Le Sahara marocain face au prisme de l’ONU : Développement en marche et impératif de réalisme
L'ONU salue le développement record au Sahara marocain et condamne les attaques du "polisario". Le "polisario" mis en cause pour ses violations "systématiques" du cessez-le-feu et la mise en danger de la MINURSO.
Par Mohammed Taoufiq Bennani
C’est un moment clé de la diplomatie multilatérale qui s’est déroulé aux Nations Unies, à New York, en cette fin d’octobre 2025. Alors que le Conseil de sécurité se préparait à statuer sur sa prochaine résolution, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a livré un rapport cinglant et détaillé sur la question du Sahara marocain. Ce document, attendu avec fébrilité, a mis en lumière la dualité des enjeux dans la région, d’une part, une dynamique de développement socio-économique remarquable dans les Provinces du Sud et, d’autre part, une escalade des violations du cessez-le-feu qui menace la stabilité régionale.
Développement socio-économique, le témoignage d’une transformation
Le rapport du Secrétaire général a mis en relief l’ampleur des efforts de développement socio-économique d’envergure menés dans les Provinces du Sud au bénéfice des populations locales. En effet, M. Guterres a spécifiquement mentionné des projets stratégiques cruciaux. Ces initiatives englobent notamment l’édification d’infrastructures majeures, telles que des autoroutes, des ports et des aéroports. De plus, le développement s’étend aux domaines essentiels comme les énergies renouvelables, l’électricité, l’éducation et la santé, ainsi que dans d’autres secteurs sociaux. Cette impulsion de développement est explicitement conforme à la vision du Roi Mohammed VI, telle qu’elle est matérialisée dans le nouveau modèle de développement pour les Provinces du Sud.
L’attractivité démographique, un indicateur éloquent
De surcroît, le Secrétaire général a évoqué les résultats probants du recensement conduit par les autorités marocaines en septembre 2024. Ce dénombrement a révélé une augmentation significative de la population résidant dans les Provinces du Sud du Royaume. La population est passée de 450 000 à 600 000 habitants par rapport à l’année 2014. Cette augmentation est un indicateur fort en sens. Elle est considérée comme révélatrice de l’attractivité croissante et de la qualité de vie dans ces Provinces. Ces conditions favorables encouragent non seulement l’installation d’un plus grand nombre de personnes, mais participent également à l’augmentation du taux de natalité. Parallèlement à ces observations factuelles, la considération positive du Secrétaire général des efforts marocains constitue « la réponse cinglante apportée […] aux mensonges fallacieux véhiculés par les adversaires du Maroc » concernant une prétendue exploitation des ressources naturelles ou l’absence de bénéfice pour la population.
Réalisme et prééminence de l’Initiative d’Autonomie
Sur le plan politique, le rapport réaffirme avec force l’appel à la nécessité du réalisme et du compromis face aux postures séparatistes. L’Envoyé personnel du Secrétaire général, Staffan de Mistura, a réitéré cette approche fondamentale, la mettant en cohérence avec la Résolution 2703 adoptée en octobre 2023 par le Conseil de sécurité. Néanmoins, cette position vient consolider la dynamique en faveur du Sahara marocain. Le rapport réaffirme en effet la centralité des paramètres définis par les résolutions récentes du Conseil de sécurité, préconisant la prééminence de l’Initiative marocaine d’Autonomie. Cette Initiative, présentée en 2007 aux Nations Unies, est jugée comme « la proposition la plus réaliste, sérieuse et crédible » pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable au différend régional.
Condamnation ferme des violations et mise en danger du personnel onusien
Le rapport d’Antonio Guterres a également pris une tournure sécuritaire critique, interpellant directement le « polisario » sur ses violations systématiques et continues du cessez-le-feu. Le Secrétaire général a documenté plusieurs incidents graves. Il a notamment décrit l’attaque du 9 novembre 2024 dans la ville d’Al Mahbès. Cet « incident de tir » s’est déroulé près d’une zone accueillant des commémorations civiles du 49e anniversaire de la Marche Verte. Une enquête de la MINURSO a d’ailleurs observé des débris de quatre roquettes à 800 mètres du marché local. Cette attaque avait pour objectif de s’attaquer aux civils et aux agglomérations, selon les sources, et dénote ainsi « la nature terroriste du ‘polisario' ».
De surcroît, M. Guterres a rappelé qu’une autre attaque s’est produite le 28 juin 2025, lorsque « quatre explosions de tirs de roquettes ont eu lieu près du site de l’équipe de la MINURSO à Smara ». L’une de ces explosions s’est produite à environ 200 mètres de l’installation. Cet événement constitue « l’incident le plus proche d’une installation de la MINURSO depuis la reprise des hostilités en 2020 ». Ces actions dénotent l’irresponsabilité du « polisario » et la mise en danger flagrante du personnel onusien, en violation du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité. Suite à ces attaques, les autorités onusiennes ont réaffirmé leur « appel à la cessation des hostilités ».
Le drame humanitaire des camps de Tindouf
Parallèlement au bilan sécuritaire et au tableau de développement, le rapport a mis l’accent sur la situation humanitaire dans les camps. M. Guterres a évoqué « la situation dramatique dans les camps de Tindouf en Algérie ». Il a pointé du doigt « la misère et la précarité que vivent les populations séquestrées », lesquelles demeurent privées de leurs droits les plus élémentaires. Cette référence souligne une dimension humanitaire critique souvent reléguée au second plan dans l’analyse politique.
La voie irréversible du compromis
Le rapport d’Antonio Guterres, agissant tel un miroir des réalités régionales, confirme la trajectoire irréversible du développement multidimensionnel au Sahara marocain, reconnu et salué par l’organisation mondiale. Néanmoins, il alerte sur les menaces sécuritaires générées par les violations persistantes du cessez-le-feu, des actions qualifiées de « criminel et terroriste » par les Forces Armées Royales. Ce rapport soutient la nécessité de s’aligner sur les paramètres du réalisme et du compromis, renforçant ainsi la position de l’Initiative d’Autonomie comme la solution privilégiée par la communauté internationale. Le soutien international croissant à la marocanité du Sahara marque un « tournant significatif ». Reste à savoir si, face à ces constats accablants et aux impératifs de stabilité, les acteurs séparatistes répondront enfin à l’injonction de l’ONU de cesser les hostilités et de s’engager de bonne foi dans la voie du compromis politique.
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