Le visa algérien ne concerne qu’une infime minorité de Marocains

Taieb Dekkar

Des Marocains avaient, ces derniers jours, appelé les autorités marocaines sur la toile à instaurer le visa pour les Algériens, redoutant que des ressortissants de ce pays, suite aux évènements de Fnideq, se livrent à des actes de sabotage et de déstabilisation de notre pays, comme il en été le cas au mois d’Aout 1994, lorsque des franco-algériens avaient perpétré un attentat contre l’hôtel Atlas Asni à Marrakech, pour sensibiliser les pays occidentaux à la cause du terrorisme en Algérie, qui livrait, seule, la guerre contre les islamistes.

Réaction anticipée de l’Algérie avec le visa pour les Marocains

Alger vient finalement d’anticiper une potentielle mesure du Maroc, en prenant l’initiative d’instaurer le visa pour les Marocains dont très peu, voire une infime minorité se rendent en Algérie, contrairement aux Algériens qui sont nombreux à aimer notre pays, apprécier son offre touristique et culturelle et l’hospitalité et l’accueil légendaires du peuple marocain. En dehors des délégations officielles marocaines (sportives ou participant à des manifestations arabes ou internationales), les Marocains n’ont aucune raison de se rendre en Algérie, un pays inhospitalier pour l’étranger de manière générale, dont le seul attrait pour les occidentaux reste le business.

La décision d’instaurer le visas «pour tous les ressortissants étrangers munis de passeports marocains» est justifiée par un ensemble de mensonges et de supercheries car ce pays devrait franchement s’interdire de revendiquer « les valeurs de solidarité, tissées par le liens humains et familiaux, qui unissent les deux pays frères, algérien et marocain », lesquelles valeurs furent bafouées par le même régime militaire en 1975, en expulsant 350.000 marocains dont certains vivaient dans ce pays depuis qu’il était un département français.

La junte devrait s’interdire également d’invoquer les valeurs de solidarité quand des soldats algériens avaient tiré à bout portant, au dos, de jeunes immigrés marocains qui faisaient du jet ski au large de Saidia, sans se rendre compte d’avoir franchi une frontière virtuelle maritime, alors que des Algériens de l’autre côté de la frontière rentrent au Maroc, par la même voie, pour se défouler dans la station balnéaire marocaine, et rentrer chez eux dans la nuit.

Conséquences de la fermeture des frontières terrestres en 1994

La junte devrait aussi s’interdire d’invoquer les valeurs de solidarité quand elle ferma la frontière terrestre en 1994, pénalisant des familles issues de mariages mixtes à la frontière entre les deux pays, condamnées à aller jusqu’à Casablanca et Alger, par voie aérienne, pour reprendre la route jusqu’à la frontière. Après la rupture des relations diplomatiques en 2021, l’Algérie, encore un mensonge supplémentaire, s’était gardée de compromettre «la liberté et la fluidité de la circulation des personnes », indique honteusement et bassement le ministère algérien des affaires étrangères.

Malgré le renforcement de la surveillance rigoureuse des frontières terrestres et la réduction au minimum du trafic des personnes entre les deux pays, en raison de la multiplication des restrictions de l’Algérie, le Maroc continuerait de faire peur à « la force de frappe » continentale, au pays « pivot » en Afrique du nord, et bien que tous les services de sécurité algériens soient hiérarchiquement rattachés à une seule autorité, le chef d’état-major de l’armée. L’Algérie n’aurait pas réussi à priori à endiguer l’infiltration supposée marocaine en Algérie, via le trafic de drogue, des espions (artisans qui font le travail de zellij et du plâtre pour les notables en Algérie), des sionistes.

…notre pays ignore royalement ce pays voisin, y compris ses menaces fréquentes

Le Maroc se trouve franchement flatté par la puissance qu’on lui prête. Tant mieux pour nous. Cela pendant que toute l’armée, tous les services de renseignements, toute la presse, toutes les chaines de télévision algérienne sont mobilisées jour et nuit pour nuire au Maroc, y compris le président algérien, ancien et nouveau, qui est habité par le Maroc, pendant que notre pays ignore royalement ce pays voisin, y compris ses menaces fréquentes.

Un régime algérien au bord du gouffre

Une seule lecture de ce nouveau communiqué : l’Algérie serait au bord du gouffre sur le dossier du Sahara, malgré les fonds colossaux injectés aux Etats unis pour amener Washington à réexaminer sa position, et en dépit de la vaste campagne engagée sur les réseaux sociaux, via certains mercenaires. Cette mesure vient traduire l’insanité d’un régime, en désespoir de cause.