Le roman, un art qui place l’individu lambda au centre du monde

LA VÉRITÉ

Le roman est un art qui célèbre l’individu lambda, méconnu de tous, pour lui accorder une place au centre du monde, a indiqué, vendredi à Rabat, le romancier marocain Abdelkarim Jouaiti.

Lors d’une conférence organisée par l’Institut Royal pour la recherche sur l’Histoire du Maroc sur le thème “Le roman et l’histoire”, M. Jouaiti a souligné que, si les épopées historiques s’intéressent aux héros et aux figures ayant façonné l’histoire, le roman planche sur la vie de l’Homme ordinaire qui prend en main son destin.

Il a, dans ce sens, expliqué que le roman “Don Quichotte” de l’écrivain Cervantès a constitué un tournant dans l’histoire de l’écriture, en transformant le roman en un moyen de dévoiler la détresse de l’Homme et en permettant à la vie quotidienne banale, autrefois rejetée par les littératures épiques, de se faire une place dans les pages de l’histoire.

De son côté, le directeur de l’Institut Royal pour la recherche sur l’Histoire du Maroc, Rahal Boubrik, a relevé que cette rencontre s’inscrit dans le cadre des missions de son institution, visant à promouvoir la connaissance de l’histoire du Maroc, tout en s’ouvrant aux différentes affluences ayant façonné l’identité et la personnalité marocaines à travers les âges.

Dans ce contexte, M. Boubrik a mis en avant l’importance de se pencher sur les diverses expressions artistiques et littéraires qui s’inspirent de l’Histoire pour construire leur narration créative, notamment le roman qui joue un rôle-clé en incitant ses lecteurs à explorer les textes historiques.

Abdelkarim Jouaiti a publié de nombreux romans, dont “Les Marocains” (2016), qui a figuré dans la longue liste du Prix international du roman arabe “Booker”, “La Nuit du Soleil” (1992), “Les Cris de la Mort” (1996), “Les Grenades des fous” (1998), “La Brigade de la Ruine” (2007), et “La Révolution des Quatre Jours” (2021).