont peuplé la planète depuis des millions d’années. Et les prévisions pour les 20 prochaines années font froid dans le dos. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, des espèces entières animales et végétales sont éradiquées à cause de l’Homme et non à cause de cataclysmes majeurs ou autres catastrophes naturelles de grande envergure. Pour la première fois, les humains vont vivre sur une terre dépeuplée à cause de l’exploitation de toutes les ressources terrestres à un rythme de plus en plus élevé. Pour la première fois, nous allons assister à la disparition des cinq espèces qui garantissent la vie des humains sur terre. D’abord les abeilles. Cette espèce peut disparaître dans une dizaine d’années si rien n’est fait pour les sauver. 80% des abeilles ont déjà disparu. Si elles venaient à s’éteindre, il est impossible de polliniser les plantes. Et sans pollinisation, il y aura beaucoup moins de fruits et de légumes. Ensuite, il y a les papillons. Ils sont très utiles aux chercheurs qui étudient le réchauffement climatique. Comme ils sont extrêmement sensibles, ils réagissent très bien aux micro-changements de températures et nous alertent sur les conséquences de la pollution. Les papillons participent aussi à la pollinisation des espèces végétales. Il y a aussi le plancton. La pollution des océans et le réchauffement climatique entraînent irrémédiablement la disparition des phytoplanctons. Ces derniers fournissent 50% de l’oxygène de notre planète. Ils sont très importants pour que l’on puisse respirer un air pur. Il y a également des poissons. On le sait, la pollution de l’air et de l’eau entraîne une sur-acidification des océans. Les excréments des poissons permettraient de diminuer cette acidification. Mais face à la surpêche, de nombreuses espèces de poissons disparaissent à grande vitesse. Un monde sans poissons est un monde en sursis. Enfin, il y a les chauves-souris qui sont les véritables aspirateurs à insectes de la planète Terre. Sauf que les humains détruisent leurs habitats. Aujourd’hui, une espèce de chauve-souris sur cinq est en voie de disparition. La disparition des chauve-souris déclencherait une prolifération d’insectes et modifierait la chaîne alimentaire. Les conséquences sont terribles pour la terre et pour les humains. Tous les chercheurs sont d’accord qu’après l’extinction de toutes les espèces d’abeilles, l’humanité ne pourra survivre que quatre ans.
Les choses sont claires. Nous avons été très loin dans la destruction de notre espace vital qu’un retour en arrière est impossible. D’où cette fuite en avant jusqu’à la catastrophe. Car celle-ci est inéluctable. Face à elle, les humains adoptent une attitude pour le moins révélatrice sur leur fin annoncée. Nous savons que la catastrophe est inévitable, alors nous y allons aveuglement nous approchant de plus près du gouffre final qui va sceller la fin de cette dite civilisation. Cela porte un nom : la fatalité de la fin. Sachant qu’il n’y a plus de solution, fonçons vers le précipice. Et après nous, tous les déluges. Les indicateurs sont nombreux attestant de la fin de cette « civilisation » et le retour à un état rudimentaire. Tout s’effondre depuis 40 ans déjà. Et les dix dernières années ont été dévastatrices à tous les niveaux. L’indicateur le plus effrayant est l’effondrement économique global qui fait écho à d’autres effondrements dans tous les domaines de la vie. Lesdites grandes puissances économiques mondiales traversent leur pire crise financière depuis 1929. Cette crise est dix fois plus catastrophique. Elle dépasse « la grande dépression » et « la grande récession ». Elle est le résultat de deux facteurs majeurs : la croissance à tout prix et la pandémie du coronavirus. Première conséquence directe : le produit intérieur brut (PIB) mondial peut se contracter de 5,2 % en 2020, selon les prévisions de la Banque mondiale. C’est dans la zone euro que le recul, attendu à − 9,1 %, sera le plus marqué au monde. Jamais autant de pays n’ont connu simultanément une telle récession depuis 1870. «C’est un coup dévastateur porté à l’économie mondiale », confesse le président de la Banque mondiale, David Malpass. Dans la foulée, le Fonds monétaire international (FMI) table sur un recul de 3 % du PIB mondial. Évidemment les pays pauvres vont subir la crise de plein fouet. Celle-ci est appelée à laisser de terribles séquelles partout dans le monde. Les dégâts dans des pays comme les USA, la Chine ou encore les économies fortes de l’Europe ne laissent pas de place pour l’optimisme. Il faut se préparer au pire. Car cette crise de 2020 est systémique. Elle englobe tous les secteurs vitaux de toutes les économies mondiales. Elle est d’autant plus inédite qu’elle est accompagnée d’un effondrement de l’exploitation des matières premières, de la raréfaction du pétrole dans le pic a été atteint en 2007. Le pic désigne le moment où l’extraction mondiale de pétrole (calculée en millions de barils par jour) aura atteint son niveau maximal avant de connaître par la suite un déclin dû à l’épuisement progressif des réserves de pétrole contenues dans le sous-sol terrestre. Nous y sommes depuis au moins une décennie. Et la situation est irréversible. A ceci s’ajoute la surexploitation des métaux rares dont la Chine est le grand producteur mondial. En effet, 4% de l’indium consommé, 55% du vanadium, 65 % du spath fluor et du graphite naturel, 71% du germanium, 77% de l’antimoine, 84% du tungstène et 95% des terres rares. A titre d’exemple, entre 2006 et 2008, une hausse de la consommation chinoise de titane, un minerai dont elle extrait 50% de la production mondiale, a entraîné une multiplication du cours par dix. Avec la révolution High-tech et le tout digital, ces métaux rares sont appelés à voir leur production exploser pour fabriquer plus de gadgets électroniques, sans parler de leur utilisation dans ce qu’on appelle à tort « les énergies vertes » (Éolien et solaire) qui monte crescendo.
Ce qu’il faut retenir, c’est que les réserves mondiales de toutes les matières premières sont en déclin. Et il n’y a pas d’alternatives pour maintenir ce rythme effréné de croissance. À un moment, estimé par les chercheurs à 2050, l’humanité entrera dans un effondrement global qui balaiera ce que nous appelons «civilisation». Le déclin prendra des années, mais à l’horizon 2100, c’est un autre visage qu’aura la terre et l’humanité qui y habite. Retour à des économies régionales, l’apparition de poches de résistance locales, avec des systèmes d’exploitation primaires, des conflits entre États voisins, des guerres pour des ressources vitales comme l’eau qui deviendra l’unique matière première qui vaille la peine que l’on s’entretue pour elle. Sans oublier des carnages, des boucheries urbaines avec un retour certain à des économies de survie, à la fois systématisées et planétaires. Dans ce schéma inéluctable qui se profile déjà, les pays les plus résilients, c’est-à-dire les économies rudimentaires et pauvres tireront leur épingle du jeu en continuant à survivre avec le minimum nécessaire. Lesdites grandes puissances vivront la pire chute d’une « civilisation » humaine.


À lire aussi
commentaires
Loading...