Lecornu cherche un compromis pour éviter des élections anticipées en France
Le Premier ministre multiplie les rencontres politiques afin de préserver la stabilité gouvernementale avant la date limite du 31 décembre
Par Fayçal El Amrani
Le Premier ministre français, Sébastien Lecornu, a affirmé mercredi percevoir « une réelle volonté de convergence » parmi les formations politiques pour parvenir à un accord susceptible d’éviter une dissolution de l’Assemblée nationale. Chargé par le président Emmanuel Macron d’explorer les voies d’un compromis après sa démission du 6 octobre, Lecornu tente de stabiliser une scène politique française en proie à une profonde incertitude.
Des discussions intenses pour préserver la stabilité
Après avoir rencontré les représentants du centre et de la droite, le chef du gouvernement a entamé ce mercredi un cycle de discussions crucial avec les partis de gauche – socialistes, communistes et écologistes. Il s’agit, selon lui, de dégager un consensus permettant à la France d’adopter un budget avant le 31 décembre, condition indispensable à la continuité institutionnelle du pays.
Cette volonté de dialogue, a-t-il précisé lors d’une brève déclaration à Matignon, « éloigne la perspective d’une dissolution » et montre « le sens de la responsabilité » des différents acteurs politiques face à la gravité de la situation. Lecornu veut croire à « un mouvement de convergence nationale » susceptible de garantir la stabilité politique et économique du pays.
Des divergences persistantes sur la réforme des retraites
Cependant, les partis de gauche participent aux négociations avec une exigence claire : l’abrogation de la réforme des retraites adoptée en 2023 sans majorité parlementaire. Cette mesure, qui avait provoqué d’importantes manifestations à travers le pays, reste une ligne rouge pour une grande partie de l’opposition. Si l’ancienne Première ministre Élisabeth Borne s’est dite favorable à une suspension, d’autres figures de la majorité, comme Édouard Philippe ou le ministre de l’Économie par intérim Roland Lescure, jugent cette option financièrement intenable.
Un impératif budgétaire et géopolitique
Lecornu a souligné la nécessité de réduire le déficit public entre 4,7 % et 5 % pour respecter les engagements européens de la France. Il a rappelé que la stabilité politique est cruciale dans le contexte géopolitique actuel, marqué par les tensions au Moyen-Orient et la guerre en Ukraine, mais aussi par « le regard inquiet des capitales étrangères sur la situation française ».
Un test décisif pour la gouvernance française
Alors que la date limite pour parvenir à un accord approche, le Premier ministre mise sur la responsabilité collective des forces politiques. Ce moment de vérité déterminera non seulement l’avenir de son gouvernement, mais aussi la capacité de la France à surmonter ses divisions pour maintenir sa crédibilité à l’échelle européenne et internationale.
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