Le Sahara, laboratoire africain du futur : Culture, énergie et innovation en synergie
LA VÉRITÉ
Longtemps perçu comme un espace à rattraper, le Sahara marocain s’impose aujourd’hui comme un territoire pionnier, où se croisent des dynamiques culturelles, énergétiques et technologiques majeures. Dans cette nouvelle géographie du développement, le Maroc ne se contente plus d’y déployer des infrastructures. Il en fait un terrain d’expérimentation avancé pour les modèles de demain, soutenu désormais par des partenaires internationaux comme la France.
Sur le plan culturel, l’année 2025 a vu s’accélérer les initiatives de coopération. En mars dernier, la ministre française de la Culture, Rachida Dati, a inauguré à Dakhla une antenne régionale de l’Institut supérieur des métiers de l’audiovisuel et du cinéma (ISMAC), en présence de représentants du Centre cinématographique marocain. Ce projet vise à faire émerger une nouvelle génération de professionnels des industries culturelles dans les régions du Sud, tout en créant un pont entre les deux rives de la Méditerranée. Ce n’est pas un geste symbolique, mais bien une stratégie d’ancrage culturel territorial.
Côté énergie, le Sahara devient une vitrine de la transition verte. Dans la région de Guelmim-Oued Noun, un projet pilote de production d’hydrogène vert est en cours de montage, en partenariat avec TotalEnergies et d’autres opérateurs européens. Ce projet s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale d’hydrogène et anticipe les futures interdépendances énergétiques entre l’Europe et l’Afrique.
Dans le même élan, le Maroc développe de nouvelles zones industrielles intégrées autour des énergies renouvelables, combinant production solaire, dessalement, et transformation locale. Ces hubs, situés à Dakhla, Boujdour ou encore Tarfaya, sont conçus pour accueillir des investissements privés étrangers tout en formant les jeunes marocains aux métiers de demain.
Enfin, l’innovation numérique n’est pas en reste. En mars 2025, l’Université Mohammed VI Polytechnique a organisé à Laâyoune la première édition du Deep Tech Summit, événement qui a réuni des chercheurs, des startups et des décideurs de 20 pays africains et européens. Au programme : intelligence artificielle agricole, technologies de l’eau, biotech, climat et smart territories. Le succès de cet événement confirme que le Sahara peut devenir un point d’ancrage pour les écosystèmes technologiques africains, à condition de poursuivre les investissements dans l’enseignement supérieur, la recherche appliquée et les infrastructures digitales.
Cette convergence entre culture, énergie, savoir et innovation transforme profondément la perception du Sahara. Ce n’est plus un espace périphérique. C’est un laboratoire africain à ciel ouvert, où s’inventent les modèles de résilience, d’interconnexion et de coopération qui feront le continent de demain.
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