Le pouls de la santé rurale : 1,7 Milliard de DH injectés pour réduire le fossé spatial

LA VÉRITÉ

L’engagement en faveur de l’équité territoriale a franchi une étape décisive le lundi 27 octobre 2025, lorsque les projecteurs de la Chambre des Représentants à Rabat se sont braqués sur le bilan d’un programme structurant. Amine Tahraoui, ministre de la Santé et de la Protection sociale, a solennellement présenté les résultats de la mise en œuvre du Programme de réduction des disparités spatiales et sociales en milieu rural dans le secteur de la santé. Cette séance de questions orales a offert une perspective détaillée sur les efforts consentis, visant à refonder en profondeur l’accès aux soins pour les populations éloignées. Le rapport met en lumière l’ampleur des investissements et les progrès tangibles qui redessinent la carte sanitaire du Royaume.

 

Une impulsion financière sans précédent

Tout d’abord, la détermination du gouvernement à combler le fossé sanitaire en milieu rural s’est traduite par un engagement budgétaire colossal. Le ministre Tahraoui a précisé que, pour la période s’étendant de 2017 à 2023, 1 816 projets de santé ont été programmés et approuvés par la Commission nationale de développement de l’Espace Rural et des Zones de Montagne (CNDERZM). Cet effort d’investissement atteint un coût total avoisinant les 1,7 milliard de dirhams. Par conséquent, ce financement massif constitue la pierre angulaire de l’opérationnalisation du Programme de réduction des disparités.

 

La consolidation des infrastructures de proximité

Ensuite, l’état d’avancement des travaux d’infrastructure révèle une dynamique soutenue, essentielle pour rapprocher le système de santé du citoyen. Concernant les opérations de construction, le bilan affiche un taux d’achèvement significatif. Amine Tahraoui a en effet indiqué que 431 opérations de construction sont désormais achevées, représentant 79% du total des opérations programmées. Par ailleurs, 113 opérations restantes sont actuellement en cours de réalisation. De même, un effort considérable a été déployé pour la mise à niveau des structures existantes. Le ministre a ainsi souligné l’achèvement de 706 opérations de mise à niveau, englobant des travaux d’extension, de réhabilitation et de réaménagement. Néanmoins, 190 opérations de cette nature sont toujours en cours.

 

L’optimisation de la logistique et de la mobilité

Pour garantir la continuité et la rapidité des interventions, l’acquisition de moyens de transport s’est avérée cruciale. L’acquisition de ces moyens vitaux pour l’environnement rural est presque complète, atteignant 95% des unités programmées. En d’autres termes, 876 unités ont été acquises. Pour être plus précis, cette flotte comprend 648 ambulances, 198 unités mobiles et 30 autres unités. Toutefois, 44 unités sont encore en cours d’acquisition, finalisant l’effort logistique.

 

L’essor des capacités hospitalières universitaires

De ce fait, la dynamique d’amélioration des infrastructures ne se limite pas aux structures de base, mais s’étend également aux établissements de grande envergure. Le ministre a mis en lumière l’élan continu du secteur en matière d’infrastructures dans les diverses régions du Royaume. À cet égard, 24 projets hospitaliers sont actuellement en cours de réalisation sur la période 2025-2026, destinés à augmenter la capacité d’accueil de 2 273 lits. En outre, 20 projets supplémentaires sont d’ores et déjà programmés pour l’année 2027, totalisant une capacité de 2 430 lits. L’accent est également mis sur les Centres Hospitaliers Universitaires (CHU). Le CHU de Laâyoune (500 lits) progresse à un rythme soutenu, avec une ouverture envisagée avant la fin de l’année. Finalement, l’achèvement des autres projets universitaires majeurs, notamment ceux de Rabat, Béni Mellal, Guelmim et Errachidia, est attendu à l’horizon 2027, avec pour ambition de doter chaque région d’infrastructures universitaires modernes. Parallèlement à ces développements majeurs, une opération d’urgence a été lancée pour la réhabilitation et la mise à niveau de 91 hôpitaux à l’échelle nationale, dans le but d’assurer un système de santé plus efficace et plus accessible.

 

Le bilan présenté par M. Tahraoui illustre un effort concerté et quantifié pour opérer une transformation profonde du secteur de la santé dans les zones rurales. Les 1,7 milliard de DH investis, l’achèvement de centaines d’opérations d’infrastructures et l’acquisition massive de moyens de transport dessinent un paysage où l’équité territoriale devient une réalité de plus en plus palpable. En définitive, si les chiffres attestent d’une progression indéniable vers la modernisation et la réduction des disparités, le défi majeur demeure la pérennisation de ces acquis et l’optimisation continue des services au quotidien. Cet élan structurel marquera-t-il le point de bascule définitif vers un accès aux soins égalitaire pour l’ensemble des citoyens du Royaume, indépendamment de leur localisation géographique ?